Tunisie : Mourakiboun rassure quant à la transparence des élections

Publié le Jeudi 18 Décembre 2014 à 15:25
Le réseau Mourakiboun pour l'observation des élections a constaté lors de sa mission durant la campagne électorale du deuxième tour des présidentielles, une quasi absence de toute campagne des deux candidats dans certaines régions du pays, mais aussi quelques cas d'altercations.
 
C'est lors d'une conférence de presse donnée ce matin à Tunis, que Rafik Halouani, président de l'association a révélé le rapport d'observation qui a débuté le 9 décembre courant. Jusqu'au jeudi 18 décembre, Mourakiboun a constaté une quasi-absence de toute campagne électorale dans les circonscriptions de Monastir, Kasserine, Gafsa, Medenine et Kebili.
 
A Zaghouan également, l'association a constaté une très faible activité de campagne, "hormis un déplacement du candidat Moncef Marzouki et quelques activités le concernant", indique leur rapport.
 
Les circonscriptions de Tunis 2, L'Ariana, Ben Arous, La Manouba, Tozeur et Tataouine n'ont pas connu un meilleur sort, avec une lenteur notoire de toute activité politique dans les rues. 

A Siliana et au Kef, Mourakiboun a remarqué des tensions, surtout lors de la visite de Moncef Marzouki , le 11 et 13 décembre. Les deux candidats se sont absentés de Nabeul 1 et Nabeul 2, bien que les régions aient connues des activités de campagne, comme l'installation de tentes, la distribution de tracts et des échanges directs avec les citoyens. 
 
A Sousse, Sidi Bouzid et Kairouan la campagne s'est tenue dans des conditions normales, selon Mourakiboun. 

A Sfax 2, l'association a relevé une campagne électorale assez timide, avec seulement des affichages urbains et des cortèges de voitures faisant la promotion des candidats.  
 
A Sfax 1, ce sont surtout les affichages de Moncef Marzouki qui ont envahi les rues, en l'absence de ceux de Beji Caid Essebsi, révèle le rapport.

Tous les meetings des candidats ont connu une grande présence sécuritaire, ajoute Mourakiboun. Les moyens de communication utilisés lors du deuxième tour ont été les mêmes pour les deux candidats. Ils ont compté surtout sur l'approche directe, les meetings, les affichages urbains et les tracts. 
 
Moncef Marzouki a organisé un meeting à Tunis 2, le 14 décembre 2014, à la Coupole d'El Menzah. Beji Caid Essebsi a organisé des conférences et rencontres avec les jeunes de Bizerte, et un meeting populaire, à Zaghouan le 15 décembre.
 
A Beja, Siliane, Le Kef, Bizerte, Jendouba, Nabeul 1 et Nabeul 2, les candidats ont communiqué directement avec les électeurs.

Moncef Marzouki a visité Jendouba le 12 décembre, et la ville de Tabarka le 16 décembre, où il a tenu un discours et a présenté son programme électoral.

A Medenine, Kebili et Gabès, ce sont les équipes de campagnes des deux candidats qui ont animé des tentes et distribué des tracts.
 
 A Sfax 1, Moncef Marzouki a organisé des meetings populaires, tandis que Beji Caid Essebsi a tenu des conférences. Moncef Marzouki a organisé des visites sur terrain et un grand meeting le 17 décembre. 
 
Mourakibou a constaté que les promesses électorales faites par les deux candidats ont tourné autour de l'emploi, de la sécurité, la lutte contre la pauvreté, contre le terrorisme, et autour de la souveraineté de l'Etat. 
 
Caid Essebsi a évoqué à Bizerte, la nécessité de réformer l'Enseignement et la question des bourses universitaires. Marzouki a quant à lui tenu dans ses discours à rassurer. 
 
A Jendouba et précisément à Tabarka, Marzouki a insisté sur la nécessité de séparer les pouvoirs et a mis en garde contre le retour de l'ancien régime.
 
A Mahdia, Beji Caid Essebsi a parlé de la réforme de l'appareil sécuritaire, la protection du pouvoir d'achat et d'accorder de l'intérêt aux régions marginalisées.

Bien que le candidat Marzouki ait été empêché de d'organiser ses meetings au Kef et à Siliana, les représentants de sa campagne  ont déclaré que son programme est axé sur le développement des régions rurales et sur la bonne exploitation des ressources de l'Etat.

A Medenine, les représentants de la campagne de Caid Essebsi ont promis un intérêt pour le développement de la région, et le développement du port commercial de Zarzis.

Parmi les dépassements relevés, Mourakiboun cite la contestation contre le candidat Marzouki à Siliana et au Kef, où il a été empêché par des citoyens d'exposer son programme électoral. Il a été contraint de se déplacer dans les délégations voisines.
 
La campagne du second tour des présidentielles a aussi connu quelques altercations verbales "sans gravité", selon Rafik Halouani, qui a mis en garde toutefois contre les voix qui doutent de la transparence des élections.

"Avec 40 000 observateurs représentants des deux candidats, et près de 15 000 observateurs de la société civile, on ne voit pas de risque de manipulation des élections le jour du scrutin. Nous ne voyons aucune menace..Il faut véhiculer un message calme et positif pour encourager les citoyens à aller voter", a-t-il déclaré. 
Chiraz Kefi