Tunisie : Messages des trois présidents à la célébration de la constitution

Publié le Vendredi 07 Février 2014 à 16:54
Ben Jaâfar, Marzouki et Jomaâ se prononcent devant un parterre de dirigeants. Un hommage unanime appuyé a été rendu ce vendredi 07 février 2014 à la constitution tunisienne. Qu’ils soient Européens, Arabes, Africains ou autres, les hôtes de marque de la Tunisie ont multiplié les épithètes pour qualifier la constitution du 26 janvier 2014, dont la réputation de certains articles a franchi les frontières, notamment ceux portant sur l’égalité homme/femme, sur la liberté de conscience et de croyance... Cette cérémonie  jamais organisée dans l’histoire de la Tunisie moderne aura été celle où une bonne partie du monde est venue saluer une avancée rare dans le monde arabo-musulman. En prologue à cette procession de discours et de louages, des versets de coran et l’hymne national, suivis par l'intervention des trois présidents.

Le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, a ouvert le bal, annonçant que la nouvelle constitution sera publiée dans un numéro spécial du Journal Officiel de la République tunisienne, le lundi 10 février.

Comme à son habitude, le président de l’ANC a prononcé un discours long, étayant son propos par des références historiques.  Il a cité Ibn Khaldoun qui dans sa Muqaddima a prôné une conciliation entre la foi et l’esprit, en guise de préparation de la modernité. C’est ce chemin même qui est emprunté par la Tunisie, et par son mouvement national dans sa lutte contre le colonialisme, a-t-il dit.

La Tunisie, une courroie de transmission entre l’Orient et l’Occident
"La Tunisie s’est toujours évertuée à construire un modèle modéré, faisant figure d’une courroie de transmission entre l’Orient et l’Occident ; le Nord et le Sud. La Tunisie est une terre d’entente qui œuvre à réaliser la solidarité internationale et humaine", s’est-il enorgueilli.

L’histoire ne se répète pas, chaque pays a sa structure sociale, a-t-il dit, signalant que le modèle tunisien se distingue par l’expression pacifique, par la profondeur du militantisme, à travers les générations successives.

"Si la liberté et la dignité ne sont pas enracinées en Tunisie, elles n’auraient pas trouvé des échos dans le peuple pour construire un pays démocratique", a estimé Ben Jaâfar, précisant que les droits, les libertés, l’égalité et la justice sont enracinés autant dans la constitution que dans la révolution.

Le consensus a accompagné les deux périodes transitoires qui se sont succédé en Tunisie, a-t-il affirmé, valorisant l’expérience de la troïka, "cette coalition ayant rassemblé des partis différents reflétant la société dans sa dimension islamique et moderniste, une expérience unique qui puise ses origines dans le mouvement de lutte contre le despotisme".

"Le consensus était un choix stratégique adopté par l’ANC pour réaliser la constitution, lequel reflète la profondeur des dénominateurs communs, et la volonté de coexistence, dans une diversité intellectuelle et sociale, dans le cadre de l’unité, de l’harmonie et de la pluralité politique", a-t-il ajouté.  

La Tunisie avance à pas constants pour sortir de cette période transitoire difficile, a-t-il dit, reconnaissant que "la route est longue pour construire les institutions démocratiques et gagner la bataille du développement".

Ben Jaâfar a sollicité les pays frères et amis pour une action commune, sur la base du gain partagé, signalant que "la Tunisie présente de grandes et réelles opportunités d’investissement dans tous les domaines".

Le président de l’ANC a félicité en préambule tous les pays qui ont maintenu leurs entreprises en Tunisie, et y ont consolidé leurs investissements, signalant que "la révolution tunisienne tire sa force de cet élan humain exceptionnel".

Une victoire contre nos démons intérieurs
Le président de la République, Moncef Marzouki, a souhaité nommément la bienvenue aux hôtes de la Tunisie, prononçant une courte allocution en arabe, français et en anglais.

Marzouki a déclaré que "cette cérémonie vise à célébrer une triple victoire" : une victoire contre la dictature, une victoire contre le terrorisme, et "la victoire la plus importante est celle que nous avons remportée contre nos propres divisions et nos démons intérieurs". "Votre présence est-elle aussi une victoire, car c’est la preuve que vous continuez à nous apporter votre estime et votre soutien. Vive l’amitié entre les peuples, vive la Tunisie", a-t-il conclu.

On ne doit pas oublier les défis
Le chef du gouvernement, Mehdi Jomaâ, a souligné que "la nouvelle constitution garantit les libertés fondamentales, et préserve l’identité arabo-musulmane de la Tunisie, avec son ouverture sur son environnement régional et international moderniste".

"La joie et la fierté de cette réalisation, et les marques d’éloges ne doivent pas nous faire oublier l’importance de la période à venir et la sensibilité du pas suivant vers la construction de l’Etat démocratique", a-t-il indiqué. "Nous sommes tenus de parachever le processus transitoire, et organiser des élections démocratiques, libres et transparentes", a-t-il déclaré.

Il a dit que le gouvernement tient à son engagement "à régler les situations urgentes sécuritaire, économique et sociale, dans le cadre du respect des dispositions de la constitution, de la loi et des libertés".

La réussite est tributaire du retour de la sécurité et de la sérénité, et du rétablissement de la confiance auprès des investisseurs pour relancer l’investissement et la croissance, a-t-il dit en substance. "Nous sommes prêts à relever les défis et nous comptons sur la coopération de toutes les parties nationales agissantes pour apaiser le climat", a dit le chef du gouvernement, appelant les partenaires et les amis de la Tunisie à en soutenir la transition démocratique.  

Gnet


 

Commentaires 

 
-1 #1 des milliards en fumée
Ecrit par Royaliste     08-02-2014 20:53
étonnant de voir seulement des dictateurs africains et des princes du
golfe :zzz

des milliards dépensés pour un copier/coller de l'ancienne constitution?
 
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