Tunisie : L’ATFD s’engage à amender le CSP pour une égalité absolue

Publié le Mardi 26 Janvier 2016 à 16:46
Les statistiques officielles montrent que la moitié des femmes sont victimes de violence, sous ses différentes formes, à l’instar du fait d’en interdire ou d’en limiter la circulation, et la présence dans l’espace public, ainsi que le harcèlement, le viol, et l’exploitation dans des réseaux de prostitution ou en tant que domestiques.

L’association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) attire l’attention dans la motion générale de son onzième congrès, tenu les 23 et 24 janvier à Tunis, sur la hausse du taux de chômage chez les femmes, la dégradation des conditions de travail des femmes dans différents secteurs, et la multiplication des accidents de la route dont les femmes rurales sont les victimes, devant le silence et l’indifférence des appareils de l’Etat. Outre la violation du principe de parité, et des droits des intellectuelles, dans la mesure où elles ont refusé de se voir confisquer le droit de penser.

L’ATFD estime dans cette motion parue sur sa page officielle que les femmes souffrent encore de discrimination dans différents domaines, en fonction de la couleur, du sexe, de l’ethnie, de l’handicap et de l’appartenance régionale, bien que la constitution l’ait interdit.

"Face à cette situation et en l’absence de réponses sérieuses aux problèmes sociaux, devant la lenteur en matière d’adéquation entre les lois et la constitution, et le fait de s’appuyer sur des lois désuètes, et face à un machisme grandissant nourri par des forces politiques totalitaires dont le projet s’oppose au nôtre, celui de construire une société fondée sur la justice, la liberté, l’égalité et la dignité", les femmes démocrates se disent déterminées dans leur motion à poursuivre leur combat pour la défense des valeurs humaines et de l’égalité absolue.

Droit à la différence

L’ONG féministe promet d’œuvrer à diffuser une culture respectant le droit à la différence et habituant les citoyennes et citoyens à la culture du dialogue et à la reconnaissance du droit des intellectuels (elles), des créateurs et créatrices à la liberté de réfléchir. Elle s’engage à œuvrer à adapter les lois civiles et pénales à travers :

L’amendement du code de statut personnel (CSP), en y supprimant les différentes formes de discrimination à l’instar de l’héritage, du statut de chef de famille, du tutorat et de la dot.

L’amendement du code pénal de manière à faire de la violence faite aux femmes, une atteinte à l’ordre public, contraignant le parquet à engager des poursuites en cas de sa survenue.

L’abrogation des dispositions pénales attentatoire à l’intégrité physique comme les articles : 227, 227 bis et 230.

L’appel au gouvernement d’accélérer la ratification de la convention 183 relative à la protection de la maternité, et celle 186 inhérente à l’embauche des domestiques.

L’accélération de la parution d’une loi-cadre contre la violence faite aux femmes, étant donné que les droits de la femme sont partie intégrante des droits de l’homme.

L’ATFD appelle à la nécessité d’instaurer la parité, étant stipulée dans la constitution, dans les structures constitutionnelles dont la Cour Constitutionnelle. Elle incite les forces politiques progressistes, les associations et organisations à instaurer la parité au niveau de leurs structures en vue d’encourager les femmes à participer à la vie politique et publique, et appelle à inscrire la parité horizontale dans la loi, en prévision de la prochaine échéance électorale (ndlr : les municipales). Elle appelle à la nécessité de tenir compte des besoins et préoccupations des femmes en matière d’élaboration des prérogatives des conseils municipaux (jardins d’enfants, et centres d’accueil des femmes victimes de violence…).

L’Association réclame son droit à des sièges propriété de l’Etat, et au financement public garant de son autonomie.
Gnet
 

 

Commentaires 

 
+2 #1 et la pension alimentaire?
Ecrit par Royaliste     26-01-2016 21:22
L’amendement du code de statut personnel (CSP), en y supprimant les différentes formes de discrimination à l’instar de l’héritage, du statut de chef de famille, du tutorat et de la dot.

... et la pension alimentaire et la garde des enfants? on veut aussi l'égalité sur ces points?
 
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