Tunisie : L’éducation, un rempart contre l’obscurantisme !

Publié le Mercredi 25 Novembre 2015 à 15:43
Séminaire organisé par le CERES sur la réforme de l'éducation. Le Centre d’étude et de recherches économiques et sociales (CERES), l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences, (ALECSO), la Banque Mondiale, en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieure et de la Recherche scientifique, ont organisé, ce mercredi 25 novembre au siège du CERES, un séminaire scientifique sur la réforme de l’éducation.

«Finalement ce séminaire aura lieu malgré l’attaque terroriste survenue hier au centre ville de Tunis, une décision courageuse mais qui a beaucoup de sens : Combattre le terrorisme par le réforme de l’éducation », indique Ridha Chkandali,  président du CERES, lors de son discours d’ouverture.

Adapter notre système à la réalité économique

Prenant la parole, M Philippe Maalouf de l’UNESCO, a évoqué le processus général de la réforme de l’éducation : Pourquoi réformer le Système éducatif, quelles sont les étapes de réforme ?  L’assistance a eu droit à une pertinente démonstration au cours de laquelle le conférencier a insisté sur la nécessité d’adapter notre système à la réalité économique.
« Ce qui s’est passé hier est triste….. Mais l’éducation est le meilleur rempart contre l’obscurantisme et la radicalisation », d’où la nécessité de réformer le système éducatif, a-t-il poursuivi.

Maalouf a appelé à redéfinir la politique éducative dans notre pays, à effectuer un diagnostic global du secteur de l’éducation, à définir nos objectifs, nos points forts, nos points faibles, nos défis et nos priorités, le tout,  a-t-il poursuivi,  « doit être basé sur un consensus national, sinon il y’aura un problème de mal compréhension.  Après ce diagnostic,  on aura à définir un programme, voire un plan,  mais cela ne suffira pas, il faut définir un processus de réalisation sur le terrain »
 
L’élève tunisien champion du monde en termes de redoublement

 De son côté, Kamel Brahem, de la Banque mondiale a exposé quelques expériences internationales qui sont liées, bien évidement, au système éducatif en Tunisie. « On apprend des expérience des autres pays », a-t-il dit. Il s’est attardé, notamment,  sur le cas de la Pologne, dans les années 90 et a mis en exergue les éléments à prendre en compte.
 
Le représentant de la Banque Mondiale a exposé, en second lieu, un constat alarmant concernant la situation en Tunisie. Il a évoqué « l’abandon scolaire qui frappe davantage les garçons que les filles ; les garçons n’ont plus confiance en notre système éducatif et n’y voit pas d’avenir ».

Notre pays enregistre le taux le plus élevé en termes de redoublement et d’échec au baccalauréat, a-t-il déploré. « La Tunisie est championne du monde en termes de redoublement », indique l’expert.  « Cela aura des conséquences fatales d’un point de vue psychologique sur l’élève et en termes de dépense pour l’institution scolaire», a-t-il dit.
C.B.