Tunisie : "La position d'Ennahdha est floue et inacceptable"(Abassi)

Publié le Samedi 21 Septembre 2013 à 15:07
Les organisations parrainant le dialogue national ont organisé ce matin une conférence de presse pour divulguer le résultat des médiations entre la Troïka et l'opposition. Après avoir rappelé l'historique des évènements politiques et nationaux ayant eu lieu depuis 2012, jusqu'à ce jour, Houcine Abassi, secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail, a affirmé qu'à défaut d'une initiative sérieuse de médiation, le quartet avait pris l'initiative d'en présenter une.  

"Après l'assassinat de Mohamed Brahmi, nous avons proposé une initiative pour sortir le pays de la crise, dont les propositions phares sont la dissolution de l'actuel gouvernement et l'instauration d'un gouvernement de compétences nationales et la reprise des travaux de l'Assemblée nationale constituante avec une date butoir et des missions bien déterminées, tout en l'épaulant d'une commission d'experts...les pourparlers ont commencé...ils ont été très longs et très difficiles...Nous nous sommes montrés très patients et compréhensifs malgré toutes les attaques contre les quatre organisations, et que d'autres initiatives se sont succédés pour déstabiliser le quartet...ça nous a pris des centaines d'heures d'entretiens" a-t-il dit, ajoutant que son initiative a été renforcée par une feuille de route, qui propose la démission de l'actuel gouvernement, 3 semaines après la décision de nommer un gouvernement d'indépendants, et la reprise des travaux de l'ANC pour continuer la marche du processus transitoire et ce pendant une période ne dépassant pas les 4 semaines. 
 
"Cette feuille de route, A été à mi-chemin entre les exigences de l'opposition et ce que propose la Troïka...Mais les réponses à cette feuille de route ont été très floues, certains même veulent que la feuille de route fasse l'objet d'un début de dialogue. C'est à dire reprendre le dialogue de zéro, sans se mettre d'accord sur des principes de base", a dit Abassi, ajoutant, que la réponse d'Ennahdha à cette initiative, rendue publique hier vendredi 20 septembre, et qui avait l'air d'un accord sur l'initiative du quartet " n'est qu' une acceptation que nous ne pouvons pas accepter", a-t-il dit. Abassi a expliqué que le communiqué d'Ennahdha paru hier, exprimait l'acceptation de l'initiative du quartet "Or, ce que nous attendions c'est qu'il accepte la feuille de route pour faire bouger les choses, et non pas l'initiative. D'après Ennahdha le dialogue devrait tourner autour du chef du prochain gouvernement, de ses membres et des prérogatives du gouvernement...tandis que notre feuille de route indique que ce gouvernement doit être indépendant, et de compétences, dirigée par une personnalité indépendante,  a précisé le secrétaire général de l'UGTT.  

Selon lui, Ennahdha n'est d'accord qu'à moitié avec la feuille de route du quartet, ce qui mènerait au ralentissement du processus, et à d'autres pourparlers indéfinis dans le temps et qui pourraient être infructueux. Abassi a dit clairement que le quartet refusait le communiqué d'Ennahdha, " car imprécis et très flou, et pouvant donner lieu à plusieurs interprétations". a-t-il dit.
Au sujet des documents sécuritaires écoulés, Abassi a dit que la question ne devrait pas être "qui les a fait écoulés, mais qu'elles sont les solutions aux problèmes qui se posent... les menaces de mort, l'assassinat de Mohamed Brahmi. Rien que pour ce dernier point le gouvernement aurait dû démissionner", a-t-il dit.
Abassi a mis en garde, par ailleurs, contre l'instabilité politique et son impact sur la situation économique et sociale, sur la hausse du chômage, la hausse de la délinquance, du crime organisé et la baisse du niveau de vie.  

Wided Bouchamaoui, présidente du patronat, a pour sa part indiqué que la situation économique était "mauvaise, voire très mauvaise" et qu'une solution politique devait être trouvé au plus vite pour donner de la visibilité au milieu des affaires. "Tous les indicateurs économiques sont en baisse, l'économie parallèle nous a beaucoup affaibli...il nous faut réinstaurer la sécurité et trouver un consensus...On ne sait plus quoi dire aux investisseurs étrangers", s'est-elle inquiétée. 
le président de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Hommes Abdessatar Ben Moussa, a déclaré lors de son intervention, que si réellement Ennahdha était d'accord pour la feuille de route, "qu'elle vienne signer, pour que ce soit un engagement clair et sincère", a-t-il dit.

Mohamed Moussa, bâtonnier de l'ordre des avocats Tunisien a précisé que la participation du barreau à cette initiative "était motivée par le fait que c'était la seule initiative sérieuse, visant à faire accélérer le processus transitoire, puisque il n'y a plus de légitimité". Le but, selon lui est de passer d'une situation temporaire à une stabilité dans le temps. "La porte est toujours ouverte au mouvement Ennahdha pour qu'il ne fasse pas avorter cet espoir", a-t-il dit. 

Interrogé sur les dispositions qui seront prises à l'avenir en réponse à cet échec, Abassi a précisé que la porte au consensus était toujours ouverte à tout le monde, mais que son organisation se rangerait toujours du côté du peuple. "Nous n'avons pas à dire que nous ferons telle ou telle chose. Nous allons nous réunir avec nos structures, et ce sont nos structures qui décideront de ce qui devra être fait...Mais notre seul souci reste la stabilité et les intérêts du pays, et rien d'autre. Nous ne sommes les adversaires politiques de personne et par conséquent nous ne pouvons être partisans, comme certains le prétendent ". a-t-il dit.
Chiraz Kefi
 
 

Commentaires 

 
-2 #3 la malfaisance et le mensonge au pouvoir
Ecrit par volvert     23-09-2013 01:11
Désormais, une clarification au plus haut niveau a vu le jour: Ce sont les Nahdhaoui qui sapent tout projet ou dispositif capable de mettre un terme à la faillite organisée par ce parti.
Cela était clair depuis le début, car malgré la collusion, sinon la complicité dans les meurtres politiques, l'éclosion du terrorisme, ils persévèrent dans leur entètement affichant une sorte d'assurance frisant le ridicule.
Le quartette, avec l'UGTT à sa tète, mène un travail de médiation méritoire lorsqu'on sait les louvoiements, la mauvaise foi, et les ruses déployés par ces intégristes et intolérants.
Nul, désormais, ne peut créditer ce pouvoir de se soucier du pays; il n'a rien d'autre que l'ambition de garder la mainmise sur l'état et les administrations noyautés afin de dicter sa volonté à un peuple que tout sépare, dans son histoire comme dans ses coutumes, de ces amateurs de tribune et récitants de diatribes et de menaces. Menaces, du reste, mises en pratique contre des journalistes, des gens de la culture, des enseignants, par l'emprisonnement ou les mises à disposition de la justice...
Il serait temps que le mouvement social vienne leur rappeler le réel.
L'UGTT et ses partenaires font oeuvre utile.
Ennahdha et ses affidés sont malfaisants et dangereux pour le pays. Cela est le constat de leur gouvernance. Qui est le constat de leur impéritie.
 
 
-1 #2 betes et mechants
Ecrit par Royaliste     22-09-2013 20:19
(...) ils n'hésiteront pas a bruler le pays en entier pour garder le pouvoir

PS:seul les naifs ont cru que nahdha voulait democratiser la Tunisie
 
 
#1 represnter soi
Ecrit par sportif     22-09-2013 14:19
monsieur Abbassi ne represente que lui meme et le peuple a choisit ses represntants et il sera mieux pour ugtt d organiser son congres democratique vraiment democratique et surtout ce n est pas a lui d ouvrir ou de fermer la porte a n importe qui seul LE PEUPLE a et aura toujours le dernier mot....
 
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