Tunisie, l’opposition prépare l’alternance, Rached Ghannouchi n’y croit pas !

Publié le Mercredi 29 Août 2012 à 13:05
La campagne électorale bât son plein en Tunisie.L’opposition, incarnée par Nidaâ tounes, al-Joumhouri et al-Massar, sont en train de resserrer leurs rangs pour préparer l’alternance aux prochaines élections. Rached Ghannouchi, lui, affirme qu’il n’existe pas d’alternative à Ennahdha, qui "constitue la colonne vertébrale de la vie politique en Tunisie". Le débat promet d’être chaud, sur fond des mises en garde contre la crise de légitimité qui guette le pays à la date du 23 octobre…

L’opposition organise ses troupes en prévision des prochaines échéances électorales. Une réunion a rassemblé ces derniers jours Béji Caïd Essebsi, leader de Nidaâ Tounes, Nejib Chebbi, président du haut comité du parti républicain, et des représentants d’al-Massar, dont le chef de file est le mouvement Ettajdid d’Ahmed ibrahim, pour étudier la création d’un front politique commun, selon des informations médiatiques concordantes.

Le parti al-Joumhouri avait annoncé au début du mois d’août que son instance politique allait mener des consultations avec l’ensemble des centristes démocrates et de la gauche modérée pour créer un front le plus large possible, en prévision des prochaines élections, qu'il qualifie "d'étape historique pour construire la démocratie".

Ceci étant, le débat qui revient d’une manière récurrente ces derniers temps sur la scène publique est la crise de légitimité que risque de connaitre le pays dans quelques semaines, à l’échéance du 23 octobre au cas où l’assemblée nationale constituante n’achève pas la rédaction de la constitution. Chose qui est quasiment tranchée. Il sera difficile de l’aveu même du président de l’assemblée, Mustapha Ben Jaâfar, des constituants et de plusieurs autres observateurs de rendre la copie à la date initiale.  Outre le travail qui doit être effectué pour fignoler la rédaction de la première mouture du projet de constitution, l’examen et l’adoption du projet de la loi fondamentale, article par article, et son adoption dans son intégralité à une majorité caractérisée des 2/3, vont nécessiter du temps, a fortiori que plusieurs questions demeurent objet de discorde, notamment celle relative au régime politique. Le recours à un référendum n’est pas exclu si Ennahdha ne cède pas sur le régime parlementaire, rejeté par ses partenaires et l’opposition.

Entretemps, certains invoquent le 23 octobre comme date de péremption de l’Assemblée constituante. Sadok Belaïd, professeur de droit constitutionnel,  a déclaré que la bougie de l’ANC s’éteindra le 23 octobre, s’appuyant sur le décret-loi 3 août 2011 appelant les Tunisiens à élire cette institution constitutive. Ce décret-loi fixe le mandat de l’ANC à une année, pour l’élaboration de la constitution, à compter de la date de son élection. D'aucuns s’appuient également, pour invoquer la fin de légitimité, sur le document du processus transitoire, un engagement moral singé en septembre 2011 par onze partis dont Ennahdha et Ettakatol membres de la troïka, pour que la durée de la deuxième période transitoire ne dépasse pas une année.

Les membres de la troïka et autres observateurs relativisent, néamoins, "la sacralité" de la date du 23 octobre, et estiment que son report n’est pas une catastrophe, pourvu que la Tunisie soit dotée d’une constitution consensuelle. Hamadi Jebali a souligné dans des récentes déclarations médiatiques que "celui qui dit que la constituante  ne sera plus légitime après le 23 octobre, prend la place du peuple tunisien". Pour  rappel, la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics, ou mini-constitution n’a pas limité la période de l’ANC.

Nejib Chebbi a, quant à lui, proposé récemment un scénario pour éviter à la Tunisie une crise de légitimité. Il propose que les onze partis qui ont signé en septembre 2011 le document du processus transitoire, et les autres partenaires politiques dont le CPR, Nidaâ Tounes, et al-Aridha se réunissent et s’entendent sur les questions centrales dont le régime politique, la date définitive et officielle des élections ainsi que sur les questions relatives à la loi électorale, l’instance électorale, etc.

Ce débat controversé sur l’absence ou non de la légitimité politique à la date du 23 octobre se poursuivra, tant que l’Assemblée nationale constituante n’arrête pas un calendrier sur l’achèvement de la rédaction de la constitution, et que celui-ci ne soit pas approuvé par la majorité de ses membres. Chose dont est tributaire la date de la tenue des prochaines élections, prévues au printemps prochain.

D’ici là, la campagne électorale battra son plein, et les déclarations et contre-déclarations vont se succéder. On attend que l’opposition riposte dans les prochains jours aux déclarations tenues par Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, qui prédit qu’Ennahdha va rester de longues années au pouvoir. Une prédiction qu’appuie Rached Ghannouchi, numéro un du mouvement islamiste, qui estime qu’"il n’existe pas d’alternative claire pour le mouvement Ennahdha", et que ce dernier constitue "la colonne vertébrale" de la vie politique en Tunisie. "Rafik Abdessalem fait là une lecture de la réalité", dit-il.

Dans une interview la radio nationale, le cheikh estime que les démocraties stables sont gouvernées par un seul parti, lequel  n’exclut pas les autres partis. "Ennahdha demeurera au pouvoir tant qu’il bénéficie de la satisfaction du peuple", atteste-il.
Gnet


 

Commentaires 

 
+5 #10 il va regretter cher ce ghannouchi...
Ecrit par riadh     30-08-2012 15:41
y ghannouchi,
on ne te laissera pas faire,
oui il y a des vendus en tunisie et tu peux les achetter, mais la majorité à de l'honneur et aime son pays,

franchement, je serais toi je mettrais ma fille dans un avion pour londres des aujourd'hui, je n attendrais pas la dernière minute comme Ben Ali
la haine du peuple contre ennahdha grandis partout ou on regarde,

vous avez mentis, vous etes pire que Ben Ali
vous avez divisé le peuple
vous avez salit la religion
vous insulté et salissez les patriotes,
vous agressez les syndicaliste
vous attaquez les artistes, les créateurs,
vous faites du chantage, vous lachez vos (...) salafistes sur nous,
vous frapper les familles des martyrs,
vpous etes sans pitié pour les chomeurs excédés,
vous avez mis une justice a deux vitesse qui profitte aux terroristes barbus de votre secte
vous menacer 50 ans de contruction nationaliste
vous méprisez notre administration et nos compétence pourtant propre et honnete et qui eux n ont pas fui en angleterre comme des laches,
vous manipulez, mentez, menacez à longueur de journée, vous et vos neuveux qui ne sont rien d autre que des voyoux (...)
vous avez ridiculisé le prestige de notre Etat tunisien;
vous avez détruit tout le crédit international gagné par la révolution des jeune
vous vous vengez de bourguiba, votre seul vrai reve, car vous savez que face a lui vous n etes qu un petit professeur niveau Bac de hama qui se fait appelé Cheikch

bref, vous etes l ennemi de mon pays,
et partout les yeux s ouvre

mettez moi en prison si vous voulez, mais je n aimerais pas etre vous ni vos amis aujourd'hui, vous croyez que ce qui est arrivé a zaba ne vous arrivera pas...

vous etes vieux et moins intéligent que vous ne le pensez
bref,


et moi aussi, tout ceux que je connais qui ont voté nahdha rase les murs aujourd'hui et on honte,

faite attention, decevoir après la révolution, ne peut que provoquer une haine violente que vous sous éstimez apparement,

regardez sidi bouzid, ce n est que le début,

Tahya tounes
a bas les traitres a la nation (ps : vous faisiez quoi pour la 1er fete de la republique après la révolution ? vous prepariez la prochaine campagne d insulte contre le spatriotes?)

pourquoi détestez vous tant la Tunisie et les Tunisien? mais allez vivre au Qatar a la fin vous et toute votre famille d'étranger
 
 
+3 #9 ennakba
Ecrit par soussou     30-08-2012 13:39
Je suis tout à fait d'accord pour les manigances de Mr GANNOUCHI qui est entrain de préparer son armée afin de mater toute révolution ou toute opposition.

En espérant que les prochaines élections ne seront pas trafiquées
 
 
+6 #8 Un choix difficile
Ecrit par sami     30-08-2012 13:38
Tous les partis hors Ennahdha n'ont pas d'autre choix que de faire 1 front commun s'ils veulent être crédibles devant les électeurs et face au rouleau compresseur nahdhaoui. S'ils sont réalistes et lucides ils n'ont aucun autre choix. Autrement c'est parti pour une bonne dizaine d'années au moins sous les couleurs N.
 
 
+10 #7 Fin de partie
Ecrit par jpryf     30-08-2012 10:53
Quant M. ganouchi prétend qu'il restera au pouvoir tant que le peuple sera satisfait il ne répond pas du tout a la question. Le 23 octobre il est absolument clair que la Constituante n'aura plus de légitimité politique. Le peuple a élu pour un an et pour écrire la Constitution Par ailleurs pour savoir si le peuple est toujours "satisfait" il faut des élections.
 
 
+15 #6 DANS MON PROPRE ENTOURAGE
Ecrit par khammous     29-08-2012 23:53
Selon Rached Ghannouchi = ENNAHDHA demeurera au pouvoir tant qu il beneficie de la satisfaction du peuple = C est la verite de LAPALISSE mais bénéficie t il encore de la satisfaction du peuple... <

Dans mon entourage au quartier de Intilaka et au Sahel sur 16 personnes qui avaient vote pour Ennahdha soit = 5 neveux 2 cousins 4 ouvriers de mon chantier 1 expert comptable et 4 vivant a l etranger il y a deja 12 personne qui regrettent leur vote..Alors ou bien RG n et pas realiste ou bien il est en train de concocter un traficotage monstre des prochaines élections...
Moi j ai mon idee la dessus..
Reste ce qu en pense le peuple...

C est le devoir de la classe politique de le prévenir si des fois elle arrive a s organiser contre la violence politique qui tente d empecher tout contact entre elle et le peuple...Une violence politique qui touche tous les partis politiques sauf ENNAHDHA........
Un peu bizarre quand meme
 
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