Tunisie : Ennahdha pourrait être au gouvernement, selon Béji Caïd Essebsi

Publié le Vendredi 31 Octobre 2014 à 23:40
Béji Caïd EssebsiBéji Caïd Essebsi s’est affiché ce soir à la vieille du lancement de sa campagne présidentielle à Monastir en candidat fédérateur, "garant contre l’hégémonie", promettant "de rétablir l’autorité de l’Etat et de consacrer l’Etat de droit".  

"Le peuple nous a donné la primauté et non la majorité, et la leçon à tirer de ce vote est que le plus de sensibilités possibles soient  représentées dans le prochain gouvernement", a-t-il déclaré sur Nesma au sujet des résultats des législatives. "Ce qui s’est passé le 26 octobre augure d’un bon avenir", a-t-il dit, saluant  "la sagesse du peuple".

Caïd Essebsi s’est défendu de toute propension hégémonique de son parti, du fait de son avancée dans les urnes, indiquant que le temps est à l’humilité. Il a confirmé avoir reçu un appel téléphonique de Rached Ghannouchi, qui l’a félicité. "Le fait que le second parti félicite le premier parti est un acte civilisé", a-t-il dit. "Ennahdha a eu 69 sièges, ce n’est pas peu, on ne peut pas les ignorer, de toutes les manières, en ce qui me concerne, je ne les ignorerai pas". BCE n'a pas exclu l’éventualité qu’Ennahdha soit au gouvernement aux côtés de Nida Tounes. "Aucune partie ne doit sentir que le gouvernement est contre elle, ou la domine. Je conseille le gouvernement de ne laisser personne au bord de la route et de se concerter avec tout le monde", a-t-il prôné.

Caïd Essebsi distingue le gouvernement de la présidence de la république. Selon sa perception, le président de la république incarne l’autorité morale et prodigue ses conseils, citant l’exemple de l’Allemagne où" le président n’a pas le pouvoir, mais a le magistère".

Il a admet que le quartette a un rôle dans la situation actuelle. "Les Tunisiens sont capables de trouver, à travers la concertation, des solutions communes, de fermer la page des trois années écoulées et de regarder vers l’avenir", a-t-il rassuré.

Réagissant à l’initiative de Mustapha Ben Jaâfar pour un candidat de consensus à la présidentielle de la famille démocratique, il a affirmé "ne pas avoir reconnu Ben Jaâfar". "Je ne vais pas lui répondre et je pardonne les propos qu’il a tenus à mon sujet". Il s’est montré critique envers l’initiative de candidat consensuel, l’assimilant à une mounachda (ndlr : terme employé pour désigner ceux qui ont appelé l’ex-président à postuler pour un autre mandat). Et de faire les yeux doux à ceux qu’il appelle ses" concurrents" non ses "adversaires" : "on a besoin à la prochaine étape de Nejib Chebbi, de Mustapha Ben Jaâfar, de Moncef Marzouki et de Mohamed Hamdi".

Il s’est dit attaché à sa candidature. "Je ne demande à personne de se retirer et qu’ils n’espèrent pas que je le fasse".

Revenant sur la fonction présidentielle, il souligne : "Le président n’est pas l’alter égo du Premier ministre, mais il faut qu’il y ait harmonie entre les deux. Le président n’intervient pas dans les détails de gestion. Il représente l’Etat, unifie le peuple, c’est le président de tous les Tunisiens, et n’a pas de préférence pour un clan au détriment de l’autre".  

"Nous avons besoin d’un président qui a des aptitudes à remplir les prérogatives fixées par la constitution, qui représente toutes les régions du Nord au Sud", a-t-il poursuivi, faisant un  clin d’œil aux femmes voilées, en empruntant une formule récurrente dans le discours de Rached Ghannouchi :" la liberté de l’habit est garantie et la femme a la  latitude de porter ou non le voile".

Au sujet des relations internationales, il a rappelé "les constantes de la politique étrangère tunisienne qui lui valaient le respect des pays frères et amis aux Nations-Unies". "Nous avons d’excellents diplomates capables de remettre la politique étrangère au niveau d’antan", a-t-il dit, prônant de bonnes relations avec tous les pays notamment les Etats-Unis et la Russie.

Il a plaidé pour "une stratégie commune" en matière de lutte contre le terrorisme avec l’Algérie, et avec l’appui de l’Europe, ainsi que des Etats-Unis et des pays arabes.

Le candidat de Nida Tounes à la présidentielle a annoncé qu’il lancera demain samedi 1er novembre sa campagne à Monastir, se vantant d’appartenir à l’école de Bourguiba.

Béji Caïd Esesbsi se projette dans l’après-présidentielle, et annonce qu’il n’habitera pas au palais de Carthage, une fois élu président, mais il s’y rendra pour exercer le pouvoir.
Gnet
                                                                                    

 

Commentaires 

 
+1 #3 لا لاتغول
Ecrit par Ancien Tounsi2     07-11-2014 14:33
j'ai voté Nidaa pour les législatives mais je ne pas voterais pas BCE bien qu'il ait le meilleur profil, il jouit de toutes ses facultés mentales et me rappelle une certaine touche de Bourguiba, je crains que Nida prenne l'ancien siège du RCD avenue Medv,et qu'on glisse vers la réinstauration de la dictature.
Mon choix se fera en faveur d'un des deux anciens opposants modérés démocrates qui ont 40 années de politique derrière eux à savoir Si Moncef..capable, sans lire bêtement un papier, d'un discours dans les trois langues devant les instances internationales, élu au suffrage universel il aura un vrai pouvoir (je rappelle que le Bournous fait partie de notre identité nationale pour ceux qui aiment voir leur président en manteau cachemire avec fond en soie naturelle, à 30.000 euros payé par les deniers publics).ou Si Mustapha....
 
 
-1 #2 Liar
Ecrit par Nader     02-11-2014 19:41
LIAR ! :roll:
 
 
#1 Bien joué ...
Ecrit par Pseudo     01-11-2014 10:06
... en vue des élections présidentielles et puisqu'Ennahdha n'a pas de candidat.

Après qu'il soit élu, il pourra toujours changer de discours ...
 
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