Tunisie : Le consommer tunisien nécessaire au redressement et à la santé du dinar !

Publié le Mercredi 26 Avril 2017 à 16:04
L'économie, les finances et la monnaie sont les trois branches d'un même dispositif. L’actualité qui a défrayé la chronique ces derniers jours est de nature économique, financière et monétaire. Entre un gouvernement qui se veut rassurant, en basant sa communication du moment sur les signes de détente de l’économie avec la reprise du phosphate, du tourisme et des exportations, et les pressions sur le marché des changes s’étant traduites par une chute vertigineuse de la valeur du dinar, par rapport aux principales devises étrangères, une campagne vient se greffer pour en appeler au patriotisme des Tunisiens, et les inciter à consommer Tunisien.

Une lueur d’espoir est née. Les prémices de la relance sont là et sont vouées à se consolider dans les prochains mois. C’est du moins ce que martèle le gouvernement, tout en reconnaissant que la situation demeure critique et émaillée de difficultés, résultat d’une longue accumulation. C’est aussi le message que les autorités veulent véhiculer à l’adresse des régions intérieures, histoire d’apaiser l’ire populaire, d’éteindre la flamme contestatrice et de l’empêcher de gagner du terrain. Youssef Chahed sera demain à Tataouine, et n’ira pas les mains vides (dixit). Il y proclamera des décisions et des projets ; son vœu le plus cher est que ses annonces trouvent grâce aux yeux de la population. Comme il l’a fait à Sfax, le locataire de la Kasbah devra afficher de l’empathie et se montrer compréhensif envers les revendications légitimes de cette région du Sud-est, tout en étant pédagogique, pour expliquer que tout ne sera pas réglé sur le temps court, et que l’action devant être engagée pour réhabiliter des régions, longtemps victimes d’abandon et de marginalisation, sera de longue haleine.

L'économie, les finances et le dinar : les trois branches d'une même dispositif !

Le gouvernement doit faire sentir aux régions, qu’elles sont au cœur de ses priorités, et s’emparer de la problématique régionale de l’emploi et du développement, non pas par des paroles, mais par des actes, seul moyen d’y faire baisser la tension et de rétablir leur confiance en l’avenir. 

Comme il doit prendre à bras le corps la problématique nationale, en amorçant un vrai redressement économique, financier et monétaire. La situation du pays ne pourra se décanter, que si ces trois maillons de la chaîne sont remis en l’état, et fonctionnent en parfaite symbiose.

Le redressement économique nécessite indéniablement le retour de l’investissement local et étranger, la reprise du tourisme et des exportations, mais ce n’est pas tout. Cela exige, fondamentalement,  une meilleure solidité de l’économie tunisienne afin qu’elle soit plus résiliente et moins vulnérable aux aléas. Un pays ne pourra tirer sa force économique que d’une industrie forte, une agriculture moderne et prospère et un secteur tertiaire structuré et performant, lesquels sont aussi des attributs d’indépendance économique et de souveraineté.  Or, de ce point de vue, on est encore à la traîne.

 Le débat actuel sur les difficultés dans lesquelles s’enlise l’industrie tunisienne du fait d’une importation anarchique ayant inondé le marché local par des produits étrangers, tous types confondus, suscite de nombreuses questions sur les conditions ayant présidé à la conclusion des conventions commerciales entre la Tunisie et les pays tiers. Même si les temps sont à la mondialisation et au libéralisme rampant, et non au protectionnisme, et aux barrières commerciales, tous les pays du monde restent attachés à leur industrie nationale, et à leurs produits locaux, auxquels ils accordent une priorité absolue.

Des industriels qui n’arrivent pas à se frayer un chemin sur le marché local, largement devancés, voire laminés par le made in Turkey, made in China, made in Europe…auront beaucoup de mal à exporter leurs produits et à conquérir de nouveaux marchés. D’où l’intérêt et la pertinence de la campagne Consommer tunisien lancée sur les réseaux sociaux, et qui est  à encourager et à soutenir. Reste au made in Tunisia de miser sur la qualité afin de pouvoir voler la vedette, de juste droit, au  produit importé.

L’industrie tunisienne doit être sauvée et soutenue, car elle est créatrice d’emplois, de richesses et est essentielle pour la croissance et le développement. A défaut, assaillies par les difficultés, des usines tunisiennes seraient obligées de réduire leurs activités, de recourir aux plans sociaux, de licencier, voire de mettre carrément la clef sous le paillasson, et on aura ainsi mis en danger des centaines de milliers d’emplois, aggravé le chômage et la crise économique.  Sans compter les répercussions que cela aura sur le dinar dont la tendance baissière de la semaine écoulée a semé le doute et les peurs dans les esprits.

Le dinar ne retrouvera pas sa forme face à l’euro et au dollar avec un déficit aussi abyssal, et un taux de couverture aussi faible des importations par les exportations. Avec une monnaie aussi dévaluée, on ne pourra aspirer remettre les finances publiques à l’équilibre, sauf artificiellement et provisoirement, lorsque le FMI et autres bailleurs de fonds auront daigné injecter de la liquidité dans les caisses de l’Etat. Nos choix économiques méritent d’être reconsidérés et repensés en profondeur, préalable à tout redressement économique durable et salvateur. 
H.J.

 

Commentaires 

 
-1 #1 TV PUB
Ecrit par Tunisien     27-04-2017 11:59
La TV est efficace pour transmettre le message: consommer Tunisien.
Si on est à la hauteur et si on est conscient: ON CONSOMME NOS LOCAL PRODUITS. Les Tunisiens sont maîtres depuis cala cala. Rétablir la confiance c'est nous qu'on doit le faire pas les autres.
 
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