Tunisie : La société civile s'inquiète pour la Justice transitionnelle

Publié le Jeudi 06 Novembre 2014 à 16:30
Justice transitionnelleLe réseau Tunisien de Justice Transitionnelle a dénoncé aujourd’hui les appels à interrompre le processus de justice transitionnelle,  lors d’une conférence de presse organisée à Tunis.

Houcine Bouchiba, secrétaire général du Réseau et Président de l'association Al Karama, estime que la Justice transitionnelle n’est pas un moyen de vindicte mais de réconciliation et d’apaisement. Il s’est dit inquiet des déclarations de certains leaders du Mouvement Nidaa Tounes « qui visent la loi sur la justice transitionnelle et son Instance, tandis qu’il est de leur devoir d’assurer la continuité de l’Etat et de préserver la constitution et surtout l’alinéa 9 de l’article 148 », a-t-il déclaré.

Il a pointé du doigt « l’inconscience » des ces parties, quant à l’importance de la justice transitionnelle et son rôle dans la construction d’une démocratie solide à travers une réforme globale, touchant à tous les systèmes, a-t-il dit. « Afin qu’il n’y ait pas de récidive », selon Bouchiba qui a exprimé  son attachement à cette cause. Il a rappelé que la loi régissant la Justice Transitionnelle permettait à l'Insance d'accéder à tous les documents administratifs et à interroger toutes les personnes, ce qui effraierait certains. "Mais la Justice transitionnelle ne devrait pas faire peur. C'est pour l'intérêt du pays. Nous voulons bâtir un pays dans lequel l'être humain est respecté et où la loi est au dessus de tous", a-t-il dit.

Il a à cette occasion appelé toutes les victimes d’exactions à rester vigilantes et à militer pour lever le voile sur la vérité, asseoir une justice et pour être réhabilitées.

Il  a également appelé l’Instance Vérité et Dignité à dévoiler ses plans stratégiques et son programme annuel et à entamer sa mission conformément à la loi numéro 53 du 24 décembre 2013, ainsi qu’à « mettre en place une politique de communication transparente et crédible dans le but de dévoiler la vérité et de gagner la confiance de toutes les parties », a-t-il dit.

Houcine Bouchiba a pressé par ailleurs, toutes les forces nationales et les organisations internationales à maintenir leur soutien au processus de justice transitionnelle « afin de faire régner la paix sociale et pour hisser la vérité et la Justice », selon lui.

Pour préserver le processus et concrétiser la Justice transitionnelle, le RTJT propose aux candidats à la présidentielle de signer un pacte à travers lequel  ils s’engageraient à faciliter le travail de l’Instance Vérité et Dignité. Ce pacte évoque, entre autres, la réhabilitation des victimes de la dictature, la mise à disposition de moyens nécessaires au travail de l’Instance Vérité et Dignité et la préservation de la mémoire collective.

Par ailleurs, le RTJT appelle dans un communiqué daté de ce jeudi 6 novembre 2014, les Tunisiens à voter pour les candidats à la présidentielle, qui s’engageraient publiquement à appliquer la justice transitionnelle, en passant du dévoilement de la vérité, la reddition des comptes, jusqu’à la réhabilitation des victimes.

Selon le réseau Tunisien pour la Justice Transitionnelle, la société civile devrait fonder un observatoire de la justice transitionnelle dans le but de faire réussir le processus. Il appelle toutes les victimes « quelles que soient leurs orientations et l’injustice qu'elles ont subies, à coopérer avec l’Instance, ainsi qu’avec la société civile pour faire réussir la justice transitionnelle ».

Le militant syndicaliste, Adel Thabti a dénoncé à son tour, l’opposition de certains syndicats au retour des anciennes victimes à leur fonction : «Ce sont des bandes qui ont décidé que la décision de Ben Ali d’écarter certaines personnes de leur emploi, était la bonne et qu’ils s’y attachaient…Nous considérons que ceux qui ne veulent pas appliquer la justice transitionnelle sont pareils que Ben Ali. C’est l’appréhension que nous avons », a-t-il dit.

Il a exprimé l’attachement de la société civile à s’opposer et à lutter contre ceux qui désirent annuler le processus de justice transitionnelle, « et nous compterons durant notre bataille sur les magistrats intègres, parce qu’il en existe », a-t-il dit.
Chiraz Kefi
 


 

Commentaires 

 
#2 derniere inquietude
Ecrit par sportif     08-11-2014 11:33
Esperons qu elle ne soit pas notre seule inquietude ...
 
 
#1 les urgences d'abord
Ecrit par Royaliste     07-11-2014 09:12
il est plus urgent de comprendre comment les terroristes se financent, qui les soutiens , qui les libèrent de prison, qui les protège politiquement, qui les a donné Chaambi, qui les a donné les mosquées, qui a invité les terroristes, qui a laissé les tunisiens aller en Syrie et pourquoi...

après avoir résolu ce problème très actuel, on peut revenir et ouvrir les dossiers du passé comme les attentats des années 80...
 
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