Tunisie, la constituante doit éviter les erreurs de la haute instance |
| Publié le Jeudi 13 Octobre 2011 à 18:13 |
%20(2).jpg "Iadh Ben Achour à la clôture des travaux de la haute instance, photo TAP.") La haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la transition démocratique, et de la réforme politique a clos hier ses travaux, à quelques jours du 23 octobre, date de l’élection d’une assemblée nationale constituante. Sa mission est terminée, et sa prestation est diversement appréciée. La haute instance était parmi les structures postrévolutionnaires qui ont fait le plus parler d’elles au cours de cette première période transitoire. Des sujets fort controversés ont été discutés en son sein, l’ayant traînée de crise en crise, sans jamais parvenir prématurément à sonner le glas de sa mission. L’Instance de Ben Achour qui a élu domicile au Bardo, à la place de la défunte chambre des Conseillers, a été souvent le théâtre de débats houleux, et de tiraillements politiques et idéologiques. Loin de représenter tous les partis, l’instance n’a pu être constituée et devenir effective que lorsque toutes les grandes familles politiques y étaient présentes. Mais, ce consensus obtenu au forceps a vite volé en éclats avec le retrait des grands partis, à l’instar d’Ennahdha, du CPR, et les va-et-vient du PDP. Fragilisés, Iadh Ben Achour et ses compères n’ont pas lâché du lest et ont continué à regarder le cap qu’ils se sont fixés, en proposant des projets de loi au gouvernement dont celui très controversé sur l’organisation des partis politiques paru tout récemment au Journal officiel, un exploit pour la haute l’instance, qui risque d’être annihilé, si l’assemblée constituante le décide. Privée de légitimité étant désignée et non élue, la haute instance a fait figure d’un parlement transitoire. C’était l’un des espaces d’apprentissage de la démocratie, où les beaux slogans prônant la liberté de penser et de s’exprimer, et le respect de l’avis contraire ont été mis à l’épreuve de la pratique. Les représentants des différentes tendances ont eu du mal à s’écouter, voire à s’accepter mutuellement, tant les échanges entre eux étaient menés sur fond de préjugés et d’idées préconçues. D’où cette succession de crises dont la principale origine était la polarisation entre ceux qui se disent modernistes, progressistes et laïcs, et les autres taxés de réactionnaires et de rétrogrades. C’est ce même risque qui pèse sur la future assemblée constituante. C’est cette volonté de saper l’unité et de diviser. Cette obstination à polariser, et à dresser des murs entre "modernistes" et "conservateurs", "laïcs" et "islamistes". Une approche dangereuse qui nous rappelle de tristes temps révolus, et qui plus est n’a que de faibles échos parmi la population. Exclure une sensibilité politique quelconque, c’est exclure une partie de la population. D’aucuns ne semblent pas tirer les enseignements du passé, et s’affranchir de vieilles idées. Cette tendance vers la diabolisation et l’exclusion de l’autre mène vers la catastrophe. Nous sommes tous des Tunisiens, chacun a le droit de penser d’une manière différente de l’autre. Nos désaccords peuvent être discutés lors de débats publics, où chaque partie essayera de persuader son vis-à-vis à coup d’arguments, si elle y parvient, c’est tant mieux, sinon, ça ne doit en aucun cas être un motif de rupture, et les canaux de dialogue ne doivent jamais être rompus. Ce sont là, les valeurs intrinsèques de la démocratie ; raisonner autrement, serait exercer une forme de dictature déguisée. La classe politique doit être en accord avec le peuple qui veut du travail, de la justice sociale et les attributs d'une vie décente. C’est honteux à ce jour que nos compatriotes des zones défavorisés vivent dans des conditions de dénuement extrême, même à Tunis, dont la façade n’a rien à voir avec cette ceinture noire de cités marginalisées et indigentes, où des familles entières manquent de tout, et leurs enfants sont privés d’école faute de moyens, dans un pays où la scolarisation des enfants est obligatoire. C’est là, la priorité, et non ces débats idéologiques stériles qui vont jusqu’à relativiser l’arabité et l’islamité de la Tunisie, sous prétexte de l’adhésion à l’universel. Les Tunisiens s’attachent jalousement à leur liberté, et ne permettront d’ores et déjà à quiconque de la leur confisquer. Ils s’attachent tout autant à leurs valeurs morales et religieuses, et ne toléreront à quiconque de transiger avec. La levée de boucliers provoquée par la diffusion du film Persépolis sur Nesma l’atteste. C’est notre identité qui fait notre force, et qui nous voudra le respect des autres. Les Tunisiens n’ont point de problème identitaire, nous sommes en majorité d’accord là-dessus, même si certains essaient de pêcher en eaux troubles. Les Tunisiens sont ouverts sur la modernité et l’universel, et n’ont besoin de quiconque pour leur montrer le chemin, a fortiori si la manière est pernicieuse. Le sursaut du 14 janvier où tout le peuple s’est fondu dans un élan de solidarité et d’altruisme sans précédent, doit être conforté et poursuivi par un réveil général pour reconstruire la Tunisie, et rendre au Tunisien sa dignité et ses droits aux richesses de son pays. La Tunisie a aujourd’hui besoin de serviteurs patriotes, intègres, et désintéressés ; on les retrouve chez toutes les familles politiques, au même titre que les personnes affamées de pouvoir et dont le seul but est d’assouvir une soif personnelle. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Tunisie verte 17-10-2011 17:17
Ecrit par zeineb 16-10-2011 18:09
pour revenir a persepolis qui de vous tous n a jamais a l age de 5,6 ou 10 ans iimagine Dieu comme un grand homme tres beau tres fort avec une superbe aureaule sur la tete.Celui qui pretend le contraire est un grand hypocrite qu il soit a drapeau noir ou vert.Cette representation scandaleuse de Dieu est la simple representation de l imaginaire de l enfant.Mais soyons serieux ce qui derange les drapeaux noirs et verts c est plutot la description d un processus transposable dans n importe quel pays du monde ou les barbus tentent de prendre le pouvoir et qui transforme une societe moderne ouverte en un beau modele iranien qui perdure depuis 1979 et que personne n est arrive a changer malgre un majorite d iraniens etouffant dans leurs cages.
Alors messieurs les juges ,avocats,tartuffe incultes criant au scandale foutez nous la paix,ce n est certainement pas comme ca que vous gagnerez votre place au paradis.dieu est clemence ,pardon et misericorde...Il est Beaute et n aime pas la laideur de la mechancete.C est ce que nos defunts parents nous ont appris lorsque nous etions tout enfant.
Je ne sais pas ce que vous ont inculque vos parents mais ce que je sais par contre c est que LE MALHEUR DE L HOMME VIENT DE CE QU IL A ETE ENFANT AVANT QUE D ETRE HOMME
Ecrit par khammous 14-10-2011 12:41
Ecrit par qqun 13-10-2011 19:23
Je demande a l'auteur d'etre plus objective.
Meme si je n'ai pas vu ce film , Je sais que c'est une manoeuvre tres maladroite de la part des laics , mais ce que je sais c'est que ennahdha a amplifié, et meme creer artificiellement, le ressentiment d'atteinte a la religion.
Tout le monde sait que Nessma est une chaine pour faire passer les interets etrangers et pour la promotion du sexe (note : on peut tolerer ou meme aimer ce peché sur une chaine etrangere , mais , moi personnellement , je veux pas ce truc sur nos chaines ).
J'ai bcp d'ami nahdhawi. Ils ne sont ni des iraniens ni des afghans... Mais cela ne m'empeche pas de leur dire que tant que ennahdha ne s'abstienne de parler religion dans la politique, tant qu'il ne change pas leurs perseptions de leurs compatriotes "laics", vous seriez un danger pour la Tunisie.
Mr Ghannouchi , veut la diversite , mais il pense que Ennahdha doit etre la colonne vertebrale de la Tunisie (ca lui rassure car l'Islam va regner , car il pense toujours que lui et sa gang incarne l'Islam).
Je dis finalement a Mr Ghannouchi :
ما بني على باطل فهو باطل
ce qui est interessant en islam, c'est qu'il incarne precision et floue. Un verset peut etre lu selon son lecteur (chaque lecteur peut se voir de droite, de gauche ou dans les deux. )
Quand Talbi parle de l'universalite de l'Islam, parle que Dieu n'est pas muet (أبكم), Il sait tres bien ce qu'il dit.