Tunisie : Le texte de la constitution pourrait être amélioré (Samir Dilou)

Publié le Mardi 21 Janvier 2014 à 17:35
Vue de la conférence de presse. Le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, a donné ce matin une conférence de presse en la présence de membres de son cabinet, pour passer en revue toutes les réalisations effectuées lors de son mandat qui aura duré deux ans, et faire le bilan.

Le ministre a reconnu que les violations des droits de l’Homme se sont poursuivies durant les deux dernières années, « et ce malgré le changement de la politique et des personnes au pouvoir qui sont pour la plupart des militants des droits de l’Homme », a-t-il dit, ajoutant que son ministère était le premier à donner son avis sur la question de l’universalité des droits de l’Homme et au sujet de l’égalité entre la femme et l’homme. « Il faut que nous rédigions une constitution compatible avec les spécificités du peuple tunisien. C'est-à-dire notre enracinement dans l’identité arabo-musulmane, son histoire et sa civilisation tout en étant ouvert sur les réalisations humaines dans le domaine des droits et des libertés, les droits de l’Homme universels, l’égalité entre l’homme et la femme…Nous estimons que l’actuelle version de constitution est bonne dans ce domaine. Ce ne serait probablement pas la version idéale, mais ce n’est toujours pas la version finale. Si on arrive à transcender les différends dans les heures qui viennent, la version finale de la constitution serait une version qui ferait honneur au peuple tunisien et à la révolution tunisienne », a-t-il indiqué.

Le ministre a rappelé toutes les visites effectuées par ses émissaires dans les centres de détention, intra-muros et à l’étranger, en citant la visite d’un responsable tunisien rendue aux détenus tunisiens dans la prison de Guantanamo.

Concernant la Justice transitionnelle, et sa loi qui a tardé à venir, Dilou a déclaré que les accusations qui lui ont été adressées « proviennent d’une seule et unique partie qui en a fait l’objet d’une instrumentalisation politique ». Il a d’ailleurs précisé qu’il s’opposerait de sa position actuelle, ou de toute autre position future, à toute tentative d'instrumentalisation de la justice transitionnelle, « et ce quelque soit la provenance de cette tentative », a dit Dilou.

Au sujet des droits et libertés, le ministre a affirmé que certains acquis ont été obtenus et qu’il est impossible de retourner en arrière,  comme celui de la liberté d’expression, la liberté de manifester et la liberté de se déplacer, « tout en sachant qu’il est impossible que la transition démocratique réussisse dans un climat de chaos, et il n’est pas possible qu’un citoyen exerce un droit qui porterait atteinte aux droits d’un autre citoyen…notre pays a fait face, et fera probablement face encore à la menace terroriste, ce qui menacerait les libertés et droits des citoyens. La question est : comment peut-on faire face à cette menace terroriste dans notre pays sans que cela ne mène à restreindre les libertés, ou à ce que le fantôme de l’Etat policier ne plane sur tout le monde, ou qu’il n’y ait des exactions commises, ou de procès montés de toutes pièces ? », S’est-il interrogé.

Chakib Darouiche, chargé de la communication auprès du ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle, a pour sa part évoqué la question des blessés et martyrs de la révolution. «Quand ce ministère a été créé en janvier 2012, les victimes et leurs familles n’avaient encore reçu que la première partie des dédommagements, à raison de 20 000 dinars pour chaque famille de martyr et 3000 dinars pour chaque blessé, avec une carte de soins gratuits. Ce ministère s’est démené pour améliorer leurs conditions. Il a décidé le versement d’une deuxième partie,  de 20 000 dt pour chaque famille de martyr et 3000 dinars pour chaque blessé, en plus d’un don exceptionnel de  500 dinars à l’occasion de l’Aid El Idha 2012 pour les familles des martyrs et 350 dinars pour les blessés », a-t-il énuméré. Une autre enveloppe de la part de la Présidence du gouvernement  sera bientôt rajoutée, d’une valeur de 500 dinars pour la famille de chaque martyr. Jusqu’à cette date, 20 millions de dinars tunisiens ont été consacrés au dossier des martyrs et blessés de la révolution.

Cent trente-neuf familles de martyrs ont également bénéficié du pèlerinage sur le compte de la présidence du gouvernement. La carte de soins gratuits accordée aux blessés, a changé de nom pour devenir « carte de soins spécifique pour les blessés de la liberté et de la Dignité ». 3728 de ces cartes ont été accordées aux blessés.

Les blessés graves de la révolution, « ayant désiré se faire soigner à l’étranger ont vu leur souhait se réaliser. Nous avons coordonné avec des associations, des organisations et des associations pour envoyer 10 cas en France, 9 cas au Qatar, 15 cas en Turquie, un cas en Allemagne, et un cas en Italie…comme nous avons fait soigner 19 blessés dans des cliniques privées tunisiennes. Le dernier d’entre eux est Hosni Kliya dont les soins ont coûté plus de 70 000 dinars », a dit Darouiche.  

Une commission composée d’un groupe de médecins a été formée au sein du ministère pour statuer sur les dossiers médicaux des blessés de la révolution.
Cette commission a traité 34 blessés, qu’elle a orienté vers des services spécialisés pour avoir droit à un traitement spécial, selon Darouiche.

La commission aurait aussi veillé au remboursement de 233 blessés ayant pris en charge leurs propres soins.  Seulement 150 blessés de la révolution avaient besoin de soins spécifiques, selon le rapport du ministère. 7 souffrant d’hémiplégie, 15 sont imputés, 10 brûlés, 78 blessés par balle sur différentes parties du corps, et 50 blessés moins graves.

Chakib Darouiche a ajouté qu’un membre de chaque famille de martyr a été recruté dans la fonction publique, à raison de 270 personnes recrutées, ainsi que 2719 blessés recrutés. Les blessés incapables de travailler ont choisi chacun un membre de sa famille pour accéder à un poste, tout en ayant eu droit à une pension mensuelle décidée par la présidence du gouvernement, jusqu’à ce que la liste définitive des blessés et martyrs de la révolution soit arrêtée.

«Cette liste reste tributaire du président de l’Instance supérieur des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales, Hechmi Jegham, en tant que président de la commission des martyrs et blessés de la révolution, personnalité indépendante, qui prend en charge la rédaction de cette liste définitive», a dit Darouiche, précisant qu’à la demande du ministère des Droits de l’Homme, le décret-loi 97 a été annulé pour permettre aux blessés et martyrs de la révolte du bassin minier de Gafsa de faire partie des victimes de la révolution, pour qu’ils soient indemnisés de la même manière que ces derniers.

Interrogé sur l’avenir de son ministère, Samir Dilou a déclaré que sa pérennité était nécessaire pour traiter encore plus de dossiers importants. « Je pense que ce ministère a encore plusieurs années devant lui pour compléter le travail gouvernemental et associatif », a-t-il dit.
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
+2 #1 pillage et gaspillage
Ecrit par Royaliste     21-01-2014 20:09
ministére inutile:

la jutice transactionelle, il y a deja le ministere de la justice

pour les bléssés et handicapés il y a le ministere des affaires sociales

il faut abolir ce ministere et faire des economies
 
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