Tunisie, le PDP, Afek et le parti républicain annoncent leur fusion

Publié le Mercredi 11 Janvier 2012 à 16:02
Vue de la conférence de presse de l'annonce de fusion. Le parti démocratique progressiste (PDP), Afek Tounes et le parti républicain nouveau ont annoncé, ce mercredi 11 janvier, leur fusion dans un parti unique. Cette union va se concrétiser à l’occasion de la tenue du prochain congrès du PDP, les 17,18 et 19 mars 2012, qui fera figure d’un congrès unificateur et fondateur de cette nouvelle force politique démocratique et centriste. Le congrès décidera du nom du nouveau parti, de ses statuts, de son règlement intérieur et de ses instances dirigeantes. Les figures de proue des partis précités, ainsi que les personnalités indépendantes qui s’y sont ralliées, ont exprimé la même idée, même si les mots sont différents,  "halte à l’effritement de la famille centriste, démocratique, l’heure est à l’union en vue de proposer une alternative pour la Tunisie".

Une conférence de presse collégiale s’est tenue ce matin à Tunis pour annoncer cet événement, qualifié par ses instigateurs "d’historique". Cette nouvelle force politique se veut être une incarnation de la Tunisie modérée, des aspirations des Tunisiens, et œuvrera dès maintenant à préparer l’alternance du pouvoir, a-t-on martelé. Maya Jribi a ouvert le bal, en annonçant ce qu’elle a qualifié "d’événement historique", qui intervient "en réponse aux exigences de l’heure et aux attentes de notre peule, désireux de voir un équilibre politique dans le pays, qui est l’un des piliers du régime républicain".

Abondant dans le même sens, Yassine Brahim, directeur exécutif d’Afek Tounes, a qualifié ce "jour d’historique dans la vie politique tunisienne". "La carte politique postélectorale appelle à l’ébauche d’une deuxième étape sur la voie de la construction de la Tunisie, à travers la création d’un nouveau parti centriste, reflétant la vision de la société tunisienne", a-t-il dit en substance. "D’autant plus qu’un grand travail nous attend, soit la rédaction d’une constitution, le contrôle de l’action gouvernementale, et la tenue des prochaines élections législatives et présidentielles". Yassine Brahim a qualifié cette initiative "de nouvelle locomotive du paysage politique tunisien, à même d’exercer le pouvoir exécutif lors de la prochaine étape".  

Youssef Chahed, du parti républicain nouveau (fusion du parti républicain et de la voie du centre)  a indiqué que "l’idée est de s’unir à travers une intégration totale et effective dans un seul parti, et non dans un front". "Il s’agit de créer un parti républicain, centriste capable de proposer une alternative". "Dans le paysage politique actuel, il n’y a plus lieu pour les partis de faire cavalier seul", a dit Mohamed Louzir, président d’Afek Tounes. "Les partis appartenant à la même famille politique doivent s’unifier", a-t-il exhorté, ajoutant que les concertations en vue de la création de cette nouvelle union ont démarré juste après les élections, les tentatives préélectorales dans ce sens ayant été vouées à l'échec. Slim Azzabi, du parti républicain nouveau, a énuméré les trois objectifs assignés à cette nouvelle force centriste démocratique à savoir, "la construction d’un parti centriste sur le long terme, participant d’une manière effective à  instaurer l’alternance au pouvoir ; la consolidation de l’opposition constructive ; et l'avènement d'une force ouverte aux acteurs politiques désireux d’y adhérer".

Ahmed Nejib Chebbi s’est félicité de vivre "un tel jour heureux, qui envoie un message d’espoir à toutes les forces centristes, celles qui ont ressenti une inquiétude après les élections", a-t-il dit.  Le chef historique du PDP, et élu de la constituante, a marqué ses distances avec le gouvernement en place sans le citer, indiquant que "cette annonce intervient à l’heure où les médias sont en état d’autodéfense, et où les forces de sécurité sont en grève pour défendre les appareils de l’Etat, les choses s’accélèrent et l’opposition centriste, démocratique se doit de resserrer ses rangs". Le prochain congrès du PDP va décider des nouveaux dirigeants de ce parti, qui seront en même temps élus et choisis d’une manière consensuelle, a-t-il fait savoir. Cette initiative n’est pas limitée aux partis, mais est ouverte à toutes les personnalités nationales, a souligné Nejib Chebbi, citant les deux premières personnalités qui ont rallié ce nouveau-né, en l’occurrence, Saïd Aydi, l’ancien ministre de la formation professionnelle, et de l’emploi et Slaheddine Zahaf, élu de la constituante pour la liste la voie de l’avenir (Sfax). "Ce n’est là qu’une primeur, et nous sommes en train de discuter avec d’autres personnalités pour rejoindre le nouveau parti".

Saïd Aydi. Saïd Aydia qui a dit avoir souhaité qu’un tel parti ait vu le jour avant les élections, affirme "y adhérer par conviction", et y voit "un parti qui représente l’avenir de la Tunisie". Idem pour Slaheddine Zahah qui a exprimé le besoin de la Tunisie pour un parti fort et centriste qui répond aux aspirations populaires. L' élu de la constituante estime que "70 à 80 % du peuple tunisien est quiet et modéré". Il se dit être quasi-certain que "ce parti va pouvoir rallier de nombreuses personnalités, et surtout la masse, car le peuple tunisien a besoin d’un parti comme celui-ci".

Fethi Touzri, dont le parti pour le progrès (PPP) a fusionné avec Afek Tounes, présente cette nouvelle force politique comme "une incarnation de notre identité arabo-musulmane, un enracinement dans les valeurs universelles et un prolongement de la voie réformatrice de la Tunisie". C'est un parti qui est capable d’être une alternative politique, et de concrétiser les objectifs de la révolution et les aspirations des Tunisiens", a-t-il admis en substance.

Tous les intervenants ont été unanimes à dire que ce parti est ouvert à toutes les forces et les personnalités qui partagent ses visions et principes, et ont multiplié les appels dans ce sens. Et le mouvement Ettajdid, pourquoi n’y figure-t-il pas ? Le mouvement Ettajdid a prôné un parti démocrate confédéral, a rappelé Maya Jribi, ajoutant que des discussions ont été menées avec Ettajdid autour de cette nouvelle force, et que le mouvement va poser ce projet lors de son prochain congrès prévu en février prochain.

A la question de savoir si ce projet est dirigé contre la coalition au pouvoir, Nejib Chebbi a rétorqué :  "Il n’y a pas un projet qui est fondé sur des bases négatives, ce projet s’appuie sur des fondements et des valeurs démocratiques, progressistes ; il s’inscrit en continuité du processus réformateur, et va rivaliser avec celui du gouvernement en vue d’assurer l’alternance au pouvoir". Avec cette nouvelle initiative, les enseignements seront tirés de l'expérience passée ; "nous allons essayer de rectifier nos erreurs, mais nous allons tirer profit de nos nombreux points fort, soit les compétences dont regorge ce nouveau parti, capables de construire une force démocratique pour la Tunisie", a dit  Maya Jribi, qui a donné lecture en prélude à la charte fondatrice de cette nouvelle union.

H.J.


 

Commentaires 

 
-2 #17 psychologie tunisienne = énigme
Ecrit par AliJuliusBenHannon     17-01-2012 16:53
3 partis de droite ou de centre-droite peuvent t'ils donner un parti centriste? Foutaises! c'est un parti de droite qui s'affirme de plus en plus. Libérez les marchés, vendez le pays, soumettez le peuple, comme si Ennahdha avait besoin de renfort!! suite à une révolution qui demande de la justice sociale, c'est la droite qui gagne... A ne rien comprendre aux tunisiens, ça me dépasse tout ça
 
 
+1 #16 ALLIANCE CONTRE NATURE
Ecrit par BABA LAHNINE     15-01-2012 08:44
CETTE ALLIANCE C'EST COMME MELANGER DE L'EAU,de L'HUILE ET DU PETROLE.
NON MISCIBLES ET SANS RAISONS LOGIQUES.
 
 
-5 #15 ideologie
Ecrit par zenith     14-01-2012 19:08
ce nouveau parti doit etre au centre et sans ideologie!!! il doit réeunir tout les tunisiens dans un deul but: conduire la tunisie vers un bon avenir
 
 
#14 @lecteur
Ecrit par qqun     13-01-2012 20:43
ok, par contre toutes les tendances ont le droit d'exister de l'extrême gauche à l'extrême droite!
En effet. mais ce droit doit etre consolidé par un Etat de droit. Celui ci est en elaboration...
Apres, Tout celui qui enfreint la loi qu'il soit de gauche, de droite , de centre doit encaisser une penalité et retourner du bas d'echelle ...

Ennahdha constitut le maillon faible dans la conprehension de cet Etat de droit (pour eux ils sont expert dans la Chariaa ... une narration humaine resté intact depuis plus de 14 siecle ...). Je ne veux pas en parler trop de la Chariaa , car les partisans d'Ennahdha sont les champion de l'assimilation ... tout est dans la similitude et ils assimilent le tout en un seul machin ou au pire deux machins mais pas plus...
Assimiler l'apparent et le profond de la meme maniere.
Assimiler l'Etat de droit et l'Islam de la meme maniere.
Assimiler la fonction et le fonctionnaire de la meme maniere.
Assimiler les valeurs et les regles de la meme maniere.
...
 
 
+3 #13 @maestro
Ecrit par lecteur     13-01-2012 18:07
ok, par contre toutes les tendances ont le droit d'exister de l'extrême gauche à l'extrême droite!
Hamma Hammami, bien que je n'est jamais était d'accord avec lui, je le respecte en tant que militant ayant une idéologie qu'il défend avec conviction.
de même que ennahdha...

je n'est du mépris que pour les retourneurs de vestes, ceux qui se baladaient avec la photo de zaba sur leurs T-shirt ou sur leurs voitures, les adeptes des chou3ab et du tbendir. ils se sont convertie en farouche militant de Ennahdha pour je ne sais quel intérêt.

bref, tous les partis ont le droit d'exister, il suffit de savoir voter par conviction et non par opportunisme!
 
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