Tunisie : Manuel Valls appelle à faire aboutir les grands projets

Publié le Lundi 08 Septembre 2014 à 14:07
Manuel Valls à l'ouverture de la conférence."La Tunisie a vacillé mais par sa force elle a su surmonter les difficultés", a déclaré ce matin le Premier ministre français, Manuel Valls, indiquant que les engagements fermes pris par le président François Hollande, lors de sa visite d’Etat, s’agissant  de la conversion de la dette en investissements,  ainsi qu’une enveloppe financière substantielle de plus d’un demi milliard d’euros composé de l’engagement de l’Agence Française de Développement mais aussi de prêt du trésor français, ont commencé à se traduire dans les faits.

"La Tunisie est sur le point d’achever avec succès sa transition politique, personne n’ignore les difficultés de ces quatre longues dernières années" dont le terrorisme, a-t-il dit, rendant hommage  "à tous ceux qui sont tombés pour la défense de la liberté notamment Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, lâchement assassinés par les ennemis de la démocratie".

"La bataille contre le terrorisme n’est pas terminée et les risques sont présents", a souligné Valls, affirmant que "la meilleure réponse face à la violence et face au terrorisme, c’est la poursuite permanente de votre quête de démocratie". Il a évoqué la tenue dans quelques semaines des élections législatives et présidentielles. "C’est au peuple tunisien de choisir ses représentants qui pourront alors mettre en œuvre cette aspiration collective à la justice sociale et réaliser des réformes dont la Tunisie a tant besoin pour relancer son économie".

Il a indiqué que le but de sa présence aujourd’hui en Tunisie n’est pas d’arrêter le programme que mettront en œuvre les futures autorités. "Il s’agit d’envisager avec vous les pistes de réforme pour que le futur gouvernement démarre sa mission aussi rapidement que possible et dans les meilleures conditions".

"L’économie a souvent été la dimension occultée de cette période postrévolutionnaire vu les défis politiques mais à terme ce sont les réformes économiques et sociales qui répondront aux attentes de la population", a-t-il indiqué. "Le temps est compté, les difficultés économiques appellent des mesures, des projets et plus généralement l’élaboration d’une nouvelle stratégie économique". *

Il a exprimé le besoin du gouvernement tunisien "de tous les pays et instituons partenaires qui veulent croire en l’avenir de cette Start up Democracy".  "Il aura besoin de tous les acteurs privés qui auront un rôle déterminant à jouer pour relancer l’économie", a-t-il dit, saluant "l’extraordinaire capacité de l’économie tunisienne à faire face aux chocs. La Tunisie a retrouvé une croissance satisfaisante dès 2012,  une croissance supérieure même à celle de certains voisins proches", a-t-il dit.

Selon ses dires, "les réformes amorcées par Mehdi Jomaâ et son équipe sont le socle d’un programme économique élaboré à l’issue d’un dialogue fructueux mené avec l’ensemble des composantes économiques et sociales".

"L’économie tunisienne est une Start up, une entreprise d’avenir dans laquelle je vous appelle à investir et à lui faire confiance", a-t-il prêché, ajoutant que la France continuera à se tenir aux côtés de la Tunisie dans cette transition économique. "Elle s’est mobilisée dans les enceintes multilatérales et européennes pour plaider inlassablement en faveur d’une aide plus substantielle". Et de faire observer : "Aujourd’hui, de nombreuses institutions financières et européennes internationales sont présentes, toutes ces institutions savent que la Tunisie traverse une période difficile, et que nous devons l’aider".

Manuel Valls a exprimé la forte envie des investisseurs français de s’engager davantage en Tunisie. "Ce qu’ils attendent au-delà de la facilitation de l’environnement des affaires, c’est l’aboutissement concret des nombreux grands projets", a-t-il dit, citant la modernisation du port de Radès, les stations d’épuration d’eau et de traitement des déchets, les centrales électriques et l’ouverture de villages innovants dans les énergies renouvelables.

"La construction d’une démocratie est une entreprise exigeante mais passionnante, c’est un défi, car la démocratie, elle est toujours fragile, c’est vrai en Tunisie, comme en France", a reconnu le locataire de Matignon, qui a félicité en préambule  le quartette, "symbole de vivacité de la société civile et le sens des responsabilités et de compromis de l’ensemble des forces  politiques qui ont su faire des choix difficiles mais indispensables".
Gnet