Tunisie : L’importation du luxe, des fruits exotiques et la chute du dinar !

Publié le Vendredi 21 Avril 2017 à 17:10
Le dinar ne cesse de dégringoler face à l'euro et au dollar. Le dinar est au plus bas, et se dévalue sans cesse face à l’euro et au dollar. Cette situation est "le reflet de la situation économique", marquée par un accroissement du déficit et des rentrées en devises insuffisantes, selon la ministre des Finances, Lamia Zribi, qui dénie tout rôle à la BCT, pour soutenir le dinar et l’empêcher de chuter. Certains crient au scandale et soupçonnent le FMI d’ordonner aux autorités tunisiennes de lâcher le dinar, chose qui le mènera à l’écroulement, ce qui signifie une mise en faillite de l’économie tunisienne.

Youssef Chahed a beau dire que les signes de la relance sont là, avec une reprise du phosphate, du tourisme et des recettes fiscales, sa ministre des Finances renchérit que "les rentrées en devises ne sont pas encore positives", malgré l’embellie touristique. Zribi reprend à son compte les pronostics des experts, et les études du FMI qui estiment normal un euro à trois dinars dans une telle conjoncture économique, mettant néanmoins un bémol pour dire que cela s’appliquait à la période précédente, et non au temps présent où la situation connait une amélioration.

La chute du dinar ne date pas d’aujourd’hui, elle l’a été tout au long des années post-révolution d’une manière méthodique et continue. Sa principale cause est la contraction des recettes en devises, due au repli des secteurs, qui en sont les principaux pourvoyeurs dont le tourisme et les exportations. Parallèlement, l’importation est montée en flèche.

Aux côtés des produits de première nécessité, à l’instar des produits alimentaires en prime les céréales, les produits énergétiques, etc., la Tunisie importe tout ou presque : des produits de luxe, comme de la camelote. Voitures, électroménager, cosmétiques, parfums, fruits exotiques, textile, ustensiles de cuisine…tout nous vient de l’étranger, à l’heure où nos exportations sur les marchés extérieurs sont principalement formés d’huile d’olives, de dattes, d’agrumes…C’est ce qui fait que la balance commerciale accuse un déficit de 2,51 milliards de dinars début 2017, tout en étant déficitaire avec des pays comme la Turquie, la Chine, la Russie et on en passe.

Rien ne tourne rond au vu de cette configuration économique. Comment un pays qui vit une situation économico-financière difficile, avec des finances publiques sous perfusion, vitalement dépendantes des fonds étrangers, une dette frôlant des records jamais atteints dépassant les 60 % du PIB, des équilibres macroéconomiques menacés, un secteur industriel en crise, pourra-t-elle se permettre de vivre sur un grand pied, au dessus de ses moyens, et de provoquer une telle hémorragie de devises en ramenant de l’étranger des produits superflus, alors que sa production nationale est en berne, et le made in Tunisia est délaissé, relégué qu’il est au second plan.

Le rebond du dinar ne sera possible que si l’équation négative : importation, déficit, dette, consommation soit remplacée par une dynamique positive consistant à  booster l’investissement, à promouvoir la production nationale, à impulser les exportations, à encourager le consommer tunisien, et à réduire autant que faire se peut les importations, notamment celles des produits dont l’absence sur les étals des marchés et supermarchés ne changent en rien notre quotidien. 

Le sauvetage du dinar passe par le redressement de l’économie. Une économie forte = un dinar fort, à l’inverse une économie faible = un dinar faible. Les évolutions économique, financière et monétaire sont intimement liées. Recourir à la planche à billets ne servira à rien qu’à faire exploser l’inflation et à provoquer une croissance artificielle.
Gnet
 
 

Commentaires 

 
#4 Acceuil à revoir
Ecrit par justice     09-06-2017 12:02
A DUS
Quand je vois la qualité du service dans l'hotelerie ou la restauration tunisienne même à Madagascar les gens sont plus sympa et polis qu'en Tunisie; pourtant c'est l'un des pays les pauvres au monde !!!
 
 
+2 #3 Close the valve.
Ecrit par Tunisien     24-04-2017 15:48
C'est bien de voir cette force qui nous oblige de fermer la vanne de devises.
On doit s'adapter et penser à donner de la valeur à nos produits Tunisiens.
On veut étouffer le chômage! allons y..
En Tunisie on dispose de tout, on doit donner importance et travailler.
Sur l'axe principal on doit mettre:
1/ L'agriculture (Degager le collapse et donner la chanse aux jeunes..)
2/ La Santé
3/ l’enseignement.
4/ le reste viendra automatiquement.
Tous qui est autre consommateur de devises, on ferme la vanne et pas de danger.
La maintenance et la remise en état des machines, on peut faire il suffit d'aller aux gents experts; et ça ne manque pas en Tunisie.
Samahni, Omra ou Hadj pas obligé! Rabbi Y samah.
 
 
+2 #2 Les omras et lunes de miel...
Ecrit par DUS     22-04-2017 18:57
C'est bien de citer les produits de luxe importés mais on ne doit pas oublier aussi les "omras" accomplis souvent trois à dix fois par la même personne et les " m'as tu vu " lunes de miel dans les pays exotiques de l'Extrême Orient.Car le tourisme tunisien n'est pas seulement déserté par les étrangers mais aussi par les noceurs tunisiens.
 
 
#1 Bankrupt
Ecrit par Cherif Bessaoud     21-04-2017 20:13
La TN est deja bankrupt et la majeure partie Des soit disant cadres sont depourvus de moralitee ,donc it's a lost cause.
 
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