Tunisie : Jebali défend son bilan et réfute avoir accordé des indemnisations

Publié le Lundi 05 Septembre 2016 à 11:22
Suite aux accusations visant le gouvernement de la Troïka mené par Ennahdha, d’avoir exagéré les recrutements dans la fonction publique et les indemnisations, l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a répondu dans un communiqué, paru dimanche, que durant son mandat entre 2012 et 2013, le gouvernement n’a fait qu’appliquer les engagements des gouvernements précédents à savoir celui de Mohamed Ghanouchi et Beji Caïd Essebsi, comme l'attestent les documents officiels.

 «Ces deux gouvernement s’étaient engagés à recruter 80 000 agents pour mettre fin à la sous-traitance dans le secteur public et au recrutement de 35000 agents dans la fonction publique sous la pression de la rue et ce sous le gouvernement de Mohamed Ghannouchi », précise Jebali.

Son gouvernement a été tenu d’intégrer les agents du bâtiment d’avant 2010 dans la fonction publique et qui sont au nombre de 12800 agents. Ainsi que l’intégration de 12000 retraités dans la fonction publique et l’annulation  des contrats à durée déterminée, durant la même période.

Jebali a expliqué que la loi des finances de 2011 du gouvernement Beji Caid Essebsi avait prévu le recrutement de 25 000 agents selon des critères d’ancienneté et la situation sociale. « Le gouvernement de Beji Caid Essbsi a recruté 90 000 employés du bâtiment dont 60000 qui, jusqu’à cette date, bénéficient de salaires sans travailler », indique le communiqué, avant d’ajouter que toujours sous le gouvernement Caïd Essebsi, plus de 150 000 chômeurs ont bénéficié de l’allocation Amal et que le gouvernement Jebali a maintenu.

Les gouverneurs ont par ailleurs décidé le recrutement de plus de 24000 agents à travers les différents mécanismes mis en place par les gouvernements Ghannouchi et Caid Essebsi.

«Du temps du gouvernement Beji Caid Essebsi, en  avril 2011, la société phosphate Gafsa s’est engagée à recruter 10000 agents sur 4 ans, dans le cadre des entreprises d’environnement existantes », a-t-il ajouté.

Le même gouvernement s’était engagé à accorder une augmentation de 70 dinars à tous les fonctionnaires de l’Etat, engendrant une hausse de 600 millions de dinars de la masse salariale, et qui a été héritée par le premier gouvernement de la Troïka.

Le gouvernement Caïd Essebsi a signé 40 accords à un mois des élections d’octobre 2011, dont 12 accords dans le secteur de l’éducation, et a fait hériter l’application de ces accords à la Troïka. Certains de ces accords ont été ratifiés lors de la dernière semaine du gouvernement de Beji Caid Essebsi, pointe Hamadi Jebali.

Au sujet des dédommagements aux personnes ayant bénéficié de  l’amnistie générale, Hamadi Jebali assure qu’aucun sou n’a été dépensé dans ce sens, et qu’aucune opération du genre n’est possible sans l’autorisation du contrôleur des dépenses publiques et le receveur de l’Etat, «chose qui n’a jamais eu lieu», atteste l’ancien chef du gouvernement.

D’un autre côté, la situation des blessés et des familles des martyrs a été traitée en recrutant un membre de chacune des familles, et qui sont de 3600 recrutements, comme  y a appelé l’Assemblée Nationale Constituante, les partis politiques et la société civile, écrit-il.

La régularisation de la situation de 5640 personnes ayant bénéficié de l’amnistie générale travaillant comme ouvriers, n’a eu qu’un faible impact sur la masse salariale, selon ses dires.

Par ailleurs, Jebali assure que le taux d’endettement de 2012, a été le même que celui de 2011, avant de connaitre une légère augmentation en 2013. « Il est à signaler, et avec la reconnaissance des institutions internationales spécialisées, que les résultats du premier gouvernement de la Troïka, à savoir en 2012, ont été les meilleurs depuis la révolution, et ce à tous les niveaux, avec un taux de croissance de 3.8%, et une baisse de trois points pour le chômage, qui est passé de 18.6% à 15.7%3;

L’ex-chef du gouvernement a déclaré avoir conservé un taux d’endettement gérable, tout en sachant que l’endettement avait considérablement augmenté en 2011, au lendemain de la révolution,  à cause de l’arrêt de plusieurs activités étatiques, comme c’est le cas depuis 2014.

«Les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution ont échoué à réaliser les mêmes résultats que le premier gouvernement de la Troïka, que nous comptons comme une fierté, pas pour faire dans la surenchère, mais pour réfuter les allégations mensongères », souligne-t-il dans sa tribune avant d’appeler tout le monde à faire preuve de réserve et de bon sens dans l’approche de certaines réalités économiques, enregistrées dans les documents de l’Etat, et de plancher sérieusement sur les problèmes du pays qu’il faut résoudre de manière urgentes pour le bien du pays et de son peuple.
Traduit par C.K.

 

Commentaires 

 
+2 #2 RE: Tunisie : Jebali défend son bilan et réfute avoir accordé des indemnisations
Ecrit par Montygolikely     07-09-2016 22:51
Jebali, nullité notoire en matière d'économie politique et de gestion administrative, a par cette vague de recrutement qu'il nie avoir planifié, répondu à l'époque à sa vision étriquée de favoriser ses petits copains d'Ennahda en exauçant leur vœux d'être "les chefs à la place des chefs" et contribuant ainsi a créer une nouvelle caste de privilégiés, tout comme l'avait fait Ben Ali avec le "R.C.D." qu'il avait créé de toutes pièces en écartant les têtes du Néo Destour après en avoir sèchement évincé son fondateur.
Cette frange de l'administration, outre l'absentéisme, le laxisme et autres "qualités" notoires qui la caractérise, se distingue notamment en "moyennant" ses "pouvoirs" par le biais de la corruption, à l'abandon de la défense de la "chose publique" et son remplacement progressif de circuits parallèles désastreux pour le pays, toujours au travers de passe-droits et dessous de table.
Quand on ajoute à cela sa gestion catastrophique de la Sécurité Publique, lui et son copain Ali Laaridh, et des conséquences désastreuses sur le tourisme, on comprend pourquoi nous nous trouvons dans une situation économique des plus critiques.
 
 
#1 Temps perdu
Ecrit par Tunisien     05-09-2016 21:20
Hamadi Jebali, a répondu qu'il n'a rien fait. ? temps perdu pour la Tunisie? On dit le temps c'est de l'argent!
 
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