Tunisie, l’affaire de Kaïs Ben Ali devant le juge d’instruction de Sousse

Publié le Lundi 25 Avril 2011 à 21:17
Kaïs Ben Ali, neveu du président déchu.La commission nationale d’établissement des faits sur les dépassements et abus commis au cours des troubles sociaux précédant la  révolution du 14 janvier s’est rendue dernièrement à Ouerdanine (Monastir) pour faire la lumière sur l’affaire de la tentative de fuite de Kaïs Ben Ali ; une opération avortée mais sanglante.

Selon l’enquête menée par la commission présidée par Me Taoufik Bouderbala, la tentative de fuite de Kaïs Ben Ali, neveu du Président déchu, s’est soldée par six morts et treize blessés, dont l’un est encore dans le coma. La commission a pu constituer un dossier dans cette affaire, renfermant des enregistrements, des témoignages ainsi que des vidéos filmées par des téléphones portables de  gens qui étaient présents. "Autant de pièces à conviction qui vont toutes dans le même sens", nous dit une source proche de la commission.

D’après les péripéties de cette tentative de fuite, telle que relatées par les témoins, un barrage de citoyens s’est constitué  pour empêcher le neveu de l’ancien président de quitter le territoire tunisien. Deux voitures ont forcé le barrage et ont tiré sur la foule. "Kaïs Ben Ali était lui-même dans une voiture, mais  aucun tir n’a émané de son véhicule", selon notre source, citant des témoignages concordants et des preuves.  Par ailleurs, deux autres personnes à bord d’une voiture qui emmenait des blessés, ont succombé à des coups de feu dont la provenance reste inconnue.

"L’affaire est maintenant devant le juge d’instruction de Sousse, et des mandats de dépôt ont été émis contre les présumés coupables", fait savoir notre source.

Autre fait tragique, examiné par la même commission, celui de la disparition d’une jeune femme originaire de Tebourba.  La victime a trouvé la mort à Médenine, alors qu’elle était à bord de sa voiture, en compagnie de son époux et de sa fille. Elle a succombé à ses blessures, après avoir reçu trois balles au bras, à l’épaule et à la poitrine.

La Tunisie était le théâtre de plusieurs émeutes sanglantes.Un autre jeune homme de Mahdia a été au rendez-vous avec la mort lors du mouvement de protestation. Il a reçu une balle qui a transpercé le coffre de sa voiture, les deux sièges arrière pour l’atteindre dans le dos. Croyant qu’il s’était évanoui, suite au retentissement des coups de feu, il a été transféré à l’hôpital. La victime n’avait ni blessure, ni saignement, elle n’a pas été prise en charge à temps. Le jeune homme est passé de vie à trépas, des suites d'une hémorragie interne dont personne ne s’est rendu compte à temps, indique notre source.

La commission va poursuivre ces visites dans les différentes régions de la Tunisie, notamment celles où des martyrs sont tombés, pour écouter les témoins et constituer les dossiers. Notre source n’a pas préféré dévoiler ces régions pour des raisons de sécurité.

Le travail de la commission suscite toutefois des grincements de dents notamment au sein du jeune syndicat de la police. Selon ses dires, "la commission fait dans l’improvisation, et son travail n’est pas scientifique". Des critiques perçues au sein de l’équipe de maître de Bouderbala comme étant un fourvoiement corporatiste. "Le rôle du syndicat est d’améliorer l’image du corps de la police, et non de le défendre aveuglément. Le syndicat est en train de s’identifier à des éléments du ministère de l’Intérieur qui ont commis des exactions et des meurtres, ce qui porte atteinte à l’image de la police".

Ceux qui ont tiré sur la foule à balles réelles doivent être jugés, punis, même s’ils peuvent être pardonnés a posteriori. On doit commencer par juger, puis se réconcilier, ajoute notre source. "Et que ces présumés coupables n’invoquent pas qu’ils étaient en train d’exécuter des ordres. Une personne qui reçoit l’ordre ne doit pas l’exécuter s’il est illégal, c'est une règle qui a cours depuis le procès de Nuremberg. Par ailleurs, selon le tribunal administratif, si une personne reçoit un ordre illégal, elle a l’obligation de désobéir, car, cela ne l’exonère en rien de sa responsabilité".

Gnet




 

Commentaires 

 
+1 #6 era, oui, c ce que je crains moi aussi!
Ecrit par Dédé     02-05-2011 10:37
era, oui, c'est ce que je crains moi aussi!

Il faut que le peuple tunisien uni fasse échec à tous ceux qui cherchent à le déplumer et à sous etimer son potentiel.

La médiocrité ne passe plus, la tyrannie et le vol organisé non plus.
 
 
+1 #5 Il est impliqué dans d'autres affaires d'assassinat
Ecrit par Dédé     30-04-2011 15:18
Il est impliqué dans d'autres affaires d'assassinat.
Des flics, des politiques et des magistrats l'ont aidé à couvrir ses crimes.
Le système judiciaire AUSSI était pourri sous ZABA TRES PROBABLEMENT JUSQU'A MAINTENANT.
Certains magistrats sont la honte de la Tunisie.
J'en sais quelque chose, j'en étais une victime de ripoux appelés à tort magistrats.
 
 
+1 #4 Commission bizarre
Ecrit par MAC     26-04-2011 22:34
On joue à quoi messieurs/dames de la commission, dans les vidéos on voir très bien que ce sont les policiers qui ont tiré sur les martyrs de Wardanine alors svp ne dites pas que ces gens ont été abattu par des inconnus.

Merci de bien regarder les différentes séquences vidéo.
 
 
#3 INNOCENT
Ecrit par EMDE     26-04-2011 15:46
LE PAUVRE KAIS QUI A ETE LIVRE A L'ARMEE PUIS RELACHE S'EST PERMIS UN INTERVIEW SUR FRANCE 24 ASSURANT QU'IL N'A JAMAIS ETE A OUERDANINE!!
IL EST BIEN SUR INNOCENT ET SERA RELAXE AVEC LES EXCUSES DU JUGE ET DU MINISTRE DE LA JUSTICE ET POURQUOI PAS UNE INDEMNISATION ADEQUATE POUR RENFLOUER SON COMPTE LUI QUI DIT AVOIT PAYE 500.000 DINARS D'IMPOTS L'ANNEE DERNIERE.......
 
 
#2 !!!!
Ecrit par era     26-04-2011 10:01
fi eker halka lkolhom chorfa wechaaab serak
 
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