Tunisie : Le maître est-il toujours un modèle pour son disciple ?

Publié le Lundi 02 Mars 2015 à 17:46
Les élèves privés de passer les examens. Quand l’école éternue, la société s’enrhume. C’est le cas de le dire, ce lundi 02 mars, avec le blocage de la semaine bloquée. Un mouvement qui a suscité l’indignation générale, et semé le trouble dans les esprits des élèves et de leurs parents. Le ministère est désemparé et le syndicat en minimise les incidences…

Contrairement à ce qui a été initialement prévu, les élèves ont été privés ce lundi de plancher sur les premières épreuves de la semaine bloquée. Cette dernière étant boycottée par le syndicat, qui opte pour l’escalade, pour ne pas être parvenu à un modus vivendi avec le département de tutelle sur des revendications principalement matérielles.

Plus qu’une grève ordinaire, qui consiste à ne pas dispenser des cours, le syndicat en a observé deux jours en février, le mouvement de ce lundi consiste à empêcher la tenue des examens, et à suspendre l’application du calendrier préétabli, celui des devoirs, de la correction et puis des vacances. Il suffit qu’un maillon soit entamé pour que toute la chaîne se grippe ; c’est ce qui suscite les inquiétudes et les craintes des parents, des élèves et des autorités de tutelle.

Une majorité de Tunisiens a perçu dans ce bras de fer lancé par le syndicat, une manière de prendre en otage des élèves qui n’y sont pour rien, dans le contentieux qui oppose la partie syndicale, au gouvernement. Les grands perdants dans cette histoire sont, sans conteste, les jeunes scolarisés, soumis cette dernière période à un stress double, tout d’abord, les pressions liées à la préparation des examens, et ensuite l’état d’anxiété découlant de l’incertitude quant à la tenue ou non des épreuves. Des facteurs qui auraient grandement entamé leur capacité d’assimilation, de concentration, ainsi que leur moral.

Les responsables syndicaux, eux, ne cessent de minimiser les incidences de ce mouvement contestataire, sur les élèves et l’état d’avancement du calendrier scolaire, mettant en avant la légitimité de leurs revendications, et le droit de grève, garanti par la constitution.

Nul doute, le droit de grève est un acquis noble, tout autant que les autres droits et libertés individuelles et collectives, contenus dans la loi fondamentale, et qui sont vecteurs de dignité et de progrès social.

La question est de savoir dans quel cadre, et selon quels référentiels, ces droits et libertés doivent être pratiqués, étant entendu que la liberté perd  tout son sens et serait détournée de ses principes, si elle se transforme en un moyen d’insubordination, ou d’atteinte aux intérêts de l’individu, ou de la collectivité.

Dans le cas d’espèce, le préjudice existe. Il est subi par les élèves et leurs parents, par l’institution éducative qui voit son prestige et sa sacralité davantage mis à mal, et l’Etat, qui perd encore plus d’argent, à l’heure où les caisses sont vides, et où le pays traverse une période critique et difficile.  

La famille éducative élargie est digne de tous les respects, vu la grandeur de la mission qui lui est impartie. Celle-ci dépasse le fait d’inculquer le savoir et les sciences, à l’enracinement des valeurs chez les générations montantes, celles de la citoyenneté, du patriotisme, de l’éthique et du sens du sacrifice.

De tout temps, le maître était considéré comme un modèle pour son disciple, une règle qui ne correspond plus, hélas, à la réalité d’aujourd’hui, c’est ce qui explique, en grande partie, qu’écoliers, collégiens et lycéens  sont  en perte de repères, que leur niveau régresse, et que la tension et l’irrespect prennent le pas sur la déférence dans les rapports élèves/ enseignants.

Aujourd’hui, l’école est en crise, à l’image de la société toute entière. Tant que cette situation persiste, on ne saura parler de développement, d’essor et de promotion sociale, culturelle et économique. On ne saura tout aussi sortir nos jeunes dévoyés des ténèbres de l’ignorance, aux lumières de la connaissance.
H.J.

 

Commentaires 

 
+2 #1 UNE GREVE GENERALE
Ecrit par Royaliste     03-03-2015 12:46
tant qu'il n'y a pas de justice fiscale, je soutien chaque Chahar qui se bat pour ses droits.

l'Etat doit garantir que TOUS les citoyens paient leurs impots et ne pas s'acharner sur une minorité.

Oui les médecins, les pharmaciens, les plombiers, les peintres, les menuisiers, les restaurateurs, les cafés.... ne paient pas leur part et pourtant ils bénéficient de l'école gratuite pour leurs enfants, des infrastructures...qu'une minorité paie

je suis pour une GREVE de TOUS les salariés tunisiens qui sont harcelés par le fisc alors que des milliers de 'voleurs' sont soutenus par l'ETAT.

et je ne parle pas des trafiquants du type les commerçants du Moncef Bey et la contrebande aux frontières
 
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