Tunisie : Lancement de l’Académie des Femmes Cheffes d’Entreprises

Publié le Jeudi 31 Mars 2016 à 14:43
Samira Meraiî, ministre des Affaires de la FemmeLa Chambre Nationale des Femmes Cheffes d’Entreprises a organisé une rencontre au siège de l’UTICA pour annoncer le lancement de l’Académie des Femmes Cheffes d’Entreprises. L’objectif ? Plus de sécurité et de flexibilité ainsi que l’amélioration des capacités managériales.

La ministre de la Femme, Samira Meraiî a affirmé, durant ce débat qu’il faut absolument encourager la femme Tunisienne à prendre l’initiative pour s’intégrer dans le marché du travail ou lancer son propre projet afin de devenir financièrement autonome. Pour la ministre le défi est d’envergure, mais elle rappelle que « seulement 28% des femmes sont actives en Tunisie contre 53% à l’échelle mondiale ». Elle souligne ensuite l’importance de la mise en place de l’AFCE : « Elle aura pour rôle d’encadrer les fammes pour leur donner plus de moyens de réussite ».

L’enjeu n’est pas seulement d’ordre économique. La ministre a souligné l’importance de l’encadrement social qui sera effectué par l’AFCE sur le plan social : « Une telle structure pourra, en formant les adhérentes, les aider à mieux encadrer leurs employés et d’éviter ainsi les déraillements sur le plan de la productivité et donc leur permettre d’assurer des revenus beaucoup plus stables. L’impact sur l’environnement familial sera immense et réduira considérablement les dérapages des enfants qui se concentreront davantage sur leurs études et ne seront plus une proie facile aux dangers de la rue. Cette Académie va aussi améliorer les compétence managériales des femmes d’affaires qui auront des entreprises nettement mieux organisées et donc plus compétitives ».

L’AFCE travaillera aussi sur le recrutement des femmes diplômées. Une statistique alarmante, selon Mohamed Ali Deyahi de l’Organisation Internationale du Travail : « Seulement 10% des 41% des femmes diplômées de l’enseignement supérieur accèdent au travail. Ces chiffres sont encore plus inquiétants dans les milieux ruraux. Ceci conduit à un dysfonctionnement du système éducatif et professionnel. Le résultat sur l’économie du pays est très lourd ».

L’OIT et la CNFCE travailleront dorénavant en totale collaboration pour plus de sécurité et de flexibilité dans le monde professionnel : « Les besoins ? Il faut mettre en place des cadres de travail adaptés aux exigences modernes. Il faut impliquer les femmes dans les décisions stratégiques pour qu’elles sentent qu’elles sont influentes dans tout le système. Nous appelons l’UTICA à prendre ses responsabilités. Cette institution patronale a une tâche noble dans le pays. Il faut qu’elle s’occupe davantage des disparités qui existent dans le milieu professionnel pour que les femmes soient plus épanouies et donc plus efficaces » a conclu Eric Oechslin, conseiller principal de l’OIT.

L’AFCE a ensuite présenté son programme jusqu’au mois de mai. Voici le premier cursus de formation :

31/03 à Tunis : Le Droit du travail entre l flexibilité et la sécurité »
14/15 Avril à Hammamet : Le Droit du Travail en Tunisie et les normes internationales du travail ».
28/29 Avril à Hammamet : Le Droit du travail et les conventions collectives
12/13 Mai à Hammamet : Relations avec les travailleurs et rôles des syndicats.
S.S