Tunisie : Les héros de Ben Guerdane, du Sud et d’ailleurs méritent mieux et plus !

Publié le Lundi 06 Mars 2017 à 17:59
Chahed a fait une immersion d'une journée dans les réalités des délégations de Médenine. La bataille de Ben Guerdane, c’est ainsi qu’on l’appelle d’ores et déjà. Elle est intervenue il y a une année, le 07 mars 2016, lorsque la population de cette région du sud, frontalière de la Libye, s’est affrontée héroïquement, côte à côte, avec les forces sécuritaires et militaires, à une attaque terroriste simultanée, sans précédent en Tunisie, contre les unités de l’armée, de la police et de la garde nationale, dans une tentative avortée de prendre le contrôle de la région, et d’y proclamer un nouvel Emirat.

Du Nord au Sud, et d’Est en Ouest, la Tunisie n’a eu de cesse d’acclamer en chœur NON au terrorisme ; elle l’a prouvée de différentes manières, essentiellement lors de tragédies douloureuses, que ce fléau transfrontalier nous a fait vivre durant ces six dernières années.

Mais là, où le terrorisme a essuyé une défaite cinglante, et a reçu une leçon humiliante, selon laquelle il ne parviendra jamais à prendre pied dans nos contrées, quelle que soit l’ampleur de ses soutiens intérieurs et extérieurs, c’est à Ben Guerdane, le 07 mars dernier, lorsque par une espèce d’alliance sacrée entre les civils et les forces sécuritaires et militaires, les assaillants ont été courageusement chassés, poussés à capituler et des dizaines d’entre eux ont été éliminés.

Le 07 mars, et les jours qui ont suivi, la Tunisie a montré qu’elle était une terre de lumière, et non de ténèbres, de progrès et non d’arriération, de modernisme et non d’obscurantisme... Elle a fait la démonstration d’un attachement indéfectible à son modèle sociétal fondé sur la tolérance, la tempérance et le juste-milieu. 

Cette Tunisie fière, combative et progressiste, à la fois ancrée dans ses racines, et ouverte sur l’universel, a été incarnée ce jour-là par Ben Guerdane ; une ville sudiste, là où le conservatisme, les traditions, et les valeurs de sincérité, de simplicité et de générosité se conjuguent pour donner lieu à des citoyens authentiques, fiers de leur appartenance, défenseurs farouches de leur mode de vie pacifique et paisible, en dépit des difficultés du quotidien, et d'un vécu peu reluisant fait de chômage, de précarité, et d’indigence. 

A l’instar de nos compatriotes des régions intérieures, et du fin-fonds du pays, les héros de Ben Guerdane méritent mieux et plus que ce que leur pays leur donne. Ils ont droit de bénéficier de leurs droits économiques et sociaux, et d’avoir une vie digne, à travers un emploi rétribué garant de dignité. Les conditions auxquelles ils sont aujourd’hui acculés, aggravées par la crise en Libye voisine, avec laquelle il faisait bon commercer naguère, et qui est la principale, voire la seule source de revenu de la majorité de la population de la région, sont indignes d’eux, de leur courage, et de leur tunisiainité.

La région de Ben Guerdane a beaucoup donné à la patrie, à travers cette bataille, certes sporadique mais chargée de symboles, dans la mesure où elle a mis en avant le caractère pacifique du Tunisien là où il se trouve, la solidité de l’Etat et de son appareil sécuritaire et militaire, ainsi que le civisme, et le patriotisme d’un peuple qui répond présent, au péril de sa vie, lorsqu’il s’agit de défendre l’invulnérabilité, l’inviolabilité et l’unité de son territoire national.

En ce lundi 06 mars, à la veille de la célébration de la bataille de Ben Guerdhane, Youssef Chahed s’est rendu au gouvernorat de Médenine, à la tête d’une importante délégation ministérielle pour écouter les préoccupations et les doléances de sa population. Le chef du gouvernement a annoncé certains projets, constaté le retard pris par d’autres, discuté avec les représentants des jeunes désœuvrés ; bref il a fait une immersion d’une journée dans les réalités difficiles des délégations du gouvernorat, où les attentes sont grandes et urgentes et ne se suffiront plus de promesses. 

A Ben Guerdane, comme dans d’autres régions difficiles et marginalisées du pays, il y a de l’espoir, et de l’énergie d’une jeunesse qui ne cherche qu’à être canalisée pour éclore, et se traduire en actions, et en projets. Ce qui fait néanmoins défaut, c’est la vision, et puis le déclic.

Qu’est-ce qu’on veut faire de ces régions, de leurs potentialités et de leur jeunesse ? Personne n’en sait rien, c’est ce qui fait que les annonces déclinées d’un hôpital qui se transforme en CHU par là, et d’un centre de formation inauguré par ci, ne soient que des demi-mesures et des solutions partielles à des problèmes profonds, et endémiques, dont le processus de règlement passe par une vision globale et inclusive dans le cadre d’un modèle de développement équitable et solidaire, qui ne laisse personne sur le carreau. 

H.J.

 

Commentaires 

 
+1 #2 Merci pour H.J
Ecrit par Tounsi     10-03-2017 08:28
Merci pour l'auteur.
Enfin un auteur qui ose parler de ce gouvernorat (Médenine, Djerba , matZid, Ben Guerden etc ...)toujours oublié et marginalisé par les gouvernements successifs et les médias malgré ce qu'il donne pour la Tunisie sur tous les plans.
L'autoroute qui devrait être operationnelle depuis 2012!!! Une faculté de médecine, CHU Médenine, zone franche Ben Guerden, ligne maritime Europe-zarzis etc... Riennnnnnnnn
 
 
+1 #1 On est d'accord.
Ecrit par Tunisien     07-03-2017 12:26
Pour le bien de la Tunisie, on est d'accord.
Les malfaiteurs ne réussissent pas et ne réussiront jamais.
La formation et l'apprentissage c'est la base.
Le suivi, l'exigence dans certains domaines est nécessaire.pas des bonbons!!
Quand on respecte la vitesse, on applique bien les codes de la route on évite les accidents.
Chacun est responsable dans sa fonction. le mélange fait perdre le bout du fil, la route et perdre la responsabilité.
Jamais, penser a mettre le bâton dans la roue.
Quand on aligne les forces dans un seul sens on aura une bonne résultante.
Le cinéma est bien quand il prend son rôle pour corriger les défauts. Pas le contraire!
TOUNES AZIZA et on joue pas avec. TOUNES elle reste et reste toujours et nous on finira mais nos traces resteront avec. C'est bien d’être du coté positif.
VVVVVVVVVVVVE La TUNISIE.
 
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