Tunisie, "Ennahdha n’est pas un parti religieux"

Publié le Vendredi 04 Février 2011 à 13:34
Zied DaoulatliZied Daoulatli, membre du bureau exécutif d’Ennahdha répond aux questions de Gnet sur la pensée et la philosophie d’Ennahdha, sa position du  gouvernement de transition, sa participation aux prochaines échéances électorales, etc. Interview.

Parlez-nous de la pensée et de la philosophie du mouvement Ennahdha ?
Le mouvement Ennahdha est un parti politique. Il faut faire la distinction entre parti politique et parti religieux. Dans les concepts occidentaux contemporains, un parti religieux correspond à un parti sacré, qui gouverne par la religion ; tous ceux qui sont en désaccord avec ce parti sont considérés comme étant des dévoyés.

L’église a joué un rôle dans l’histoire européenne, mais la révolution française a permis un affranchissement du féodalisme, et de l'alliance entre l’église et le pouvoir considérant qu’un parti religieux n’a pas de place dans une société démocratique et laïque.
Ennahdha n’est pas un parti religieux, mais c’est un parti civil qui a un programme politique, économique, social, culturel qui apporte des réponses aux problèmes du quotidien. Ce programme n’est pas sacré, il est le fruit d’un effort humain qui comporte le vrai et le faux, et qui est sujet à la remise en question et à la critique. Comme tout programme politique, celui d’Ennahdha repose sur un référentiel de pensée, à l’instar des partis de gauche qui s’appuient sur la pensée de Karl Marx ou de Heguel, et des partis libéraux qui se réfèrent à leurs propres philosophes. Pour ce qui est d’Ennahdha, sa référence est l’islam, en interaction avec les acquis de l’époque. Notre parti et nos programmes sont fondés sur des bases démocratiques. Il faut souligner que les partis religieux sont présents en Europe, avec des partis démocrates chrétiens en Allemagne, en Bélgique etc.

Ennahdha, est-ce un parti homogène, ou est-il traversé par différents courants ?

Ennadha est un mouvement qui bénéficie d’une large diffusion. Il existe en son sein une diversité d’idées et de solutions. Le mouvement est bâti sur des institutions démocratiques, dont le conseil de la choura, et donne l’occasion à tous les avis de s’exprimer, c’est l’avis majoritaire qui est appliquée, mais la minorité a le droit de militer selon ses convictions. Il y a toutefois des fondamentaux, voire des dénominateurs communs qui rassemblent tous ses militants, en l’occurrence l’islam est ses principes, et l’application des méthodes pacifiques pour le changement.

Rached Ghannouchi a déclaré qu’il ne compte pas se présenter aux présidentielles, et qu’il n’y aura pas de candidat d’Ennahdha au scrutin, mais il a indiqué que les membres du mouvement peuvent participer au gouvernement de transition ?

Rached Ghannouchi ne se présentera pas aux présidentielles, et ne briguera pas de nouveau la présidence du mouvement lors de son prochain congrès prévu dans 4 à 5 mois. Rached Ghannouchi sera une référence, et aura un rôle intellectuel à l’intérieur et à l’extérieur de la Tunisie.

Qu’en est-il de votre participation effective à cette période de transition ?

La démocratie a besoin d’une période de transition où l’on œuvrera  à mettre au point une constitution, des lois et des institutions, une justice indépendante, des institutions médiatiques indépendantes, des institutions économiques indépendantes, etc. Toutes les forces vives du pays doivent participer à cette période transitoire sans exclusion : l’UGTT, l’ordre des avocats, les différentes sensibilités politiques. La réussite de la période transitoire reste tributaire de la préparation des partis politiques et leur programme, de la préparation de notre pays, et de la préparation du peuple à la démocratie à travers des lois, des institutions et une opinion publique mature, ce qui balisera le terrain à l’instauration effective de la démocratie. Les prochaines échéances politiques ne vont pas nous mener  du despotisme à la démocratie. Car, l’instauration de la démocratie nécessite du temps pour démanteler le dispositif despotique, pour instaurer des mécanismes démocratiques : justice indépendante,  médias indépendants…La période transitoire doit-être menée par tous les enfants de la Tunisie, a défaut l’exclusion mènera à l’oppression, au despotisme, et à la corruption. La  période transitoire permettra aux familles intellectuelles qui étaient  opprimées, persécutées de se préparer. Elle permettra à tous les programmes, les compétences et l’opinion publique de mûrir.

Concrètement, commet vous allez participer au gouvernement transitoire, et aux commissions ?
La révolution a eu lieu sans leaders. La spécificité de la révolution tunisienne, est qu’elle a été menée par le peuple sans qu’il y ait une direction. Or, maintenant, le terrain est propice pour l’émergence d’une direction. En l’état actuel, on constate un manque de confiance entre le peuple et le gouvernement. Nous n’avons pas de problème avec le Président intérimaire, ni avec le Premier ministre. Nous aurions, toutefois, souhaité une démarche plus consensuelle à même de redonner confiance au peuple, pour que le changement soit qualitatif. Nous aurions souhaité que le Président dialogue avec l’UGTT,  l’ordre des avocats, et les forces vives du pays. Nous soutenons l’article de la constitution qui donne au président deux mois pour organiser des élections, en deux mois peut-on organiser des élections libres et transparentes ; la réponse est non. Je pense qu’on n’est pas capable d’organiser ces élections, a fortiori avec le code électoral actuel qui exige que le candidat soit parrainé par 30 députés.

Mais, les élections vont se tenir en six mois ?

En deux mois, le président intérimaire aura dépassé ses prérogatives légales. Donc, l’échéance de la tenue du scrutin doit faire l’objet d’un consensus de toutes les forces vives du pays.
Pour éviter le vide, cette période exige un gouvernement de salut et un dialogue avec tous les composantes de la société civile pour redonner confiance au peuple et stabiliser le pays, relancer les investissements et l’économie.
La première conférence que va organiser notre mouvement portera sur les investissements. Des investisseurs tunisiens de l’intérieur et de l’extérieur et des investisseurs étrangers de Turquie, des pays du golfe, des Etats-Unis... y seront conviés.

Vous semblez ne pas approuver le gouvernement de transition ?

Les premiers pas, en matière de formation du gouvernement de transition, étaient faux. Nous sommes contre l’exclusion, et nous avions été toujours présents sur la scène, malgré l’oppression et les prisons. Lors de la formation du 1er gouvernement de transition, les concertations étaient limitées à deux partis d’opposition, le PDP, Ettajdid et l’UGTT. C’est nous qui avons pris l’initiative de contacter le Premier ministre, en la personne  de Hamadi Jabali, Secrétaire Général et porte-parole du mouvement, qui est allé à sa rencontre. Ce gouvernement est né avec une tare congénitale, ce qui a suscité une ambiguïté et un manque de confiance.

L’étape de transition requiert un conseil des sages, ou un conseil de révolution, qui mènera des réformes législatives  (constitution, code électoral, code de la presse etc.),  et qui prendra la place du parlement. Pour ce qui est des commissions, dont la commission des réformes politiques que préside Iadh Ben Achour, bien qu’il soit un parent, et qui, plus est jouit de la crédibilité requiqe, il est  anormal que tous les membres de cette commission soient issus de la faculté des sciences juridiques et économiques, qui est une université laïque francophone. Alors que ces commissions devraient renfermer toutes les composantes de la société civile, les laïcs avec leurs deux composantes ( francophones et anglo-saxons), ainsi que les partis qui se proclament de la tendance arabo-musulmane. Nous avons a aujourd’hui (jeudi) une rencontre avec Iadh Ben Achour, mais ce sera une simple consultation, les décisions émaneront de l’intérieur de la commission.
Idem pour la commission de l’établissement des faits sur la corruption et la malversation, certains de ses membres étaient des avocats du clan Ben Ali, et étaient impliqués dans des affaires de corruption. Pour réussir le processus démocratique, nous avons besoin de courants qui nous conduisent à un régime démocratique. La période actuelle requiert un consensus pour la construction.

Quel sera votre candidat aux présidentielles, de quelle tendance sera-t-il issu ?
Aux présidentielles nous allons soutenir un candidat, qui soit une personnalité nationale consensuelle, et qui ne prône pas l’exclusion. Car, la démocratie ne souffre pas l’exclusion. On ne sait pas encore qui c’est.

Quel  le message essentiel que vous voulez transmettre au gouvernement ?
Il y a une unanimité autour de la personnalité du chef de l’Etat par intérim. Le message essentiel que nous voulons lui transmettre est qu’on ne peut pas réussir dans cette période transitoire sans qu’il y ait une implication de toutes les forces vives pour tracer une feuille de route, sur  les principales réformes à mener et qui seront confiées à un gouvernement de salut national. Il faut revoir la démarche et la philosophie de cette participation, et non imposer un seul point de vue.

Est-il normal que le ministre des Affaires religieuses, soit un enseignant d’éducation civique,  diplômé d’histoire-géo et qui plus est connu par ses élèves de tenir des propos désobligeants envers l’Islam.  Malgré tous les trébuchements, nous sommes contre le vide à la tête de l’Etat, et nous sommes prêts à contribuer à mener à bien cette transition. Notre démarche est qu’on  critique, on fait des pressions, on accepte des choses avec des défauts, plutôt que de demander l’annulation de ce qui a été fait et de faire entrer le pays dans l’anarchie et le chaos. 

La démarche du gouvernement actuel est qu’il impose à sa guise ses choix et positions. Nous voulons une méthode différente. Lorsque nous avons proposé au gouvernement  que Rached Ghannouchi regagne le pays, ils nous ont dit qu’il faut attendre la loi sur l’amnistie générale. Ils avaient peur que le retour de Ghannouchi se déroule à l’instar du retour de Khomeiny en Iran, que les gens sortent dans la rue, et qu’ils font tomber le gouvernement de Mebazaa, pour instaurer un Etat islamique. Nous les avons rassurés, et nous leur avons assuré que l’on ne quittera pas le périmètre de l’aéroport. A l’occasion du retour de Ghannouchi, nous avons donné des consignes à nos militants pour qu’ils ne se déplacent pas à l’aéroport, les milliers des gens qui sont venus ce jour là sont des sympathisants. Il y a eu un groupe de détracteurs, nous leur avons donné le droit de venir et d’exprimer leur opposition, mais d’éviter les provocations. Il  y a eu des provocations, certaines affiches de ces opposants ont été déchirées, mais il n’y a pas eu violence, et les vidéos postées sur Facebook peuvent-être truquées.

Votre présence au gouvernement dépendra de votre poids futur au sein du parlement ?

Nous n’allons pas commettre l’erreur de 1989, où nous avons  participé aux élections avec tout notre poids. Ennahdha s’est présenté dans cinq circonspections, mais des listes indépendantes ont été présentées par nos sympathisants,  et nous avons obtenu un score de plus de 60%. Notre préoccupation actuellement, n’est pas de conquérir des positions, ou d’être présents dans le parlement ou dans le gouvernement, mais d’assurer la transition démocratique du pays, nous ne voulons pas que le peuple ait recours  au vote sanction, nous voudrions qu’ils votent pour nous, par conviction. Les priorités maintenant est la formation d’un conseil supérieur de la communication composé des différentes sensibilités politiques, la révision des lois politiques, le code de la presse, le code électoral, la loi sur les partis. Nous ne voulons pas le vide à la tête de l’Etat, nous voulons que toutes les forces vives y soient représentées…Notre pays connait une situation économique et social horrible, avec le couvre feu et l’instabilité. Exemple,  les professionnels du tourisme s’alarment, car c’est maintenant que commencent les réservations
Dans l’intérêt de la Tunisie, le prochain parlement doit rassembler tous les courants politiques et idéologiques : le courant de gauche, les libéraux, les arabo-musulmans. 

En 1989, 12 milles de nos militants des structures moyennes du parti n’avaient pas de droits civils et politiques, nous nous sommes présentés dans 5 circonscriptions et puis avec les listes indépendantes, nous étions présents dans 27 circonscriptions. Pour cette fois-ci, bien que nous soyons convaincus de notre assise populaire, nous allons nous présenter dans quelques circonscriptions seulement, nous sommes prêts à faire des concessions pour une transition démocratique réussie et pour l’intérêt du pays. On pense que les institutions démocratiques effectives, des programmes mûrs, et un peuple qui fera ses choix avec maturité et en connaissance de cause, sont autant de garanties qui ne peuvent pas être en place en six mois ou en deux ans, cela mériterait, à notre sens, cinq ans pour que les urnes soient l’arbitre dans la conduite des élections libres et transparentes. Nous voulons préparer maintenant un régime parlementaire, une idée largement soutenue, on en a assez du régime présidentiel.  D’autant plus que nous sommes une société homogène, nous n’avons pas de confessions ; le parlement peut donc traduire la volonté du peuple et représenter toutes les  familles intellectuelles de la Tunisie.

Quelle est la position du mouvement Ennahdha de la violence ?

En 1987, avant d’être Premier ministre, Ben Ali était le directeur de la sûreté nationale. Ils ont découvert nos archives, et ont tous pris, des camions entiers sont partis avec des documents, des communications téléphoniques, des études, littératures, etc. Tout ce qui concerne le mouvement de 1970 à 1987. Ils n’ont rien trouvé qui prône la violence. Toutes nos archives concernaient des affaires de prosélytisme, culturelles,  économiques etc. La culture du mouvement n’est pas une culture d’un mouvement armé. Si Ben Ali avait trouvé des documents qui prouvent la violence du mouvement, il ne nous aurait pas libérés en 1988.

Comment je peux prôner  la culture civile, en une seconde, je vais passer à la culture militaire. Est-ce qu’on peut préparer son enfant à la culture civile, et puis le préparer au djihad et à la mort.
Depuis des années, on était sujets à l’injustice, à l’oppression…nos familles et nos enfants ont souffert, on nous a vu voir des choses que vous ne pouvez croire. En Tunisie, tous les partis nationalistes, de gauche, libéraux, ont été opprimés et emprisonnés, mais tous opté pour des méthodes de résistance civile. Les mouvements armés préparent dès le départ leurs  jeunes au djihad, aux armes et aux assassinats, ce n’est aucunement notre cas,  et cela doit rassurer  le peuple tunisien.

Moi-même, j’ai passé 14 ans de ma vie dans une  cellule de 2,5 m² sur  1,5 m,² je n'avais le droit de parler qu'au gardien.  Ma femme, mes enfants ont été persécutés, je suis Docteur en Pharmacie, depuis 84 jusqu’à ce jour, je n’avais pas le droit de travailler. Lorsqu’on sort de prison on ne pense pas à la vengeance. On reste attachés à nos principes, à nos constantes et à notre ligne pacifique et civile.

Par ailleurs, le mouvement n’a jamais cautionné les actes de violence, s’agissant des opérations violentes survenues en Algérie ou ailleurs, nous avons toujours mis en garde contre les méthodes prônant la force.  
J’ai déclaré récemment sur la chaîne al-Aqsa pro-Hamas que la réussite de notre révolution s’explique par trois raisons. La première est que pendant 50 ans, tous les opposants des tendances, nationaliste, de gauche, islamistes,  militants de droits de l’homme ont été emprisonnés. La deuxième est que la méthode armée n’a jamais été utilisée en Tunisie, tous les mouvements ont prôné la résistance pacifique. Je leur ai parlé du collectif du 18 octobre que nous avons lancé avec toutes les tendances politiques, PDP, FDTL, POCT, etc. où on a dialogué sur les questions de démocratie, relation Etat/religion, châtiments corporels,  acquis de la femme, et nous avons abouti à un compromis, notre voie vers la démocratie qui est disponible sur Internet.

Pour revenir à la violence, je vais vous lire des déclarations relayées par la presse étrangère et imputées aux responsables d’Ennahdha, et vous me dites, qu’est-ce que vous en pensez ?
"Rached Ghannouchi a toujours refusé de dialoguer; il a choisi le recours à la violence"  (Abdelfattah Mourou, Jeune Afrique du 12 juin 1991). « La violence ? Je ne peux pas la conseiller...mais je ne peux pas la désapprouver. » (Salah Karkar, Le Figaro du 8 novembre 1993)

La déclaration d’Abdelfattah Mourou reste à  confirmer. Je doute qu’il ait déclaré cela, il faut contacter Abdelfattah Mourou, pour le vérifier. Ennahdha a toujours prôné le dialogue, et le gouvernement le sait, nous avons dialogué avec Ben Ali, qui nous a dépêché Hassib Ben Ammar et Mustapha Filali, jusqu’à le mois précédant notre arrestation.
Salah karkar, c’est sa  position personnelle. Celui-ci a quitté la Tunisie depuis 1987 et il n’est jamais plus revenu. Mais, il faut voir dans quel contexte, il a fait cette déclaration, sachant qu’au début des années 90, notre mouvement a été violemment réprimé et 15 de nos militants sont morts sous la torture.

Vous avez déposé mardi dernier une demande de légalisation, avez-vous reçu le récépissé ?

Non pas encore. Nous avons déposé une demande, avec une liste de 53 personnalités.

Y-a-t-il des femmes sur votre liste ?

Huit femmes figurent sur la liste. Nous considérons la femme comme la moitié de la société, c’est la clef du progrès. Mais, étant donné qu’on était persécuté et opprimé au cours de ces dernières années, nous avons voulu protéger les femmes. Dans l’avenir les femmes seront plus présentes au sein du mouvement et pourront occuper des postes de responsabilité. Pour ce qui est de la légalisation, normalement, celui qui dépose une demande pour un parti, et qui remplit les conditions, doit obtenir la légalisation dans les 48 heures. Le 6 novembre 1988, Ben Ali a rencontré Rached Ghannouchi et lui a dit que la légalisation du mouvement était dans la poche, on devait juste changer le nom du parti. Nous avons changé "d’Itijah al-islami" à Ennahdha. Et puis en juin 1989, on nous a dit que votre demande a été rejetée et que le mouvement est interdit. Pour cette fois-ci, nous espérons que la volonté du peuple sera respectée, et que le mouvement sera reconnu. Notre crainte est que cette reconnaissance prenne du temps, et qu’elle soit tardive.

On a toujours tendance à comparer Ennahdha à l’AKP turc. Existe-t-il des dénominateurs communs entre les deux ?

L’AKP turc est un modèle dans le monde musulman. Mais, on ne peut pas transposer les expériences des autres dans notre pays. Chaque pays a ses spécificités. L’AKP a opté pour la progressivité, il s’est appuyé sur les urnes. Lorsqu’il a accédé au pouvoir, il y avait une crise économique asphyxiante, une inflation...il a réussi à résoudre des problèmes sociaux, économiques, à améliorer ses relations internationales, à offrir la prospérité, le progrès et le bien être pour le peuple turc. Atatürk a doté la Turquie d’institutions démocratiques, d’un Etat moderne, de justice moderne. Dans les pays arabes et en Tunisie, nous n’avons pas cela, on est passé d’une monarchie à une autre monarchie, sous le nom de la République. Un tel modèle ne correspont pas à nos réalités.

Rached Ghannouchi a déclaré qu’il n’appliquerait pas la charia en Tunisie, cela veut-il dire qu’il tolère la laïcité ?
Notre conception la charia est la suivante. Nous pensons que la religion, dans ses grands principes, repose sur la liberté. On ne peut pas imposer la foi par la force. Le principe de la liberté est fondamental en islam. Il y a aussi le principe du pluralisme et de la diversité.  Dieu a créé l’homme dans la diversité et la différence, la question est de savoir : comment organiser cette diversité ? La charia est fondée sur la liberté et la justice. La force de la civilisation musulmane est qu’elle a pu assimiler les autres civilisations.

Je suis aussi prêt à vous parler de polygamie.  La femme doit participer à la vie politique, à la prise de décision. L’enseignement de la femme est un droit, son droit au travail,  sa citoyenneté sont indiscutables. A l’heure qu’il est, il y a un fort taux de célibat. Les femmes et les hommes ne peuvent pas se marier à cause de la crise sociale. En Tunisie, nous n’avons pas de problème de polygamie, et la Tunisie n’est pas prête à la polygamie. Ce sujet n’est ni dans les priorités, ni dans les programmes du mouvement Ennahdha. Nous espérons seulement qu’il y aura une femme pour chaque homme. Mais, les choses évoluent, et peut-être que cette question sera posée autrement par  les nouvelles générations.

Propos recueillis par H.J.
 

Commentaires 

 
#611 La Tunisie est musulmane.
Ecrit par Musulman.     28-07-2012 10:28
@riadh

Le peuple tunisien a choisi Ennahdha en majorité de la constituante. C'est plutôt vous qui ne représentez pas les aspirations de la majorité des tunisiens.
 
 
+1 #610 c'est vrai !
Ecrit par riadh     05-10-2011 11:12
Ennahdha n'est pas un parti religieux !!Mais c'est just un parti fasciste, populiste et aligné sur des intérêt étrangers hostile aux tunisiens et qui se fait passer pour représentant de l'Islam et de Dieu en Tunisie.
 
 
#609 L'Essentiel!
Ecrit par Damany Tawfik     12-08-2011 18:48
J'invite Ennahdha à décliner son programme politique et éviter les surenchères "politiciennes"stériles!
 
 
+6 #608 Voter pour un musulman est une obéissance à Dieu.
Ecrit par Musulman.     12-06-2011 06:15
@Mourad

Vos fausses accusations n'ont aucun fondement et ont été parachutées gratuitement.

Le seul parti mettant l'Islam au premier plan est justement Ennahdha. J'invite tous les musulmans à voter pour Ennahdha même s'ils ne sont pas entièrement avec Ennahdha, comme mon cas personnel et ce en vertu des versets 55 et 56 de la sourate Al Ma-ida :

إنما وليكم الله ورسوله والذين أمنوا الذين يقيمون الصلاة وبؤتون الزكاة وهم راكعون ومن يتول الله ورسوله والذين آمنوا فإن حزب الله هم الغالبون
 
 
+1 #607 La laïcité est une incroyance.
Ecrit par Musulman.     12-06-2011 06:03
@Mohamed

L'Islam ne sépare point la religion de la politique car la religion est le chemin de Dieu pour réussir dans tous les domaines de la vie dont notamment la politique.

Un grand nombre de versets et de Hadiths ont des sujets franchement politique ou une portée politique. Celui qui sépare la religion de la politique n'a pas encore compris l'Islam.

Du point de vue foi Islamique, la laïcité est une incroyance. C'est l'idée satanique introduite par les sionistes pour combattre l'Islam. C'est un modèle occidental extrémiste et fanatique qui a lutté contre les erreurs de certains ecclésiastiques et a dépassé ce but pour étouffer le christianisme occidental.

Les musulmans font partie des tunisiens et sont majoritaires en Tunisie. Ils ont parfaitement le droit d'appliquer l'Islam qui ne sépare pas la religion de la politique. Imposer la laïcité aux musulmans est une grave dictature.
 
 
-1 #606 Ennahdha dégage
Ecrit par Mourad     15-05-2011 18:35
Ennahdha est un parti religieux antidémocratique,opérant par des méthodes démagogique et agressive,se couvrant derrière le voile du coran, leur seul objectif c'est le pouvoir, la démocratie est le dernier de leurs soucis. Si les Tunisiens ont un minimum de bon sens ils ne voteront pas Ennahdha.
 
 
-3 #605 RE: Tunisie, "Ennahdha n’est pas un parti religieux"
Ecrit par Mohamed     04-05-2011 18:21
"Nous sommes tous des musulmans ... la religion doit rester loin du champ politique".

Que vient faire la religion dans la politique??? nous avons déjà à faire à des intégristes qui vont nous empêcher de vivre!!
 
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