Tunisie : "Le professionnalisme est le secret de la réussite" (G. Pélisson)

Publié le Vendredi 21 Mars 2014 à 17:22
Gérard Pélisson, co-président fondateur du groupe hôtelier « Accor » a été en visite en Tunisie le 20 et 21 mars courant. Il a, à cette occasion, donné une conférence, ce vendredi 21 mars à Tunis, sur l’entreprenariat.  Il est d’ailleurs revenu sur le livre « Le bonheur d’entreprendre »,  de Jean-Philippe Bozek, paru en 2010, et dans lequel l’auteur relate la success story des fondateurs du groupe hôtelier, qui sont Paul Dubrule et Gérard Pélisson.

En parlant du secret de la réussite, Gérard Pélisson a cité une phrase du célèbre restaurateur Paul Bocuse : « L’intelligence ça va des mains au cerveau, et cela ne va jamais du cerveau aux mains », a-t-il dit. Selon lui « mettre les mains dans le cambouis, c’est ce qui permet d’exister…Quand je visitais un hôtel ce ne sont pas les salamalecs du directeur qui m’intéressaient, mais j’allais voir le plongeur et voir comment cela allait, j’allais voir la réceptionniste et lui demandais pourquoi elle faisait la tête et si elle avait un problème avec le directeur…il faut s’occuper des gens, et c’est vraiment du petit au plus grand…on ne passe pas de deux collaborateurs à l’époque à 150 000 collaborateurs  si on n’a pas une politique dans laquelle les gens sont au cœur de nos préoccupations », a-t-il déclaré.

En 1963, Gérard Pélisson, alors qu’il était cadre supérieur chez IBM Europe, fait la connaissance de celui qui deviendra son associé, Paul Dubrule. Ce dernier avait 29 ans.

Si les deux hommes n’ont pas tout de suite le coup de foudre l’un pour l’autre, ils comprennent très vite qu’ils sont complémentaires l’un à l’autre. Plusieurs années plus tard, de cette rencontre nait une association hors norme, basée sur un partage total du pouvoir. C’est alors qu’un projet connaitra progressivement le jour, qui n’est autre que la construction du premier groupe français, puis européen, de l’hôtellerie. Cet objectif est atteint, puis dépassé, 10 ans plus tard. Premier Novotel, premiers franchisés, reprise de Mercure, création d"Ibis, reprise de Sofitel, puis de Jaques Borel International…

Le Premier Novotel voit le jour à Lille, en France, ensuite les collaborateurs du groupe sont partis à la conquête du marché international. Trente ans plus tard ils arrivent à atteindre le but escompté. Accor, fondé en 1967, possède 4200 hôtels et emploie 170 000 personnes à travers le monde, dans plus de 90 pays.

«Le but ultime n’est pas de gagner beaucoup d’argent mais de faire flotter le drapeau français un peu partout dans monde, que la France rayonne…le but c’est d’apporter du bonheur à son client. C’est un métier profondément humain, et dans lequel, les gens se dépassent lorsque l’on s’intéresse à eux », a déclaré Pélisson, en parlant de sa politique de gestion.

Concernant le secret de la longévité de son entente avec son associé, le conférencier a reconnu que la cohabitation était une question difficile, « Il faut toujours veiller, et penser à ce que l’autre pourrait penser…et se demander si je fais cela est-ce que je ne vais pas le blesser, poser un problème, etc…il faut réduire, chacun, un peu de son égo, et ne plus penser qu’à soi, surtout si l’autre est indispensable… on apprend à faire des concessions tous les jours, jusqu’à ce que cela devienne une habitude », a-t-il dit.

Selon lui, le respect des engagements et la loyauté sont deux critères primordiaux, ajoutant qu’il était plus facile  pour un ingénieur de se lancer dans les affaires, qu’un diplômé de l’ENA. En effet, connaitre la réalité du terrain est pour lui une condition importante pour réussir dans tout domaine. « Et puis quand on fait de la politique on est plus en sécurité entourés de gens proches, d’ amis ou membres de sa famille, que par des gens qui sont là pour leurs compétences…d’ailleurs, il est rare de trouver des hommes d’affaires au sein du Sénat, et plus de chance d’y croiser des instituteurs ou des fonctionnaires…Pour nous, une condition que nous avions posé dès le début ; ne jamais embaucher des membres de la famille, ni de copains dans le travail", a-t-il dit.

Selon le co-fondateur d'Accor, le groupe vise une « collaboration intense » avec la Tunisie : " Il y a eu des perturbations à travers l’histoire, et il est clair que nous avions eu des dissensions, nous avons perdu beaucoup d’argent ici. On avait fait des partenariats dans lesquels nous étions minoritaires et où les majoritaires voyaient surtout leurs intérêts à eux…Parce que lorsqu’on fait un partenariat, on devrait d’abord penser à ce que pense l’autre…Cette position égoïste, de se dire que je vais pomper la société pour le profit de ma banque…moi je n’ai pas besoin de ce partenaire là…Ce que les gens ne comprennent pas c’est que dans un partenariat, il faut en permanence penser à l’intérêt de l’autre, et c’est ce que j’ai fait pendant 50 ans avec Dubrule. Je me suis toujours demandé si ce que j’allais faire lui poserait problème ou pas…c’est difficile pour les gens de se mettre dans cet état d’esprit », a-t-il dit, ajoutant que chacun des associés avait des responsabilités sur lesquelles n’empiétait pas l’autre.

Pour conclure le co-fondateur du groupe Accor, a ajouté "le professionnalisme est la base de la réussite d’une entreprise…moi, je fais ce que je peux pour qu’un plongeur devienne directeur de restaurant, à condition qu’il accepte de devenir un excellent professionnel.  C’est indispensable et complémentaire au savoir-faire". 

Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
#2 C'est le fonds qui manque le moins
Ecrit par Tiken Jah facoly     25-03-2014 11:39
Pour sauver notre chère il faut justement travailler . chacun dans son domaine et chacun de sa façon , on aura une économie qui pourra faire face aux changements quotidiens que subisse le marché . La réussite c'est toujours le fruit d'un travail collectif . A bon entendeur
 
 
+1 #1 je vous explique
Ecrit par Royaliste     22-03-2014 07:55
oui mais en Tunisie, on veut des salaires on ne veut pas travailler...
 
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