Tunisie, le célibat vecteur de comportements à risque

Publié le Mardi 28 Septembre 2010 à 11:18
Les jeunes dépendants de la drogue souffrent de troubles de la personnalité. L’Office National de la Famille et de Population (ONFP) consacre dans son rapport 2010 "Population en Tunisie" dont Gnet a obtenu une copie, tout un chapitre à la hausse du célibat parmi les jeunes et aux comportements à risque qui en découlent.

Selon les résultats de l’enquête menée par  l’ONFP en 2006, le taux de célibat chez les jeunes filles (25-29 ans) est de 65.2 % en 2006, contre 24.6 % en 1984. La hausse du célibat en Tunisie a des conséquences sociales, sanitaires, et démographiques dont les grossesses indésirables et les naissances en dehors du cadre du mariage ; les relations sexuelles non protégées ; le risque des IST/Sida, ainsi que la propagation d’autres comportements à risque comme l’alcoolisme, le tabagisme ou la toxicomanie.  

Par insouciance, ou par ignorance, les jeunes sont aux prises, plus que toute autre tranche d’âge, avec les infections sexuellement transmissibles (IST) et le Sida. La particularité des symptômes cliniques de ces maladies, et le recours à l’automédication n’arrangent en rien les choses, si bien que les programmes d’éducation et de sensibilisation contribuent, autant que faire se peut,  à améliorer le niveau de connaissance des IST.
Quelque 30 % de l’ensemble des consultations médicales dispensées aux jeunes dans les structures de l’ONFP et dans les centres des soins de santé de base, ont été consacrées au traitement des  infections sexuellement transmissibles, dont 2.4 % pour la catégorie d’âge 15-19 ans, et 28 % pour la catégorie d’âge 20-29 ans.

La situation épidémiologique du VIH/Sida est sous contrôle en Tunisie. Quelque 70 nouveaux cas sont enregistrés par an, dont 30 % pour les femmes et 70 % pour les hommes, âgés de moins de 30 ans, selon le rapport.

Autre conduite dangereuse à laquelle les jeunes semblent s’adonner à cœur joie, le tabagisme, bien qu’il soit un facteur déclencheur de nombreuses pathologies (cardio-vasculaires et cancer des poumons, etc.). Les résultats de l’enquête de l’Institut national de Santé publique (INSP), réalisée en 2005 ont montré qu’une proportion de 30 % de jeunes fume, (30.5 % au sein de l’enceinte scolaire, 61.3 % à l’extérieur et 37 % au sein du milieu familial). Les jeunes du Grand-Tunis et du Centre-est sont en tête des accros à la nicotine.

Par ailleurs, les jeunes sont attirés par d’autres pratiques encore plus dangereuses soit l’alcool et la drogue. La même enquête révèle que 7.9 % ont consommé des boissons alcooliques, soit 15.2 % du total des garçons, et 0.3 % de l'ensemble des filles interrogées. Les jeunes qui y développent une dépendance souffrent de troubles de la personnalité, de difficultés scolaires, et encourent le risque d’être atteints  par les  IST/Sida.  D’où le regain d’intérêt pour les actions d’éducation et de sensibilisation.

Les consultations médicales de  santé reproductive et sexuelle à la faveur des jeunes, dispensées par les structures de l’ONFP entre 2002 et 2007, ont augmenté dans une proportion de 164%. Cette évolution est due au lancement de programmes spécifiques aux jeunes, et à la création d’espaces destinés aux jeunes et adolescents dans toute la Tunisie.

L’ONFP a ainsi dispensé quelque 34.799 prestations médicales aux jeunes en 2009, contre 36.024 prestations en 2008. Le corps médical et paramédical a assuré 28.004 prestations aux jeunes, sous forme de conseils sur la santé reproductive et sexuelle.

De surcroît, près de mille éducateurs pairs sont formés tous les ans en vue de sensibiliser leurs congénères aux moyens de transmission et prévention des IST/sida, aux  méthodes de prévention des comportements à risque. Les éducateurs pairs sont associés à la mise en application des programmes des espaces  «amis des jeunes». Les actions de sensibilisation et d’éducation ont touché en 2009 quelque 270 mille bénéficiaires, ce qui équivaut à  30 % de l’action de l’ONFP dans ce domaine.

Le plus gros de la sensibilisation, soit 38.2%, en 2009 a été axé sur la prévention des comportements à risque, dont la lutte anti-tabac. Il s’agissait de sensibiliser les fumeurs potentiels, les moins de 25 ans en prime,  aux méfaits de la cigarette en général, du tabagisme passif en particulier, et de les amener à s’abstenir de griller la première cigarette. Le volume des actions de sensibilisation et d’éducation étant ce qu’il est, le rapport ne mentionne pas leur impact sur l’évolution du comportement des jeunes. Ces derniers, ainsi conscientisés, ont-ils rompu avec ces pratiques à risque ? Si oui, dans quelle proportion ? Sinon, ne faudrait-il pas en revoir le contenu et la méthode ? Tout programme d’éducation doit, impérativement, s’appuyer sur des enquêtes exhaustives et des chiffres fiables et récents, permettant de cerner l’ampleur de ces comportements. C’est ainsi que l’on pourra concevoir les axes de sensibilisation, et d’en mesurer l’efficacité d’une manière périodique, en vue de rectifier le tir, chaque fois que c’est nécessaire.
H.J.  


 

Commentaires 

 
#15 une alternative à la bigamie !
Ecrit par Perplexer     02-10-2010 10:05
moi je dis : vive le concubinage !
 
 
#14 @Fawwaz
Ecrit par Cinoche     01-10-2010 17:34
Merci de nous expliquer ton concept de "bigamie conditionnée".
 
 
#13 @Perplexer
Ecrit par Cinoche     01-10-2010 13:01
Non je pense que ce cher Fawwaz est un nostalgique des "temps glorieux de l'islam" et un admirateur du modèle familial et social saoudien.

Donc je crois que sa proposition va dans le sens d'une bigamie pour ses propres congénères. D'ailleurs pourquoi cette timidité Fawwaz ? Tant qu'on y est allons-y rajoutons une ou deux autres bonnes femmes !!! Plus on est de fous, plus on rit...
 
 
#12 @fawez
Ecrit par Perplexer     01-10-2010 08:44
à double sens ou à sens unique ?
 
 
#11 RE: Tunisie, le célibat vecteur de comportements à risque
Ecrit par Naoufel     01-10-2010 08:33
La bigamie conjuguée a la polyandrie reconditionnéé , car c' est aussi valable pour la gente feminine , non ?

Non mais sans blagues= si on ne peut pas entretenir Un menage avec une seule epouse comment fera t-on alors pour deux menages ??

A moins de pouvoir scanner les dollars et dinars a gogo et sans impunité et aussi d' avoir un gendarme a la maison pour separer les dames quand elles veulent se prendre les chignons
 
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