Tunisie : Guerres de leadership au sein de l’opposition |
Publié le Mercredi 15 Septembre 2010 à 23:15 |
Qui seront les prochains leaders des formations politiques en Tunisie ? La question intéresse peu le grand public, qui désespère des programmes et de la contribution de ces partis à faire avancer le pays, et à servir les Tunisiens. La succession, voire l’alternance au sein des partis d’opposition, si elles indiffèrent peu ou prou les Tunisiens, semblent se placer au cœur des préoccupations de leurs membres. Les rivalités battent leur plein entre les cadres de ces mouvements, et les candidatures se multiplient pour briguer le poste de numéro un. A en croire Assabah dans son édition de ce mercredi, des signes avant-coureurs de scission se font jour au sein de certains partis proches du pouvoir en l’occurrence, le Parti de l’Unité Populaire (PUP), l’Union Démocratique Unioniste (UDU), et le Parti Social Libéral (PSL). Pomme de discorde : la course à la direction. La reconduction de Mondher Thabet (PSL), Mohamed Bouchiha (PUP), et d’Ahmed Inoubli (UDU), se trouve ainsi hypothéquée, et la concurrence se révèle être rude lors des prochains congrès électifs. Il n’est guère étonnant que ce type de désaccords ait lieu au sein d’un mouvement politique. C’est l’essence même de l’action politique que d’avoir de l’ambition, et de vouloir gravir les échelons des instances dirigeantes d’un mouvement au sein duquel on milite, et auquel on a adhéré par conviction et par accord avec son idéologie, sa ligne politique, et son programme. Un parti politique qui a une vision, des idées, voire un projet de société a certes besoin d’un meneur, voire d’un leader. Celui-ci en incarne l’idéal, et doit avoir l’étoffe, le volontarisme et la combativité pour pouvoir le traduire dans les faits. Concrètement, cela s’illustre par la participation de ce parti à l’animation de la vie politique, et du débat public, par des contre-propositions crédibles dans des secteurs clefs de l’économie, de l’éducation, de la santé, de la recherche scientifique, de l’emploi, etc. Un parti politique se doit de s’impliquer dans les choix stratégiques du pays, et contribuer, si besoin est, à les corriger, et à les enrichir. En termes absolus, une formation politique a besoin d’un minimum de cohésion autour des fondamentaux, dont le principal est d’être au service de ses militants, et de ne pas trahir leur confiance. Cette approche fait logiquement l’impasse sur l’ambition personnelle qui n’a pas lieu de primer, même si elle reste dans une certaine mesure légitime. Une règle de base s’il en est, qui ne s’applique pas encore à la réalité tunisienne. Les mouvements d’opposition parlementaires, dans leurs différentes mouvances, socialiste, libérale, nationaliste, progressiste, sont immatures, et ressemblent plutôt à des projets inachevés, et sans réels objectifs. En mal de légitimité et de crédibilité, les partis d’opposition sont en rupture avec la base, et s’appauvrissent d'une force de proposition digne de ce nom. Leurs priorités ne sont pas claires, leur voix est inaudible, et leur action peu perceptible. Focaliser sur la succession au premier responsable est, de ce fait, totalement incongru, car, cela donne l’impression que les partis font passer les querelles personnelles, avant les questions de fond, qui, intéressent, au premier chef, les Tunisiens. Exemple et non des moindres, la Tunisie s’apprête à s’engager dans une réforme cruciale du régime des retraites ; où en sont les partis d’opposition de ce débat, et de ses corollaires : vieillissement de la population, déficit des caisses sociales, chômage, etc. S’occuper de sa petite personne, et de sa carrière politique, serait-il plus important que de contribuer à un débat décisif qui engage le présent et l’avenir des Tunisiens ? Il semble que oui, hélas. L’opposition tunisienne a besoin, à ce jour, d’une profonde remise en cause, et d’une rénovation structurelle. Son atonie n’a que trop duré. Il ne s’agit pas de changer les hommes, car ce ne sera que bonnet blanc, blanc bonnet, mais de changer la conception et les idées sous-jacentes à ces entités statiques. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Houcine Ghali 14-10-2010 20:56
pour le pouvoir en place. Ils sont financés par le gouvernement et leurs leaders ont toujours aoutenu le pouvoir du RCD.Non seulement ils n' ont pas de base mais ne jouissent d' aucune légitimité populaire. Il y a trop d' opportunistes en Tunisie et la majorité des intellectuels ou hommes de culture ont vendu leur âme pour glâner quelques privilèges (...)
Les conditions actuelles en Tunisie ne sont nullement propice pour une activité oppositionnelle libre et indépendante (...)
Houcine Ghali, Genève
Houcine Ghali, Genève
Ecrit par EMDE 21-09-2010 15:29
Ecrit par et oui 20-09-2010 15:24
mais j espère que gens devinerons les (...)
Ecrit par et oui 20-09-2010 14:44
mais tant (...)qu'on la laisse pas vivre elle restera comme cela.
comment voulez qu'un économiste, avocat, penseur, ou n importe s'inscrive et travaille dans un vrai parti d'opposition (...)
la clef est dans la main du rcd et du gouvernement.
(...)
Ecrit par Interner 17-09-2010 16:56
Le propre du tunisien est l'auto-censure mais les plus futés savent broder et, en d'autres occasions, lire entre les lignes..