Tunisie : Ghannouchi pointe les nihilistes et plaide pour le consensus

Publié le Samedi 06 Septembre 2014 à 23:10
Rached Ghannouchi ce samedi 06 septembre devant Majless al-Choura. Rached Ghannouchi a prononcé ce samedi 06 septembre à l’ouverture de la 27ème session de Majless al-Choura, (instance suprême du mouvement Ennahdha), un discours qui s’apparente à un prélude à la campagne électorale qui s’annonce. Le président du mouvement islamiste a fustigé les tenants de négativité et d’antinomie avec Ennahdha, les qualifiant de "nihilistes". Il a plaidé pour un gouvernement d’unité nationale après les élections, réitérant l’attachement de son parti à l’initiative de président de consensus. Le cheikh a récusé toute responsabilité d’Ennahdha en matière de survenue de terrorisme, soulignant que c’est "la troïka qui a découvert le vrai visage des tenants du takfir".

" La réussite de la troisième étape transitoire avec les élections législatives et présidentielles attendues, requiert une réaffirmation de la voie consensuelle que le pays a empruntée précédemment", a-t-il dit, indiquant que son mouvement "avait raison d’accepter de perdre le pouvoir, pour gagner la patrie, en contrepartie'.

Non "aux guerres de tranchées artificielles"
"Ennahdha incarne l’islam tunisien, démocratique et est engagé pour la défense du caractère civil de l’Etat et de la société, et des valeurs de modernité et d’identité arabo-musulmane" , a-t-il souligné, prônant la voie participative et consensuelle en matière de gestion de la chose publique au lendemain des élections, "en consolidation de l’issue des urnes, en tenant compte des équilibres de force et  dans le souci de préserver l’unité nationale et la stabilité". "Nous sommes disposés à travailler avec tout le monde dans la Tunisie nouvelle", a-t-il dit.

Une large participation à la gestion des affaires après les élections assure, à ses yeux, "les plus importantes garanties pour la réussite de la transition démocratique, en préservant les droits et les libertés pour lesquels des générations ont milité et que la révolution a concrétisés. Il s’agit des droits des démunis parmi les ouvriers, des demandeurs d’emploi et des régions les moins développées loin de toute propension à l’exclusion et à la division, qui est de nature à  provoquer des guerres de tranchées artificielles, dans une société, la plus harmonieuse et la plus unie, de toutes les sociétés arabes", a-t-il fait valoir.

Rached Ghannouchi s’en est pris aux adversaires irréductibles de son mouvement. "Ceux qui se définissent par la négativité et l’antinomie à Ennahdha et déterminent leur message comme étant une manière de le contrer, sont nihilistes", a-t-il asséné, appelant "à se garder de se laisser entraîner à leur champ de bataille". "Ce qu’ils présagent comme conflits et guerre civile, ne nous fera pas déroger à notre mission, celle d’être au service des Tunisiens, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour resserrer les liens entre leurs différentes catégories et de raffermir l’unité nationale".

Il a rappelé que son mouvement a opté à l’issue des élections du 23 octobre, pour l’approche participative au pouvoir, qualifiant la troïka comme "une expérience extraordinaire en matière de cohabitation entre Laïcs et Islamistes."

Les gouvernements ont changé et les difficultés sont toujours de mise

"Le Tunisien qui a été exposé pendant le règne d’Ennahdha à un déluge de déformation pour le convaincre que nos ministres ont échoué et que nous n’avons pas une vision pour le pouvoir ; qu’il compare aujourd’hui l’action des gouvernements de la révolution avant octobre 2011 et après la troïka pour se rendre compte que les gouvernements ont changé et les difficultés sont toujours de mise", a-t-il affirmé, estimant que la troïka a pu accomplir des réalisations dans des conditions difficiles et dans le cadre d’une coalition compliquée. "La taxer d’échec est une logique nihiliste qui ne réussit pas à convaincre notre peuple qui est en mesure de séparer le bon grain de l’ivraie, a-t-il indiqué".

Rached Ghannouchi s’en est pris à ceux qui agitent la peur du changement du modèle sociétal (par Ennahdha), pointant "des batailles idéologiques qui sont des entraves à la transition démocratique". "Celui qui parie sur la stratégie de la peur et de la supercherie pour contenir l’intelligence du Tunisien se fait des illusions", a-t-il dit, exhortant les partis à s’en tenir à un discours politique électoral constructif loin de la logique d’incitation et de dénigrement.

"L’électeur attend de nous des programmes, des alternatives et des solutions pour les problèmes de la sécurité et du développement et non des invectives et des surenchères," a-t-il relevé.

Pour un gouvernement d’unité nationale après les élections
Il a réitéré l’attachement de son parti au consensus aux élections présidentielles. "Nous sommes convaincus que la Tunisie ne peut être gouvernée avec une majorité de 50 + 1 à la prochaine étape, nous rejetons l’hégémonie d’un parti, ou le fait qu’il monopolise les trois présidences", a-t-il dit, appelant à un gouvernement d’unité nationale après les élections. Il ajouté que son mouvement "a refusé la logique de l’exclusion, a défendu le droit de tous ceux qui souhaitent se porter candidat à la présidentielle,  et a assumé une responsabilité historique, afin de prémunir notre pays des scénarios catastrophiques survenus dans des pays ayant pratiqué l’exclusion".

"Ennahdha est la victime du terrorisme"

Au chapitre sécuritaire, il a affirmé que "la lutte contre le terrorisme une priorité nationale absolue qui ne souffre pas de surenchères". "Ennahdha est la victime du terrorisme qui a fait chuter ses deux gouvernements, plongeant le pays dans une crise politique asphyxiante", a-t-il souligné.  

"Comment Ennahdha serait-il responsable du terrorisme alors qu’il est parmi ses grandes victimes ?" S’est-il interrogé en enchaînant :  "ils diront qu’Ennahdha paie le prix de son laxisme envers les terroristes, que les enfants de Ghannouchi, ceux qui lui rappellent sa jeunesse, sont ceux qui terrorisent les Tunisiens, tuent nos soldats, notre police et nos gardes nationaux, je dix à ceux-ci quel est le gouvernement qui a libéré ceux qui sont impliqués dans le terrorisme avant la révolution ? Quel est le gouvernement qui les a fait bénéficier de l’amnistie générale ? Quel est le gouvernement qui a permis à Ansar charia de tenir son premier congrès ? Est-ce les enfants de Ghannouchi qui ont fait exploser la synagogue d’al-Ghriba à Djerba, ont tué Ahmed Chah Massoud en Afghanistan, on fait exploser le mausolée des deux imams en Irak ayant conduit à une guerre civile, et ont mené des batailles à Soliman et Mont Boukarnine". "La troïka est celle qui a découvert le vrai visage des tenants du takfir (accusation d’apostasie), a montré l’implication de leurs partisans dans la violence et n’a pas hésité à classer Ansar Charia comme organisation terroriste", a-t-il déclaré.

Selon ses dires, "ceux qui sont les plus capables d’isoler les extrémistes sont les tenants de l’Islam modéré, car ils sont les plus à mêmes de se tenir sur la plateforme de l’Islam pour mener un débat contradictoire avec les extrémistes et leur monter par des preuves chaariques que le djihad qu’ils prêchent est une perversion".

Il a adressé un message "à ceux qui menacent la sécurité de la Tunisie, parient sur le terrorisme pour entraver la tenue des élections et salir l’image d’Ennahdha auprès du peuple", "vous menez une bataille perdante, et vos agissements qui  n’ont rien à voir avec l’Islam et les agendas qui se tiennent derrière, ne vaincront pas la Tunisie et son peuple". Il a appelé à la cohésion autour des institutions militaire et sécuritaire, ainsi qu’accélérer le vote de toute loi "à même de resserrer l’étau" autour des terroristes.

Le chef du mouvement islamiste a remercié les pays arabes qui ont soutenu la révolution tunisienne à leur tête l’Algérie, le Qatar e la Turquie ainsi que les pays européens et américains.

Il a pressé les protagonistes libyens à faire prévaloir le dialogue et le consensus, et à mettre un terme aux combats, appelant toutes les forces à rejeter l’ingérence étrangère. "Nous mettons notre expérience à la disposition de nos frères libyens pour organiser des congrès du dialogue et de consensus loin de la voie des armes", a-t-il prôné.

Gnet


 

Commentaires 

 
+1 #3 Réalités
Ecrit par Watani     11-09-2014 16:06
Si Rached Ghannouchi avec tout mes respect a to âge, la vérité ne se cache pas et elle est toujours en hauteur comme l'huile sur l'eau.
Réalités:
Ennahdha a pris le pouvoir et elle a dégradé tout a Zero.
Hygiène : Zéro (notre pays est très sale du sud au nord)
Sécurité : Zéro (On a perdus nos chers Tunisiens.......)
Chômage: Taux très élevé et de plus en plus même ceux qui sont intégrés dans les sociétés il sont toujours non productives par manque des formations et des stages.
L'économie Tunisien : est arrivé au pied du zéro , malgré les crédits externes et internes. Il sont ou l'argent??
Les autoroutes n'ont jamais arrivé a un état pareil pourtant le payement est toujours valable et de même facturation.
Les établissements étatiques : voir dans quel états sont aujourd'hui!
L'emplacement de responsables ? Nahdhaoui === vas y.. Pas d'expérience !=== ca fait rien.
L aéroport Tunis Carthage: Quel honte devant les étrangers quand tu vois l'espace devant les comptoirs de passage au contrôle police est devenu cloisonnes au dur avec du bois pas des ceintures!
Peut être Le responsable qui a pris la décision a voulu faire quelque chose , mais il n'a pas pensé a la sécurité de gens en cas d'évacuation!.
(Si on sait pas, ce n'est pas grave , on demande pour savoir. mais si on décide sans étudier sa sera grave).
Les exemples et les arguments sont au multiples (RABBI IFERREJ ALINA ET A LA OMMET MOHAMED)

Ce qui est sure: La barque prend la direction de celui qui est au gouvernail et non pas celui qui est embarqué. (wel fahem efhem)
Heureusement que Mr Mehdi Jomaa a pris le gouvernail.( INCHA ALLAH RABBI IWAFFAK).
 
 
+3 #2 RE: Tunisie : Ghannouchi pointe les nihilistes et plaide pour le consensus
Ecrit par volvert     08-09-2014 07:02
Vous avez raison, ce plaidoyer n'a que l'objectif de mobiliser les troupes, en interne.
La responsabilité qui est la sienne est patente dans l'éclosion et le développement du terrorisme, sa piètre dialectique confirme sa collusion avec les radicaux de la terreur tout en jouant la partition de l'Oncle Sam, bienheureux de voir se réaliser ses projets sans avoir à se salir les mains ouvertement.
Cette bienveillance à l'endroit des islamistes Tunisiens, lorsque partout ailleurs leurs "frères" sont combattus ou instrumentalisés, ne laisse pas d'interroger.
La réponse est peut-ètre dans le constat.
 
 
+4 #1 Je n'ai pas oublié ...
Ecrit par A4     07-09-2014 17:23
LA POMME
Ecrit par A4 - Tunis - Le 28 Juillet 2014

On a beau nier, effacer les traces
Fermer les yeux et se voiler la face
On a beau chercher raisons et excuses
Rien ne vous sauve, ni magouilles, ni ruses
Les faits sont têtus, ils vous mettent à nu
Et se moquent de vos ragots biscornus

Les faits sont là et ne cherchez donc plus
A nous embellir les temps révolus
Qui ne nous ont légué comme héritage
Que des assassinats et des pillages
Des ignares débiles ne sachant rien faire
Que brandir une laide et noire bannière

Des ignares fous et assoiffés de sang
Dont vous avez dit qu'ils sont vos enfants
Des coupeurs de têtes, d'ignobles assassins
N'ayant pour envie, n'ayant pour dessein
Que de répandre la nouvelle culture
Au parfum de mort et de pourriture

Culture de grands malheurs et de tristesse
Vous faisant penser à votre jeunesse
N'allez pas chercher la cause de ce mal
La chose est bien claire, l'affaire est banale
Tout le monde le sait, même les petits mômes
Le ver est bien là, il est dans la pomme

La pomme est pourrie, son jus est poisseux
Et n'a attrapé que tous les crasseux
L’Histoire l’a bien vu, elle nous le dira
Elle vous a noté dans son agenda
Avec ceux ayant vendu leurs corps et âmes
A un loup féroce nommé l'oncle Sam

L’oncle Sam ne veut avec ses grosses bottes
Envoyer des chars ou zincs sans pilotes
Quand il vous a vous et vos sales traitres
Prêts à tout brûler, ne rien laisser naître
Prêts comme des hyènes vivant de charogne
A faire à sa place la sale besogne
 
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