Tunisie : Le quartette révèle sa feuille de route de sortie de crise

Publié le Mercredi 18 Septembre 2013 à 09:08
Les parrains du dialogue détaillent leur initiative pour sortir de l'impasse. Après le marathon des pourparlers indirects menés par la médiation de la centrale syndicale, le quartette (UGTT, UTICA, LTDH et conseil de l’ordre des avocats) a soumis hier, mardi 17 septembre sa feuille de route pour une sortie de crise, aux partis politiques, qui doivent faire parvenir leurs réponses dans 48 heures. Cette feuille de route reprend la teneur de l’initiative de la centrale syndicale s’articulant autour de deux principaux axes soit la démission du gouvernement actuel et la formation d’un gouvernement de compétences nationales dirigé par une personnalité indépendante, et la reprise des travaux de l’Assemblée nationale constituante pour une durée limitée. Ce document fixe le timing de la démission du gouvernement actuel, qui doit intervenir dans trois semaines après le démarrage du dialogue direct, et non au préalable ou sous quinzaine comme le réclame l’opposition.

La feuille de route prévoit la tenue d’une première séance du dialogue national, à l’invitation des organisations parrainant le dialogue, en présence des trois présidents, des responsables des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale constituante, au cours de laquelle seront annoncés :

L’approbation de la formation d’un gouvernement de compétences nationales indépendantes, dont les membres ne se présenteront pas aux prochaines élections, qui succédera au gouvernement actuel devant s’engager à présenter sa démission. Le nouveau gouvernement aura toutes les prérogatives pour diriger le pays. Il  ne pourra faire l’objet d’une motion de censure, qu’avec la signature de la moitié des membres de l’ANC. Ladite motion ne peut-être approuvée, que si elle est adoptée par les deux tiers des membres de l’ANC au moins.

La reprise de l’assemblée nationale constituante, en en déterminant les missions et la fin des travaux.

Le démarrage des concertations autour de la personnalité nationale indépendante, qui sera chargée de former le gouvernement

L’approbation d’une feuille de route relative au parachèvement du processus transitoire, la fixation d’un calendrier des élections présidentielles et législatives.

Cette feuille de route sera rendue publique après qu’elle soit signée par toutes les parties, et à l’issue de sa parution dans le cadre d’une loi émise par l’Assemblée nationale constituante au cours d’une séance extraordinaire, complétant et amendant la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics.

Le feuille de route prévoit le parachèvement des travaux de l’Assemblée nationale constituante dans un délai ne dépassant pas les quatre semaines, à compter de la date de la première séance du dialogue national, le parachèvement du choix des membres de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) et son installation dans un délai d’une semaine, le parachèvement et la parution de la loi électorale dans un délai de deux semaines, la fixation des échéances électorales dans un délai de deux semaines, après l’installation de l’instance électorale, l’adoption de la constitution dans quatre semaines au plus tard, avec l’aide d’un comité d’experts.

Parallèlement à la reprise des travaux de l’Assemblée nationale constituante, les concertations débuteront en vue de choisir une personnalité nationale indépendante, chargée de former un gouvernement, et prendront fin avec la révélation du nom du nouveau chef du gouvernement dans un délai maximum d’une semaine. La personnalité désignée mènera les tractations en vue de la formation du gouvernement, qui doivent s’achever au plus tard dans deux semaines. Le gouvernement actuel doit obligatoirement présenter sa démission dans un délai maximum de trois semaines de la date de la première séance du dialogue national. L’Assemblée nationale constituante procède à un vote de confiance du nouveau gouvernement.

Les parties politiques s’engagent à poursuivre le dialogue national sous la houlette des quatre organisations parrainant le dialogue, comme cadre de négociations, pour aplanir les points litigieux qui entravent le parachèvement de la période transitoire et appuyer le nouveau gouvernement.   

Pour rappel, la commission administrative de l’UGTT, réunie le vendredi 13 septembre, avait annoncé que cette semaine sera celle de la dernière chance pour réussir le dialogue national.

Gnet


 

Commentaires 

 
+1 #1 Sifflez la fin de la récré!
Ecrit par volvert     19-09-2013 02:12
Si la médiation sous le patronage de l'UGTT parvenait à bousculer les certitudes et ouvrir un nouveau chemin pour le pays, il lui vaudra notre reconnaissance et le respect de tous.
Que de patience et de persévérance, dans un climat de haine et de menaces où des hommes et femmes sont poursuivis en raison de leurs opinions, ou emprisonnés.
Mais, aussi, quelle impression de tiédeur dans le positionnement et de recul face à un pouvoir coriace, qui a tremblé sur ses bases...et s'est vite repris pour réapparaitre de plus belle tel qu'il est, édulcorant les faits, manipulateur et intolérant, et pour tout dire menteur.
C'est pourquoi, parler de dialogue en songeant à ces gens-là, relève du pari. Un pari que l'on serait bien avisé de pas prendre...sur le dos du peuple.
Dialogue, feuille de route, engagement, sont des vocables de gens de parole. Ceux-là manient le rapport de force, et ne croient qu'à la force.
Ils ne cessent de créer des officines, y compris pour contrecarrer l'UGTT. Un syndicat bidon, des troupes bidon appelées "défenseurs de la révolution", des partis bidons qui éclosent comme les roses, l'espace d'un matin...
Quand le quartette décidera de siffler la fin de la récréation?
 
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