Tunisie : Hammami met en garde contre une tentative de revenir sur la constitution ! |
Publié le Mardi 19 Septembre 2017 à 16:55 |
Hamma Hammami a mis en garde ce mardi 19 septembre contre une propension sérieuse et dangereuse à revenir sur la constitution, et à se rétracter sur ses acquis sous la couverture de la révision du régime politique sous prétexte que c’est lui qui bloque aujourd’hui le pays. Il a promis une poursuite du militantisme pour préserver la constitution et les acquis démocratiques, et une mobilisation contre les mesures qui seront prises par le gouvernement. C’est là, sa réponse, dit-il, aux propos critiques du chef de l’Etat, qu'il a tenus hier dans une interview accordée à al-Wataniya. "Le Front populaire considère que ce qui se passe aujourd’hui confirme que notre pays est en crise, une crise de pouvoir globale, une crise politique, une crise économique et sociale", a déclaré le porte-parole d’al-Jabha, Hamma Hammami, lors d’une conférence de presse, s’interrogeant "si la coalition au pouvoir était sérieuse en matière de consécration de la constitution. Ou y a –t-il une volonté de se rétracter par rapport à cette constitution et de faire revenir la Tunisie en arrière et au despotisme". Hammami a dénoncé "une tendance grave et sérieuse au sein de la coalition au pouvoir à revenir sur la constitution, sous la couverture de la révision du régime politique", qui serait à l’origine du blocage dans le pays. L’objectif étant, à ses yeux, "de s’attaquer aux acquis démocratiques, ceux de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance des institutions, ainsi qu’aux instances indépendantes... " Le chef de l’Etat avait prôné en début du mois une révision constitutionnelle, pour pallier à des insuffisances révélées par la pratique. Il a appelé à revoir le régime politique dont "la nature bâtarde à paralysé l’action gouvernementale", ainsi que les prérogatives exceptionnelles accordées aux instances indépendantes jusqu’à l’hégémonie, ce qui affaiblit, selon ses dires, l’Etat et les institutions souveraines élues. "Le régime politique était discuté pendant des années dans le cadre de l’Assemblée nationale constituante (ANC)", a rétorqué ce matin Hammami, déplorant que la constitution n’ait pas été traduite dans les faits, s’agissant notamment de la création des institutions constitutionnelles. "S’il y a une crise aujourd’hui, sa cause n’est pas la nature du régime politique mais celle de la coalition en place qui est en train de bloquer la consécration de la constitution, ainsi que les conflits au sein des partis et entre les partis la composant, et les calculs étriqués", a-t-il affirmé. Il a également imputé la crise dans le pays aux grands choix économiques et sociaux suivis par les différents gouvernements, ayant abouti à une baisse des indicateurs, attestant de "l’échec cinglant" de tous les gouvernements. Hammami a appelé toutes les forces démocratiques à se mobiliser pour contrer ces tentatives dont le but est de récupérer la révolution, que "certains considèrent comme étant une parenthèse à fermer pour retourner au despotisme et au régime présidentialiste". Le leader du Front populaire s’en est pris au gouvernement, "un gouvernement de combat contre la subsistance du peuple et la souveraineté de la patrie". Selon ses dires, le gouvernement a un seul programme celui "d’appliquer les injonctions du Fonds monétaire international (FMI) et de les imposer au peuple tunisien, ainsi que d’imposer de nouveau l’hégémonie des lobbies qui ont profité du régime de Ben Ali et de revenir comme avant". Il a énuméré les mesures que propose le gouvernement et qui portent sur la liquidation des entreprises publiques, le gel des recrutements, la levée de la compensation et la hausse des prix qui va s’en suivre, la poursuite de la dévaluation du dinar, et la hausse des impôts, pointant "la boulimie fiscale du prochain budget de 2018, qui va alourdir le fardeau des Tunisiens". Il a aussi dénoncé l’application des conventions à l’instar de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), préjudiciable pour l’agriculture et les services. Gnet
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