Tunisie : Gouvernement/ UGTT : Une nouvelle page sous le sceau du réalisme !

Publié le Jeudi 16 Février 2017 à 17:33
Chahed et Taboubi fixent le tempo de leurs relations futures. A l’issue de sa rencontre ce jeudi 16 février avec Youssef Chahed, Noureddine Taboubi, fraîchement élu à la tête de l’influente organisation syndicale, a affirmé que la période actuelle requiert beaucoup de réalisme, et de volonté, signalant que le peuple a désormais besoin d’actions et non de discours. 

Le réalisme, voilà un mot rarement employé dans la rhétorique syndicale, voire officielle au cours de ces six dernières années. Même si elle est tardive, son évocation, à ce stade, est un préalable à une relation pérenne, et apaisée entre le gouvernement et l’organisation syndicale.

Tout au long des années post-révolution, on n’a pas tenu compte de la réalité, mais on a surfé dessus. On s’est accroché à l’écume des choses, plutôt qu’à leur fond. On a multiplié les approches unilatérales, privilégié les politiques corporatistes, et l’esprit des clans, au lieu d’une politique nationale, fédératrice et mobilisatrice, au service du pays et de son peuple. Cette attitude, coupée des capacités réelles du pays, a fait que la situation est ce qu’elle est aujourd’hui.

L’épée de Damoclès des agences de notation
Réalisme et volonté. Ces mots prononcés ce jeudi par Taboubi valent leur pesant d’or. Le réalisme exige que les politiques gouvernementale, syndicale, patronale… procèdent d’un minimum vital de convergences et de cohérences, et soient en phase avec la réalité du pays, les exigences de la conjoncture, nos moyens financiers, nos engagements envers l’étranger en l’occurrence nos partenaires économiques, et les bailleurs de fonds, sans perdre de vue l’épée de Damoclès que font peser sur nous les agences de notation qui n’hésiteront pas à nous dégrader au moindre faux pas.

Le réalisme requiert que le syndicat se résolve à l’idée qu’entretenir le conflit au sein de la fonction publique, ou à l’intérieur l’entreprise ne font qu’aggraver une situation déjà suffocante, et que le must des majorations salariales cycliques, sans que l’état de l’économie ne s’améliore, sans que la spéculation ne soit maîtrisée,  sans que les règles de transparence ne régissent le marché, et sans que la valse des prix ne soit limitée dans des proportions raisonnables… ne font qu’alimenter la spirale inflationniste et tirer encore vers le bas le pouvoir d’achat.

Le réalisme exige aussi que les partenaires sociaux optent pour la politique de la main tendue et s’inscrivent dans une démarche consensuelle pour décider de concert du calendrier économique à suivre, s’agissant des réformes structurelles à entreprendre, et ce que cela nécessité en termes de préparation et d’encadrement de l’opinion publique à leurs éventuelles retombées, chose qui est à même de favoriser l’apaisement social et la paix civile, sans lesquels la Tunisie ne sera pas en mesure de se tirer d’affaires.

Le réalisme appelle de surcroît que les protagonistes de la chose publique valorisent les potentialités du pays et le génie tunisien pour donner à espérer à sa jeunesse, l’encourager à se projeter dans l’avenir et à contribuer, pleinement, à la transition économique en perspective.

Le réalisme nécessite la volonté, qui elle favorise l’action , seul chemin pour apporter des solutions à la multitude des problèmes posés. Taboubi a dit vrai, mais en fera-t-il autant ?

H.J.

Premier entretien emprunt de franchise

Le premier entretien de ce jeudi 16 février entre Chahed et Taboubi était emprunt, aux dires de ce dernier, de franchise. "Nous avons examiné avec  profondeur toutes les affaires posées, liées à la situation politique, sécuritaire, économique dans leur rapport avec le social". Parmi "les sujets en suspens" évoqués, figurent "la cherté des prix, les travailleurs de chantier, les anciens militants de l’UGET fichés par la police, et les martyrs et blessés de la révolution", a déclaré le SG de la centrale syndicale, selon une vidéo mise en ligne. 

Une prochaine rencontre est attendue en présence des membres du bureau exécutif de l'UGTT et du gouvernement, pour définir la future méthode de travail entre les deux parties. 


 

Commentaires 

 
#1 Action demande le travail obligé.
Ecrit par Tunisien     17-02-2017 09:02
la période actuelle requiert beaucoup de réalisme, et de volonté, signalant que le peuple a désormais besoin d’actions et non de discours.
OUI OUI OUI OUI Arreter le BLA BLA BLA Passer à la PRATIQUE ET A LA REALITE.
MERCI.
 
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