Tunisie : Les partis politiques ou l’obsession des alliances

Publié le Lundi 19 Mai 2014 à 17:51
Présidentielles : beaucoup de prétendants, et un seul sera élu. Théoriquement, plus que sept mois nous séparent des prochaines élections présidentielles et législatives qui devraient avoir lieu avant la fin de l’année 2014, comme le prévoit la constitution du 26 janvier. Les partis politiques s’y préparent activement,  multipliant meetings dans les régions, et réunions de leurs structures internes, histoire de mettre de l’ordre à la maison, avant ces échéances cruciales, à travers lesquelles, les uns et les autres souhaitent se faire une place au soleil.

La concurrence sera rude lors du prochain scrutin, tant pour les présidentielles que pour les législatives. Pour les premières, la liste des candidats pressentis, non encore déclarés pour certains, (mais ce n’est qu’une question de temps) est longue. Elle comprend notamment le président sortant, Moncef Marzouki, le président de Nida Tounes, Béji Caïd Essebsi, le Secrétaire Général démissionnaire d’Ennahdha, Hamadi Jebali, le chef du haut comité politique d’al-Joumhouri, Ahemd Nejib Chebbi, le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, le leader du Front populaire, Hamma Hammami, le SG de l’alliance démocratique, Mohamed Hamdi, le chef du courant al-Mahaba, expatrié à Londres, Hechmi Hamdi, et bien d’autres, dont des indépendants.

Les candidats à la magistrature suprême seront soit soutenus par leur parti uniquement, soit appuyés par plusieurs partis, ce qui renforcerait leurs chances dans les urnes. En toute logique, les partis qui se rangeront derrière un candidat unique aux présidentielles sont voués à nouer des alliances en prévision des législatives et à les affronter sur des listes communes. Ce sujet, celui des alliances ou des fronts électoraux, est inscrit à l’agenda de la plupart des formations politiques. Une victoire, ou du moins un bon score, passe par les rassemblements qui vont se préciser et prendre corps d’ici peu, a fortiori que la précampagne bat déjà son plein.

Les déclarations médiatiques annoncent la couleur de ce que pourra être le paysage aux prochaines élections. Ennahdha a annoncé, par la voix de son président, qu’il aura un candidat aux présidentielles, faisant durer le suspens quant à l’identité de l’heureux postulant, serait-il désigné parmi les siens, ou bien choisi en dehors du puissant mouvement. Rached Ghannouchi n’a pas tranché cette question, estimant possible l’une des deux éventualités.  

Nida Tounes, le mouvement qui caracole en tête dans les sondages, a annoncé dimanche 18 mai à l’issue de la réunion de son bureau exécutif, que Béji Caïd Essebsi est son seul candidat aux prochaines présidentielles. Son Secrétaire Général, Taieb Baccouche, n’a pas exclu que BCE soit le candidat unique de l’Union pour la Tunisie, confirmant l’intention de cette coalition de participer aux législatives par un front électoral unique.  

Ahmed Nejib Chebbi, dont le parti al-Joumhouri vient de se défaire de toute alliance, avec sa sortie récente du bloc démocratique de l’ANC, n’a pas encore annoncé sa décision définitive de se porter candidat. Il demande qu’on lui accorde le temps de la réflexion, affirmant que s’il le décide, il serait un candidat sérieux. Le chef du haut comité politique d’al-Joumhouri accepte de voir son éventuelle candidature soutenue par des partis autres que le sien.

Autre candidat qui a eu à se prononcer sur une possible candidature aux présidentielles, Mohamed Hamdi. Si son parti le souhaite, le chef de l’alliance démocratique n’émet pas d’objections de se porter candidat, comme il a déclaré hier soir sur Ettounsya.

Beaucoup de prétendants, mais en fin de course, ce sera un seul élu.

Aussitôt la question de la séparation ou de la concomitance des présidentielles et des législatives tranchée, et la date des élections arrêtée d’une manière claire et définitive, le flou qui plane sur un paysage politique encombré va se dissiper, et on saura qui est l’allié de qui, et qui est l’adversaire de qui, dans les deux scrutins. Les Tunisiens qui demeurent attentistes et hésitants ont à cœur que les prochaines élections débouchent sur une classe politique rompue aux pratiques démocratiques, à même de parachever la construction démocratique de la Tunisie. De ce côté-là, les procédés de certains partis suscitent inquiétude, s’ils n’ont pas réussi à consacrer la démocratie dans leur fonctionnement interne, sauront-ils l’instaurer à l’échelle du pays.

H.J.


 

Commentaires 

 
#1 Gaspillage
Ecrit par Royaliste     19-05-2014 21:50
comme du temps de benali, je voterais BLANC, je ne peux faire confiance a ces guignols

de plus, gaspiller des milliards pour elire une marionette sans pouvoir est une folie que le contribualble tunisien ne peux se payer....mais les Egos de ceux qui ont gouté au pouvoir nous font perdre des milliards pour rien
 
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