Tunisie : Gouvernement d’union, meilleure solution pour sortir de l’impasse

Publié le Mercredi 31 Juillet 2013 à 13:51
L'ANC doit être maintenue pour garantir la stabilité. La formation d’un gouvernement d’unité nationale s’affiche avec insistance sur la scène publique, comme étant la solution la plus à même d’amorcer une sortie de crise. Présentée sous différentes nominations "gouvernement de compétences", "de salut national", "d’union nationale" ou "d’unité nationale", cette proposition est adoptée par plusieurs partis politiques dont  ceux de la Troïka, notamment Ettakatol et le CPR. Selon les premières déclarations de ses dirigeants, Ennahdha n’y voit pas d’objections. Les organisations nationales à l’instar de l’UGTT de l’UTICA en font également un point majeur de leurs initiatives respectives, dévoilées au lendemain des deux tragédies que vient de vivre la Tunisie, soit l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi et l’attaque meurtrière contre nos vaillants soldats.

Nonobstant le ralliement d’une large partie des forces vives du pays, cette idée ne trouve pas grâce aux yeux du Front national de salut composé principalement du Front populaire de Hamma Hammami, de Nida Tounes de Béji Caïd Essebsi, d’autres partis et organisations de la société civile, ainsi que des députés ayant annoncé leur retrait de l’ANC, qui conduisent le Sit-in du Bardo. Ces derniers campent sur leur position et réclament l’arrêt du processus transitoire, via la dissolution de l’Assemblée nationale constituante, toutes les institutions qui en sont issues, et la chute du gouvernement.

Cette discorde persiste à l’heure où la Tunisie a plus que jamais besoin de concorde nationale, pour affronter, en rangs resserrés derrière les institutions militaire et sécuritaire, l’ogre terroriste dont on a du mal à cerner jusque-là les contours et les interconnexions. En pareilles circonstances, l’appel à l’unité n’est pas une exception ; dans tous les pays du monde, a fortiori dans les démocraties les plus anciennes et les plus ancrées, l’union sacrée est décrétée pour faire face aux catastrophes de ce type.  La division et le délitement social dont les signes sont apparents dans la société tunisienne, fragilisent notre immunité nationale déjà vulnérable, et donnent un terreau favorable à ceux qui cherchent à semer le trouble et le chaos dans nos contrées.  

Il est vrai que depuis l’entrée en fonction de l’Assemblée nationale constituante, au lendemain des élections du 23 octobre, et la succession des gouvernements de la troïka, le processus transitoire a accumulé les trébuchements et les déboires, sur fond d’une situation sécuritaire évoluant en dents de scie, d’une crise économique durable, d’une tension sociale, bref d’un climat général délétère. L’exaspération populaire, aujourd’hui réelle et palpable, a bien des raisons ; elle émane de ce sentiment de désillusion, et de tant d’espoirs trahis.

Mais quoiqu’avançant sur des sables mouvants, le processus transitoire était sur le point, certes au forceps, de toucher à sa fin, par le parachèvement de la constitution et la préparation des  prochaines élections. Le lâche assassinat de Mohamed Brahmi a néanmoins frappé ce processus de plein fouet, et a requinqué certains partis politiques qui ont réclamé d’emblée de fermer la parenthèse transitoire et de revenir à la case départ. Le hiatus allait déjà grandissant entre les pro et anti-maintien de l'ANC, que le drame innommable de Chaâmbi vient envenimer encore plus l’atmosphère. Un appel à l’unité et au consensus est lancé tous azimuts. Plusieurs forces nationales, partis politiques et organisations, conviennent que le meilleur moyen de le cristalliser est de former un nouveau gouvernement de rassemblement. 

Mais les leaders du mouvement contestataire du Bardo ne veulent rien entendre. La solution réside, à leurs yeux, dans le changement radical, et dans la reprise du processus dans son ensemble. L’on se demande sur le bien-fondé d’une démarche qui induit l’abrogation de la  loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics, ou mini-constitution, la seule qui régit la période actuelle. Va-t-on lui substituer une autre loi ? Si c’était le cas, combien de temps faudra-t-il pour l’élaborer ?

Les partisans de l’annulation du processus invoquent la situation d’avant les élections du 23 octobre, où la Tunisie a bien fonctionné sans instances élues et sans loi fondamentale, après la suspension de la constitution de 1959 ; ils omettent toutefois de souligner qu’avant-23 octobre, la Tunisie était régie par une légitimité consensuelle, l’ensemble des partis politiques mettaient le cap sur l’élection de l’ANC. La situation est toute autre aujourd’hui, le pays est profondément divisé, et tout coup de force contre le processus risque de nous empêtrer dans les méandres sans fin des luttes fratricides et de la guerre civile.

La solution la plus sage et, qui plus est largement approuvée, est celle de la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui doit intervenir rapidement, car la situation ne souffre plus d’une si longue instabilité. Et Gare à se perdre dans les tractations sans fin pour la formation du nouveau cabinet, la Tunisie regorge de compétences et de personnalités sincères et patriotes qui ne demandent qu’à servir la patrie et la sortir de l’impasse. Les politiques, toutes tendances et toutes formations confondues, doivent se livrer à une introspection, et tirer ce qu’il y a de plus désintéressé, de plus loyal et de plus positif en eux, pour le mettre au service de la patrie, et lui épargner les dérapages lourds de conséquences…
H.J.


 

Commentaires 

 
+1 #5 LA TUNISIE ?ENNAHDA?
Ecrit par ennahdamais     01-08-2013 20:11
Je pense que c’est dans l’intérêt de tous et surtout de ENNAHDA de ne pas se voiler la face et de procéder aux changements que tous les TUNISIENS s’accordent a considérer comme nécessaires et que je cite ci après et qui ont pour objectifs de réconcilier les Tunisiens envers les politiciens et les investisseurs et les touristes envers la Tunisie .
1/Annuler la mission du décideur général de la constitution monsieur HBIB KHEDR et le remplacer par une commission d’experts reconnues en droit constitutionnel et qui aura la tache de mettre les différents points de réconciliation notifiés par les commissions parlementaires , sans donner a une seule personne et en l’occurrence représentant d’un seul partie le pouvoir de faire des modifications non conformes aux accords préalables (ce qui est une des raisons que des parlementaires ont boycotté l’1/2 cycle )
2/Annuler ou modifier certains articles venant en contradiction avec d’autres entre autre avec l’article 1 ier, ce qui est aussi le rôle de la commission d’experts en droit constitutionnel .
Finir ainsi toutes les discutions sur les articles de la nouvelle constitution après accord des 2/3 sur tous les articles un par un et après mise au point par la commission d’experts dans un délais globale de 1 mois pour l’établissement définitive de la constitution de tous les Tunisiens .
3/Revenir sur la loi précisant les prérogatives de la commission supérieure électorale qui doit avoir son indépendance et qui ne l’est absolument pas sous la loi actuelle ,ce qui est aussi le rôle de la commission d’experts en droit constitutionnel .
4/ Si les 3 conditions précédentes sont réunies les parlementaires doivent trouver absolument le moyen pour élire le 9 éme membre de la commission suprême électorale et s’il est nécessaire du membre démissionnaire le plus tôt possible (dans moins de 7 jours) .
5/Organiser une commission indépendante élus ou ayant eu l’approbation par les parlementaires pour revoir toutes les désignations des Gouverneurs et des Déléguées et des Omdas pour annuler tous ceux qui ont été fait sur le critère d’appartenance politique sans avoir les compétences en sciences économiques entre autre .
Et pour qu’oi ne pas penser a les élire par les concitoyens de ces régions dans un avenir proche avec un regard du gouvernement et des populations locales sous forme de commissions mixtes d’évaluation s’établissant périodiquement pour évaluer leurs rendement et établir des projets réalistes en fonctions des moyens qu’ils ont réellement dans un cadre de bien pour la région en question .
6/Il est de l’intérêt de tous et surtout de Mr LAARAID de démissionner ,ce n’est pas parce qu’il n’est pas compétant mais parce que sa persistance dans ce poste est la garantie de la fin d’ENNAHDA et d’ un bilan qui sera catastrophique pour notre pays car il est impossible qu’il continue a gouverner dans ces conditions
Même si on suppose qu’il n’a aucune responsabilité directe sur ce qui se passe dans notre pays il est évident que le peuple est conscient qu’il a échoué sur tous les plans .
ENNADA doit donner des signes forts et affirmer qu’elle écoute le peuple.
Si Mr LAARAID et ENNAHDA n’ont pas compris ce message claire du peuple il est du rôle du parlement de leur faire comprendre en votant la destitution de ce gouvernement et si tous ceci n’est pas fait il est inéluctable que la situation ne fera qu’empirer et que c’est malheureusement la Tunisie qui va en subir immédiatement les effets de cette situation de rupture avec les gouvernants et la Tunisie et les Tunisiens ne méritent pas ceci et il est certain et bien entendu qu’ENNAHDA sera le premier qui sera sanctionné dans les élections prochaines et c’est vraiment dommage pour tous.

8/Une personnalité intègre parmi un choix entre des personnalités reconnue par tous par leurs compétences et expériences devrait être désignée par les parties politiques et la société civile pour diriger son gouvernement vers la réconciliation avec le peuple et sera susceptible de redonner aux investisseurs surtout Tunisiens et aux étrangers la confiance dans notre pays .
9/Cette personnalité qui sera nouveau chef de gouvernement doit avoir les objectifs suivants dans son mandat pour la période restante de cette transition.
a/ Ordonner de bloquer immédiatement l’activité des soit disant ligues de protection de la révolution controversés par tous en attente que la justice les condamne en référé a les dissoudre plus tot possible et ce , dans les 2 mois puis pénalement suite a des plainte qui peut être portés par le procureur de la république et/ou par les parties politiques et UGTT qui ont souffert de leurs actes criminels .
b/consolider notre sécurité en équipant prioritairement notre police et sureté nationale et notre armée par tous les moyens logistiques et morales et matériels et en réactivant les lois anti terroristes et ne plus être laxistes envers ceux qui veulent diviser notre peuple et notre pays et ceux qui veulent semer la violence et l extrémisme .
c/donner des signes forts aux investisseurs pour revenir a notre pays et réinvestir
d/garantir a tous les parties de pouvoir faire leurs meetings dans les conditions optimales en sécurisant les endroits et les personnes politiques .
e/ frapper sur tous les groupuscules ou les personnes qui nuisent ou qui constituent une menace a l’intégrité physique des personnes et a la démocratie en instituant une justice impitoyable vis a vis des terroristes et des ligues reconnues par tous étant destructrice de notre démocratie
Si ces conditions sont réunies ENNAHDA n’a pas besoin d’instituer une loi d’exclusion et c’est le peuple qui exclura dans les urnes quand le moment viendra ceux qu’il ne veut pas .
ENNAHDA sera certainement le premier gagnant et aura une contribution certaine dans la construction actuelle et future de la démocratie dans notre pays .
Il suffit , la Tunisie ne supporte plus ,le courage impose de faire de suite ces modifications car le peuple n’est pas dupe et il faut savoir qu’il fera payer malheureusement ceux qui essayent de le prendre ainsi .
 
 
+3 #4 Globalnet pro-nahdha ??
Ecrit par Taou     01-08-2013 12:20
Ne pourriez-vous faire que du journalisme de reportage, sans effusion de vos avis personnels ( et d'ailleurs on s'en fout ) et surtout sans parti pris. C'est vraiment agaçant !!
 
 
+4 #3 Initiative du Parti du Travail
Ecrit par Parti du Travail     31-07-2013 17:40
نص مبادرة حزب العمل التونسي لتجاوز الأزمة السياسية العاصفة بالبلاد

www.facebook.com/.../
 
 
+6 #2 les vrais questions
Ecrit par Royaliste     31-07-2013 16:00
(...)

qui finance ces terroristes? qui les a libérés de prison? qui les protége? qui les utilise? qui les a envoyé en Syrie pour se perfectionner? qui voulait controler la police et l'armée? qui appel au meurtre en public?

PS:seul les naifs ont cru que nahdha voulait démocratiser le pays
 
 
-2 #1 La seule solution :
Ecrit par SDF     31-07-2013 14:16
que chacun ferme sa g*ule et retourne travailler, en attendant les élections!

On en a franchement marre de la propagande ambiante, qui ne convainc que ceux qui la véhicule, quels qu'ils soient!

BASTA!!!
 
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