Tunisie : Le milieu politique, cible de la campagne anti-corruption ! |
Publié le Jeudi 29 Juin 2017 à 16:55 |
Argent et politique, deux univers qui s’attirent tels des aimants. Dans le monde, les exemples ne manquent pas de dirigeants qui sont issus des milieux des affaires et des finances, qui après avoir percé sur le plan économique, ont exploré le monde politique, et se sont installés sur le fauteuil du pouvoir. La Tunisie n’en a pas été exempte, et a connu une grande proximité entre ces deux univers, que tout devra séparer, après le 14 janvier. Sur les centaines de partis politiques qui se sont créés dans la foulée de la révolution, ceux qui ont survécu aux contraintes et soubresauts de la transition, ce sont les partis nantis, bénéficiant d’une trésorerie bien garnie, soit parce qu’ils sont possédés par des hommes d’affaires, soit parce qu’ils bénéficient des largesses des personnalités du monde des affaires, et de l’entreprise. Cette proximité ne s’est pas toujours faite dans les règles de l’art. Même si tous les partis invoquent transparence dans la gestion de leurs comptes, des fonds arriveraient à passer à travers les mailles du filet, et là les entourloupes ne manquent pas pour contourner la loi, et renflouer les caisses. Argent sale et financement illégal des partis Les connivences entre partis politiques et hommes d’affaires, dont certains ont été arrêtés lors de la dernière campagne anti-corruption, ne sont un secret pour personne. Les accusations ayant fusé, ces dernières années notamment pendant la campagne électorale, sur l’argent sale et le financement illégal des partis politiques alimentent tous les soupçons. Le gel hier des avoirs d’un homme d’affaires pour soupçons de blanchiment d’argent, qui est aussi chef de parti politique, lequel faisait partie, il y a peu de temps, de la coalition au pouvoir, jette-t-il aussi un discrédit sur l’ensemble de la classe politique. Même si la présomption d’innocence doit être strictement respectée. Plein d’imbrications et de confusions. Le milieu politique national semble loin d’être un modèle d’intégrité, de probité et de transparence. Un fait inquiétant, a fortiori que la Tunisie est en phase de construction et de consolidation démocratique, et ses institutions sont toujours vulnérables aux aléas. D’où l’obligation de limiter le pouvoir de l’argent en politique, et de le soumettre aux règles de légalité, de manière à prévenir conflit d’intérêt, abus d’influence, de pouvoir, concurrence déloyale, etc. de la part de personnes qui sont à la périphérie et/ou au cœur du système politique. Entretenir un parti politique, et le maintenir dans une position force, dans une perspective d’influencer l’opinion publique, de se maintenir ou de conquérir le pouvoir, et de gagner des élections, nécessitent, certes beaucoup de fonds. D’où le recours dans tous les pays du monde à une législation régissant le financement des partis politiques qui règlemente cette opération et prévient dépassements et abus. En Tunisie, la loi existe, mais c'est son application qui pose problème. La corruption, la contrebande et le commerce parallèle ont atteint des proportions alarmantes ces dernières années dans nos contrées. Les combattre revient à extirper le mal à la racine, et à remonter à ce milieu politique qui semble être un réceptacle de fonds douteux, ce qui fausse le jeu démocratique, met en péril les échéances électorales à venir et empêche notre démocratie de se construire sur des soubassements solides. La lutte contre la corruption est parmi les points focaux inscrits au document de Carthage, signés par des partis, sur lesquels pèsent des soupçons de corruption. La quadrature du cercle en fait. Gnet
|