Tunisie : Les parents montent au créneau, le spectre d’une année blanche plane

Publié le Mardi 29 Janvier 2019 à 16:14
L’échec des négociations entre les délégations ministérielle et syndicale pour sortir de la crise qui paralyse depuis des mois les collèges et lycées, et déverse des centaines de milliers d’élèves dans la rue, accentue l’inquiétude des élèves et de leurs parents, et fait plus que jamais planer le spectre d’une année blanche...

L’association tunisienne des parents et des élèves met en garde contre "une situation grave, et sans précédent" des établissements scolaires, face à cette "obstination de les mêler à un dossier avec lequel ils n’ont rien à voir, et de pousser vers une année blanche, laquelle risque de conduire vers une catastrophe nationale, dont les conséquences déplorables seront ressenties à tous les niveaux".

L’ATUPE rejette, ce mardi 29 janvier, la persistance "d’atteindre au moral des élèves et de leurs familles, l’extorsion de leurs droits, et le fait de sacrifier leur avenir, pour des fins fondamentalement matérielles, qui n’ont rien à voir avec l’intérêt des élèves". 

L’association réitère son appel à l’Etat tunisien de traiter ce dossier, en tant que "crise nationale extrêmement prioritaire", en prenant des "décisions politiques exceptionnelles", et d’autres organisationnelles et techniques urgentes, à même de rassurer les différentes composantes de la société, à travers le rétablissement de la marche normale des cours.

L’association appelle également à la révision de l’actuel calendrier scolaire, en s’engageant à éloigner les élèves des tiraillements et en entamant "la réforme effective et responsable" de l’école tunisienne. 

Elle dit la détermination des parents à être aux côtés de leurs enfants, à défendre leurs droits à l’éducation, et à l’apprentissage, ainsi que leur avenir, qui est, en même temps, celui du pays, de "sa prospérité, et sa sécurité".

Fiasco

Le ministère de l’Education et le syndicat de l’enseignement secondaire sont encore dans l’impasse incapables qu'ils sont de parvenir à un accord, après que la séance de négociation d’hier, lundi, a tourné au fiasco.

Le ministère dit avoir accédé à six revendications sur les neufs exigées par la partie syndicale, moyennant un coût de 64 millions de dinars, qui consistent notamment à doubler l’indemnité de la rentrée scolaire, ainsi que celles des examens, à accorder une promotion exceptionnelle aux enseignants recrutés en 2015, à étendre la retraite des enseignants du primaire à ceux du secondaire, à appuyer les établissements éducatifs souffrant de difficultés financières, etc.

Le ministère affirme, ajourd'hui dans un communiqué, que le syndicat a refusé d’écouter ses propositions et a exigé que la séance s’articule autour de trois points à savoir la retraite anticipée, l’indemnité spécifique et la situation des établissements.

Le même département fait assumer la totale responsabilité de l'exacerbation de la crise au syndicat, l'accuse de "prendre en otage les élèves et leurs familles", et annonce son intention de prendre toutes "les dispositions légales et pédagogiques", en défense des intérêts des élèves, des enseignants et des familles, afin d’éloigner le spectre de l’année blanche que le syndicat cherche, selon ses dires, à imposer.

Le syndicat de l’enseignement secondaire opte pour l’escalade et durcit sa ligne, en décidant le boycott des examens du deuxième trimestre, outre d'autres formes de contestation.
Gnet