Tunisie : La CONECT exige un agenda politique pour sauver l'économie

Publié le Mardi 06 Août 2013 à 13:26
Vue de la conférence, CONECTLa Confédération des Entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), lance une initiative commune avec l’Union des Travailleurs Tunisiens, La Fédération Tunisienne des agences de voyage (FTAV), le Syndicat des Agriculteurs de Tunisie, et l’Ordre des experts comptables.  Une initiative qui vise à sortir le pays de la crise, selon Tarak Cherif, président de l’organisation patronale.  « Nous sommes très préoccupés par la situation actuelle, et nous espérons tous apercevoir une lueur d’espoir…la situation est très difficile…le chômage très élevé, la cherté de la vie, des régions marginalisées, la scission au sein du pays, nous inquiètent », a-t-il dit ce matin lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il avait exposé les défis auxquels fait face l’économie tunisienne.

Tarak Cherif réitère son attachement à l’investissement, qui serait la seule solution à la crise économique : "beaucoup parlent d’investissements étrangers, mais tant qu’il n’y a pas d’investissements nationaux il n’y aura pas d’IDE.  Et s’il n’existe pas de confiance,  il n’y a pas d’investissements…par ailleurs, nous parlons bien d’investisseurs et non pas de spéculateurs, ces derniers ne créent pas de richesses, et ne créent pas d’emploi…ce que nous recherchons c’est de créer de la richesse dans toutes les régions », a dit Tarak Cherif, ajoutant que le tourisme est tout aussi menacé, s’il n’existe pas de feuille de route claire pour l’avenir.

Il a par ailleurs mis en garde contre le clivage et les tiraillements que vit le pays actuellement, et a proposé une série de mesures qui pourraient sortir le pays de l’ornière. Ces mesures, au nombre de neuf sont comme suit : La mise en place d’un gouvernement de salut national, composé de personnalités indépendantes, qui conduirait le pays vers des élections au bout de quelques mois et dont le rôle est de réinstaurer un climat de confiance  en s’occupant essentiellement des questions économiques et sociales. Ce gouvernement aidera à la clôture de la constitution.

L’assemblée nationale constituante devrait plancher uniquement sur la question de la constitution et la mise en place de l’Instance supérieure indépendante des élections.  Faire participer le comité d’experts à la rédaction de la constitution. Arrêter des délais définitifs, pour lesquels s’engageraient toutes les parties ; le 23 octobre pour la constitution et les instances des élections, et la fin de l’année pour les élections. Revoir les nominations au sein de l’administration sur le plan local et régional. Veiller à l’impartialité des mosquées. Unir partis politiques et société civile contre la violence, pour faire réussir la période transitoire. Soutenir les efforts des forces de l’ordre et de l’armée nationale dans leur lutte contre le terrorisme. 

Mohamed Ali Toumi, président de la FTAV, a par ailleurs mis en garde contre l’impact de la situation sécuritaire et politique sur l’avenir du tourisme. « Ne vous fiez pas aux quelques touristes que vous voyez dans la rue…aujourd’hui, des voyagistes italiens ont annulé la destination Tunisie, et si les mauvaises nouvelles sécuritaires se poursuivent, le reste de la saison est sérieusement menacé…le tourisme est un secteur d’exportation, qui exporte plusieurs services et produits agroalimentaires, si le tourisme est touché plusieurs secteurs seront touchés », a-t-il dit. D’après lui, si un opérateur choisit une autre destination, comme en Espagne ou la Turquie et qu’il y trouve son compte, il sera difficile de le faire revenir. «L’impact sur l’avenir sera très grand, car si ton partenaire perdait confiance en toi, il serait difficile d’y remédier… depuis longtemps nous demandions au gouvernement de nous dire quand la constitution sera prête, car il n’existera d’investissements dans un pays que lorsqu’il est doté d’une constitution garantissant les droits et les libertés. Et puis nous avons besoin d’un plan de développement, pour savoir si le tourisme sera considéré comme priorité ou pas par le gouvernement qui sera élu, pour que nous sachions quoi faire», a-t-il dit.

Tarak Cherif a, à l’occasion, invité toutes les forces vives du pays à rejoindre cette initiative «quelque soit leur appartenance… nous sommes ouverts à tous sans exception », a-t-il précisé.

Chiraz Kefi