Tunisie : La valse des étiquettes hante les esprits, pouvoir et opposition s’en emparent ! |
Publié le Jeudi 04 Janvier 2018 à 17:05 |
La vie chère hante les esprits, suscite le mécontentement populaire, et enflamme le débat public. C’est le sujet de prédilection en ce début d’année de toutes les conversations officieuses et officielles. Déjà que le pouvoir d’achat a subi une dégradation sans précédent au cours de ces dernières années, entraînant une paupérisation des classes moyennes et démunies, la valse des étiquettes de ce janvier 2018, est de nature à le tirer encore plus vers le bas. Mis à part les produits subventionnés de première nécessité, dont les prix restent inchangés, comme l’a précisé hier le ministère du Commerce, tout le reste suit à l'orée de la nouvelle année, une courbe ascendante. A l’origine de ce renchérissement annoncé, la loi de finances 2018 ayant institué une hausse de la TVA et autres impôts, laquelle est en train de se répercuter sur les prix de vente au détail, voire sur le portefeuille du consommateur. S’en suivra l’accentuation des pratiques spéculatives et de la tendance inflationniste qui inquiète tant les milieux économico-financiers, que ceux politiques, et civils, fait craindre que la situation n’échappe à tout contrôle, et que l’exaspération populaire ne monte. Et partant, les avertissements se succèdent contre le risque que la situation ne dégénère, et que le pays ne soit face à une crise socio-économique aigue, au fur et à mesure que les conséquences de la LF 2018 se font sentir sur le quotidien des Tunisiens. La prochaine période reste critique et fera figure de test, quant aux réactions populaires à la hausse des prix. Ce sera ou bien la résignation ; le commun des Tunisiens semble s’accommoder de la disette, et se résout, la mort dans l’âme, à débourser plus pour pourvoir aux besoins du quotidien, dans la limite de ses moyens, ou bien la grogne qui illustrera, le cas échéant, un ras-le-bol quant à une conjoncture qui empire d’année en année. Entretemps, le discours politique, qu’il soit du pouvoir ou de l’opposition, anticipe les possibles évolutions, et se veut proche des préoccupations populaires, avec bien entendu une différence, claire et nette, au niveau du ton, et de la teneur. Pour l’exécutif, les mesures nécessaires doivent être prises pour préserver le pouvoir d’achat, et combattre toutes les pratiques, notamment la spéculation et la contrebande, à même de lui nuire davantage. Quant à l’opposition, l’heure est à la mise en garde, et aux critiques virulentes contre le gouvernement à l’origine d’une loi de finances largement décriée. Le parti de l’ex-ministre de la Santé et ex-dirigeant de Nidaa Tounes, Saïd Aïdi, pointe ce jeudi 04 janvier, des "mesures parachutées, non étudiées, et en déphasage avec la réalité", appelant "à agir pour prévenir une catastrophe économique, sociale et politique sans précédent, pouvant nous replonger dans l’ombre du 03 janvier (1984) d’il y a 34 ans" (NDLR : émeutes du pain). L’UGTT est-elle aussi montée au créneau, pointant "l’inflammation" des prix de nombreux produits de consommation courante, de nature à nourrir l’inflation et à approfondir les disparités sociales. L’influente organisation syndicale fait assumer au gouvernement les conséquences des mesures sociales prises au détriment des salariés et démunis, et le prévient contre l’enlisement dans les politiques libérales. Youssef Chahed a beau dire que la loi de finances 2018 est la dernière à être difficile, prônant le sacrifice collectif pour sortir le pays de l’ornière, et promettant des lendemains meilleurs, avec des lois analogues moins contraignantes les deux prochaines années, 2019 et 2020, son message semble avoir du mal à passer, et à désamorcer les tensions. Le débat sur la vie chère ne fait que commencer et est appelé à s’enflammer davantage, chose qui reste tributaire de l’attitude de la rue. L’hypothèse qu’il ne donne lieu à une inflexion de la politique fiscale reste possible, mais difficile. Gnet |
Commentaires
Ecrit par Agatacriztiz 05-01-2018 12:46
Ce ramassis des champions du bavardage inutile ne pensent qu'à leur "popularité" de salon et à redorer leur "image"qui se ternit de plus en plus au sein d'une population désabusée...