Tunisie : Naissance d'une coalition, contre-poids à l'initiative de l'UGTT |
Publié le Vendredi 06 Septembre 2013 à 16:41 |
Douze Partis politiques lancent ce vendredi 6 septembre une initiative appelée «Coalition Nationale pour la réussite de la transition démocratique ». « Une initiative qui vise à faire rapprocher les points de vue pour l’intérêt du pays, en invitant toutes les parties politiques au dialogue, sur la base des principes démocratiques », a expliqué Mohamed Goumani, secrétaire général du parti de la Réforme et du Développement et porte-parole de l’initiative, lors d’une conférence de presse organisée ce matin, en présence de tous les participants à la coalition. Il a ajouté que cette décision d’unir des partis politiques était venue suite à une crise politique, qui s’est accrue avec l’assassinat de Mohamed Brahmi, et les attentats commis contre nos soldats et appareil sécuritaire, a-t-il dit, confiant que ce projet de coalition se préparait depuis près d’un an, durant lequel les partis signataires se sont réunis, à plusieurs reprises, et ont débattu de la possibilité de former un front. «Cette coalition préserve toutefois la singularité de chaque parti la formant, et les divergences de positions quant à certains sujets », précise-t-il. La coalition se dit vouloir être un front contre le terrorisme «et les forces qui désirent faire avorter le processus démocratique, par la force ou le chaos», selon la déclaration de constitution de la coalition. Les partis qui ont signé ladite déclaration sont, entre autres, le Parti de la Culture et du Travail, le mouvement des démocrates socialistes, le Mouvement National pour la Justice et le Développement, le Mouvement Al’Lika, le mouvement des jeunes du 14 janvier, le Mouvement Ennahdha, et le Parti du Travail et de la Réforme. Des partis se définissant, pour la plupart, islamistes ou centristes. Ces partis se disent attachés "aux résultats des urnes», à l’Assemblée Nationale Constituante comme étant « autorité originelle », et aux institutions transitionnelles auxquelles elle a donné naissance, « refusant toutes formes de tiraillements politiques et polarisations idéologiques, qui visent à confisquer la volonté populaire… », lit-on dans la déclaration. Le porte-parole de cette initiative reconnaitra à demi-mot que cette formation est une réponse à l’initiative des quatre organisations parrainant le dialogue. « Nous considérons que l’initiative du quartette, mené par l’UGTT, est une des propositions qui existent sur la place politique, et non pas l’unique proposition…Nous aurions souhaité que ces organisations jouent le rôle de médiateur et non pas qu’elles adoptent une position avant même le début du dialogue. Nous refusons que tout parti politique ou autre, impose une solution avant le dialogue, ou qu’il impose une manière de faire et pas une autre. C’est inacceptable », a réagi Goumani. Concernant les pourparlers en cours, entre les organisations paraissant le dialogue, la Troïka et l’opposition, Goumani ajoute que ces parties ne représentent en rien la scène politique : «Nous ne pouvons pas appeler ceci un dialogue national. Un dialogue national réunit une large base représentative de tous les partis politiques…Tous ont le droit de participer au dialogue…La coalition nationale ne considère pas qu’il existe des solutions dans la proposition du Front du Salut…mais y voit une solution pour faire trainer la période de transition », a-t-il dit. L’appel à la dissolution de l’Assemblée Nationale Constituante, et la dissolution du gouvernement « sont une trahison envers les élections… », selon Goumani, qui précise que la période de transition devrait se terminer dans les quelques mois à venir. Quant à la formation d’un nouveau gouvernement, «l’initiative nationale pour la réussie de la transition démocratique » s’y oppose. Goumani expliquera que le prochain gouvernement fera de nouvelles nominations, et fera d’autres choix, et qu’il aura besoin de plus d’un an pour donner des résultats… "Nous proposons que la période se poursuive, soit avec un gouvernement d’union nationale pour rassurer ceux qui ont peur pour les élections, ou bien plancher sur une autre possibilité qui réunit tous les partis, c'est pourquoi nous devons engager un dialogue », a dit le porte-parole de l’initiative. Selon Noureddine Arbaoui, représentant du mouvement Ennahdha, les critiques envers le gouvernement en place n’est autre « qu’une tentative de coup d’Etat contre la démocratie et la marche du processus démocratique», ajoutant que cette coalition « n’est autre qu’une rectification de la scène politique ». Chiraz Kefi
|
Commentaires
Ecrit par Abbès 13-09-2013 14:52
Ecrit par volvert 08-09-2013 11:24
Parce qu'ils refusent toute transaction et toute concession, les nahdhaoui et consorts créent un énième "groupement d'intérèts" baptisé coalition.
Ces gens ne sont pas capables de prendre en compte ni le pluralisme, ni la diversité des perceptions et représentations d'une société dont tout le monde admet l'hétérogénéité, désormais.
Les nahdhaoui sont dans l'ordre de l'"UN". Ils veulent tout dominer sans partage, et nous imposer une constitution sur mesure...islamiste dont l'unique finalité est de court-circuiter l'avenir et barrer la voie de toute perspective réellement pluraliste et démocratique.
Ils ne cessent de se dire "majoritaires".
Ils faut entendre au premier degré leur proclamation: majoritaire veut dire ici, autorité indiscutable et pouvoir de tout décider en s'affranchissant de toute opinion ou proposition autres.
Seul le rapport de force les fera reculer.
C'est pourquoi je me pose la question de la pusillanimité de l'ugtt. Elle se doit de hausser le ton...et les faire trembler, avec la force populaire.
Ecrit par Tounsi 07-09-2013 12:54
Ecrit par A4 06-09-2013 20:23