Tunisie : "Il n’y a pas d’avenir sans réconciliation nationale" (B.C. Essebsi)

Publié le Mercredi 31 Décembre 2014 à 11:32
Béji Caïd Essebsi a prêté le serment constitutionnel, ce mercredi 31 décembre, lors d’une plénière extraordinaire tenue à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), devenant ainsi le premier président de la deuxième république, élu démocratiquement.

Le nouveau président a prononcé un discours, dans lequel il a envoyé des signaux positifs à l’intérieur et à l’extérieur, devant un hémicycle, archicomble, où ont été présents des personnalités nationales, le gouvernement au complet, les représentants des missions diplomatiques et des organisations régionales et internationales, les représentants des partis politiques et les membres du quartette.

Le chef de l'Etat a ouvert son discours par des versets coraniques, exprimant sa gratitude au peuple tunisien pour la confiance qu’il a placée en lui, et rendant hommage à la femme tunisienne, qui "a prouvé encore une fois son sens patriotique et son attachement à ses droits et acquis". Caïd Essebsi a salué son compétiteur, Moncef Marzouki, pour l’avoir félicité au moment de la proclamation des résultats préliminaires du second tour de la présidentielle par l’ISIE, ainsi que ceux qui l’ont élu.  

"Ce moment historique n’ a pu avoir lieu sans le militantisme du peuple tunisien pour la fierté nationale, et l’émancipation d’abord de la colonisation, ensuite du despotisme et de la corruption et enfin du terrorisme", a-t-il noté. Il a rendu hommage aux martyrs de la patrie, citant Farhat Hached, Hedi Chaker, Mohamed Bouazizi, Lotfi Nagedh, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi "qui ont donné leur vie pour la fierté, la souveraineté, l’indépendance, et la démocratie en Tunisie", se disant attaché aux valeurs de dignité, de tolérance, de modération, ainsi qu’aux valeurs de la révolution celles de la dignité et de la justice sociale et régionale.

"Aujourd’hui, on ouvre la voie de l’espoir, au lieu de la peur, et de la confiance au lieu du doute", a souligné le nouveau chef de l’Etat, indiquant que "ce moment couronne la période transitoire avec ce qu’elle a de positif dont les élections du 23 octobre de l’ANC et l’adoption de la constitution du 27 janvier 2014".

"Le peuple tunisien a mené avec succès son processus transitoire malgré les tentatives désespérées de certains ayant tenté de l’entraîner dans le chaos," a-t-il fait constater.

"La constitution de la deuxième république donne lieu à une vie politique plurielle, et promeut un Etat civil fondé sur la citoyenneté, la volonté du peuple et la suprématie de la loi," a-t-il énuméré, ajoutant que des lois seront adoptées en vue d’en traduire les dispositions dans les faits, notamment celles inhérentes au Conseil supérieur de la Magistrature, à la Cour constitutionnelle et aux autres instances constitutionnelles, dont celles relatives aux autorités locales.

BCE s’est engagé à respecter le dispositions transitoires prévues dans la constitution, et a promis de se pencher sur les problèmes économiques et sociaux en termes de dignité du citoyen, d’emploi, de santé, d’équilibre entre régions, et de lutte contre la pauvreté et précarité.

Il a pressé le peuple à appuyer les efforts de l’Etat et à participer à construire le nouveau système politique et social, à s’inscrire dans le travail sérieux, et à contribuer à faire régner la sécurité et à rétablir l’autorité de l’Etat.

"L’autorité de l’Etat en démocratie revient à l’Etat de droit, qui prévient les abus et garantit les droits de l’opposition et l’alternance au pouvoir," a-t-il affirmé, promettant une utilisation judicieuse de l’argent public, une transparence au niveau de la prise de décision et l’écoute des préoccupations des citoyens.

"Maintenant que l’on tourne la page de la compétition électorale, je m’engage à être le président de tous les Tunisiens et Tunisiennes, sans exclusion, et d’être garant de l’unité nationale", a-t-il affirmé, soulignant qu’"il n’y a pas d’avenir pour la Tunisie sans consensus entre partis politiques, composantes de la société civile, et partenaires sociaux". "La Tunisie a besoin de tous ses enfants, et il n’y a pas d’avenir sans réconciliation nationale", a-t-il fait valoir.

Béji caïd Essebsi s’est dit conscient de l’immensité de la tâche qui lui incombe, affirmant qu’il assumera pleinement les prérogatives que lui accorde la constitution, et plaidant pour l’unité nationale pour affronter le danger sécuritaire et le terrorisme en rangs resserrés.

En matière de politique étrangère, il a prôné "une diplomatie active, le respect de la légalité nationale, la non-ingérence dans les affaires intérieures du pays, la diffusion des valeurs de droits de l’homme, la consolidation de l’appartenance maghrébine, africaine, arabe, islamique, et méditerranéenne de la Tunisie". Il a exprimé le soutien de la Tunisie au droit du peuple palestinien à avoir son Etat, ainsi qu’à une paix durable au Moyen-Orient.   

Parmi ses priorités, il a annoncé son intention "de travailler avec les frères maghrébins pour redynamiser l’UMA, et raffermir les relations avec les pays arabes et du Golfe". Il s’est engagé "à renforcer les relations d’amitiés et de coopération avec l’Union européenne sur les plans bilatéral et multilatéral, afin d’accéder au statut de partenariat privilégié". Il a promis "d' explorer de nouveaux espaces dans les continents américain et asiatique à l’instar des Etats-Unis, de la Chine, du Japon, de l’Inde, ainsi des pays émergents, et de mobiliser le soutien étranger au profit du développement dans les régions intérieures".

Le nouveau locataire de Carthage s’est engagé à renforcer les liens entre la communauté tunisienne à l’étranger, l’incitant à participer à l’effort de développement et à contribuer au rayonnement de notre pays à l’étranger.
Gnet

 

Commentaires 

 
+4 #1 Le travail
Ecrit par Tounsi     31-12-2014 14:12
Maintenant c'est le moment de discuter , de commenter, de penser qu' au travail. Fini le BLA BLA. Si on veut faire réussir notre révolution, tous on participe a avancer les choses et résoudre nos problèmes par le travail.
La politique est mis sous les mains des gents spécialistes en politique. maintenant notre devoir c'est d'accomplir les démarches pour le travail, pour l'exécution et la production , pour le savoir faire pour l'apprentissage, pour l'occupation, pour la sécurité, pour l'aide, pour la justice, pour la société, pour assembler, pour l'amour de LA TUNISIE. TAHYA TOUNES.
LA PREMIERE ACTION: DEGAGER LES ORDURES; FAIRE UN PAYS PROPRE. MERCI
 
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