Tunisie : Ennahdha hostile à un gouvernement de technocrates

Publié le Jeudi 01 Août 2013 à 14:03
Rached GhannouchiRached Ghannouchi a affirmé que son mouvement est ouvert à toutes les suggestions visant à protéger le processus démocratique en Tunisie. "Nous sommes prêts que le gouvernement soit ouvert à davantage de compétences", a-t-il dit dans un entretien à asharq al-aawsat, ajoutant  qu’il ne voit pas qu’un gouvernement de technocrates se substitue à un gouvernement politique. "Pourquoi les élections ont-elles lieu, si elles ne sont pas un moyen pour produire le pouvoir", s’est-il interrogé, déplorant "une extorsion politique du gouvernement à travers l’exploitation des événements".

Rached Ghannouchi a dit que son mouvement est ouvert à toutes les suggestions visant à protéger le processus démocratique en Tunisie, "a fortiori que notre pays traverse des circonstances difficiles requérant des efforts maximums pour faire face au terrorisme. Nous tendons nos mains à tous pour rechercher des moyens et des perspectives à même de sortir le pays de la situation transitoire".

Concernant sa perception de la formation d’un gouvernement d’union nationale, il a rétorqué que "le gouvernement n’est pas composé d’un seul parti, mais est constitué de trois partis qui occupent la moitié des sièges du conseil des ministres, l’autre moitié est attribuée à des indépendants et technocrates. Nous sommes prêts à ce que le gouvernement s’ouvre à davantage de compétences. Depuis sa formation, nous avons œuvré à ce que sa base soit plus large que les trois partis, en l’enrichissant par de nouvelles compétences".

Sur la question de savoir si le mouvement Ennahdha a le sentiment aujourd’hui d’avoir fait rater au pays l’occasion présentée par l’ancien chef du gouvernement, Hamadi Jebali, pour un gouvernement de technocrates, Rached Ghannouchi et son mouvement expriment la même hostilité envers l’initiative de Jebali :  "nous ne voyons pas jusque-là qu’un gouvernement de technocrates remplace un gouvernement politique, sinon pourquoi des élections sont-elles tenues, si elles ne sont pas un moyen de produire un pouvoir. Le gouvernement de Ali Laâridh comprend, comme c’était le cas du gouvernement Jebali, un nombre de compétences, dont certaines ont des appartenances partisanes, et d’autres pas".   

Au sujet de la perception de plusieurs parties, de différentes tendances, qui imputent les derniers événements "à l’incompétence du gouvernement, à la faiblesse des appareils sécuritaires, accusés même de laxisme", Rached Ghannouchi considère ces positions comme "des réactions qui exploitent la conjoncture difficile que traverse le pays, car le terrorisme n’est pas un phénomène propre à la Tunisie, c’est un phénomène mondial qui a frappé dans les Etats les plus anciens et les plus sécurisés. Toutes les grandes puissances ont subi des coups douloureux, et aucun responsable n’est sorti à l’issue des événements pour appeler à la dissolution du parlement ou du gouvernement. L’heure de la catastrophe est supposée être celle de l’unité et de la cohésion, et non l’inverse. Mais, il y a une extorsion politique du gouvernement à travers l’exploitation des événements, comme cela a été fait par certains avec le sang de Chokri Belaïd  pour réaliser des objectifs politiques qu’ils ont échoués à réaliser à travers les urnes. Au lieu de décréter l’union pour affronter le terrorisme, des appels sont lancés pour dissoudre l’assemblée et le gouvernement, il ne reste plus que de réclamer le jugement d’Ennahdha. Ceux qui mènent ces mouvements, pensent que le scénario égyptien pourrait être appliqué en Tunisie. Ils ne savent pas que la perception du sang rebute le Tunisien, et lui fait détester ce scénario. Nous sommes ouverts à la table du dialogue, nous ne refuserons aucune proposition, car la Tunisie fait face au danger du terrorisme", a-t-il martelé.

Sur "les informations imputant ce qui s’est passé en Tunisie, non pas à des actes dans le cadre du terrorisme, mais à des agissements de parties politiques", il a souligné que" l’enquête a révélé que des éléments terroristes sont impliqués dans ces opérations ; quant à qui se tient derrière ? Et sont-ils infiltrés par des appareils de renseignements via des parties intérieures et extérieures qui ne se réjouissent pas de la réussite de la transition en Tunisie, ceci n’est pas encore claire".

"A chaque fois que le processus se rapproche du moment du couronnement, la situation explose. Il ne reste plus que peu de temps pour la formation de l’instance électorale, après une sélection parmi 900 candidats, huit ont été choisis, et il ne reste plus qu’une seule personne. Les événements sont survenus dans une tentative de torpiller le processus. Au lieu que l’opposition tend à unifier ses positions envers le danger, ils ont appelé à dissoudre l’assemblée et le gouvernement, c'est-à-dire la concrétisation de la finalité du terrorisme. Dans les pays démocratiques, il ne faut pas que l’on envoie un message au terrorisme quant à sa capacité de changer nos agendas. L’opposition envoie un message aux terroristes, en renforçant leur confiance quant à leur capacité d’annuler, voire de détruire les institutions de l’Etat".

Interrogé sur la position selon laquelle l’attaque meurtrière du Mont Chaambi est intervenue en riposte au discours du chef du gouvernement, Ali Laâridh, et s’il considère que cette opération a été planifiée à l’avance, il a répliqué qu’il doit y avoir une planification préalable, "le moment d’exécution aurait pu être lié au discours", a-t-il admis, en prédisant,  "je suis sûr que le terrorisme ne réussira pas en Tunisie, car le peuple est uni, solidaire et honnit la violence. Les Tunisiens sont pacifistes. Pour ce faire, les terroristes ne feront que les inciter à la solidarité et à l’unité autour de leurs institutions. Nous sommes rassurés car la Tunisie a une armée nationale et un appareil sécuritaire entraîné, derrière lesquels se trouve un peuple déterminé à préserver sa sécurité, et à parachever son processus. Toutes les visées terroristes seront brisées grâce à l’unité de la police, de l’armée et du peuple".

S'agissant de la demande formulée par l’UGTT de dissoudre le gouvernement à l’issue des derniers événements, et sur la question de savoir si la centrale syndicale "a failli à son engagement, a fortiori que le gouvernement et l’Union sont parvenus dans une certaine mesure à un accord lors de la dernière période", le président d’Ennahdha estime qu’"il y a des éléments politiques radicaux influents qui tentent d’instrumentaliser l’UGTT au profit de courants communistes extrémistes. Nous pensons qu’ils ne réussiront pas à sortir l’Union de son rôle de défense des travailleurs pour la transformer en tête de pont de l’opposition. Nous dialoguons avec l’UGTT et son Secrétaire Général, Hassine Abassi, et nous constatons que c’est la raison et le sens de solidarité qui finiront par triompher", a-t-il conclu.  
Gnet

 

Commentaires 

 
+2 #4 L'entété!
Ecrit par zarzour     03-08-2013 15:33
Ghannouchi continu à se butter,à proclamer une légitimité acquise le 23Oct 2011 qui est aujourd'hui révolue.Depuis il ne cesse de se montrer intransigeant en prenant en otage la Tunisie et la population.Quelle différence entre Ghannouchi et Ben Ali tous ont réduit en cendre les espoirs des Tunisiens.Tous deux ont du sang sur les mains.Ghannouchi avec ses comparses du CPR et d'Attakattoul sont de vrais carnassiers qui s'acharnent sur la carcasse de la pauvre Tunisie.L'Opposition doit absolument s'unir pour contrecarrer cette déroute de la Tunisie.Il faut que la population se resaisisse et lutter contre ce fléau montant.Une deuxième révolution est plus que jamais est nécessaire pour liberer le pays de cette emprise islamiste.Ghannouchi sait trés bien qu'en cas d'éléction ou d'un référendum lui et son parti vont essuyer un sacré revers ,c'est pour cette raison qu'il s'accroche à un gouvernement poltique.
 
 
+5 #3 CRIMINEL
Ecrit par Tir45     02-08-2013 08:23
Tout joue contre Ennahdha : L'économie, le social, la sécurité, la majorité des partis et de la société civile, les terroristes.
Mais ce parti fait l'autiste et le schyso.
De surcroit Ennahdha démontre de plus en plus que ses membres sont des plus arriérés et les plus ignorants dans tous les domaines.
Surement convaincu de tout cela, Ennahdha continu à persister et mener le pays vers la catastrophe. Ce sera la plus criminelle des attitudes qu'aie tenu une formation politique.
 
 
+1 #2 RE: Tunisie : Ennahdha hostile à un gouvernement de technocrates (Ghannouchi)
Ecrit par Montygolikely     01-08-2013 20:51
C'est un casse-pieds notoire, celui-là...
 
 
-1 #1 ENNAHDA ,LA TUNISIE avant tous ?
Ecrit par ennahdamais     01-08-2013 20:07
Je pense que c’est dans l’intérêt de tous et surtout de ENNAHDA de ne pas se voiler la face et de procéder aux changements que tous les TUNISIENS s’accordent a considérer comme nécessaires et que je cite ci après et qui ont pour objectifs de réconcilier les Tunisiens envers les politiciens et les investisseurs et les touristes envers la Tunisie .
1/Annuler la mission du décideur général de la constitution monsieur HBIB KHEDR et le remplacer par une commission d’experts reconnues en droit constitutionnel et qui aura la tache de mettre les différents points de réconciliation notifiés par les commissions parlementaires , sans donner a une seule personne et en l’occurrence représentant d’un seul partie le pouvoir de faire des modifications non conformes aux accords préalables (ce qui est une des raisons que des parlementaires ont boycotté l’1/2 cycle )
2/Annuler ou modifier certains articles venant en contradiction avec d’autres entre autre avec l’article 1 ier, ce qui est aussi le rôle de la commission d’experts en droit constitutionnel .
Finir ainsi toutes les discutions sur les articles de la nouvelle constitution après accord des 2/3 sur tous les articles un par un et après mise au point par la commission d’experts dans un délais globale de 1 mois pour l’établissement définitive de la constitution de tous les Tunisiens .
3/Revenir sur la loi précisant les prérogatives de la commission supérieure électorale qui doit avoir son indépendance et qui ne l’est absolument pas sous la loi actuelle ,ce qui est aussi le rôle de la commission d’experts en droit constitutionnel .
4/ Si les 3 conditions précédentes sont réunies les parlementaires doivent trouver absolument le moyen pour élire le 9 éme membre de la commission suprême électorale et s’il est nécessaire du membre démissionnaire le plus tôt possible (dans moins de 7 jours) .
5/Organiser une commission indépendante élus ou ayant eu l’approbation par les parlementaires pour revoir toutes les désignations des Gouverneurs et des Déléguées et des Omdas pour annuler tous ceux qui ont été fait sur le critère d’appartenance politique sans avoir les compétences en sciences économiques entre autre .
Et pour qu’oi ne pas penser a les élire par les concitoyens de ces régions dans un avenir proche avec un regard du gouvernement et des populations locales sous forme de commissions mixtes d’évaluation s’établissant périodiquement pour évaluer leurs rendement et établir des projets réalistes en fonctions des moyens qu’ils ont réellement dans un cadre de bien pour la région en question .
6/Il est de l’intérêt de tous et surtout de Mr LAARAID de démissionner ,ce n’est pas parce qu’il n’est pas compétant mais parce que sa persistance dans ce poste est la garantie de la fin d’ENNAHDA et d’ un bilan qui sera catastrophique pour notre pays car il est impossible qu’il continue a gouverner dans ces conditions
Même si on suppose qu’il n’a aucune responsabilité directe sur ce qui se passe dans notre pays il est évident que le peuple est conscient qu’il a échoué sur tous les plans .
ENNADA doit donner des signes forts et affirmer qu’elle écoute le peuple.
Si Mr LAARAID et ENNAHDA n’ont pas compris ce message claire du peuple il est du rôle du parlement de leur faire comprendre en votant la destitution de ce gouvernement et si tous ceci n’est pas fait il est inéluctable que la situation ne fera qu’empirer et que c’est malheureusement la Tunisie qui va en subir immédiatement les effets de cette situation de rupture avec les gouvernants et la Tunisie et les Tunisiens ne méritent pas ceci et il est certain et bien entendu qu’ENNAHDA sera le premier qui sera sanctionné dans les élections prochaines et c’est vraiment dommage pour tous.

8/Une personnalité intègre parmi un choix entre des personnalités reconnue par tous par leurs compétences et expériences devrait être désignée par les parties politiques et la société civile pour diriger son gouvernement vers la réconciliation avec le peuple et sera susceptible de redonner aux investisseurs surtout Tunisiens et aux étrangers la confiance dans notre pays .
9/Cette personnalité qui sera nouveau chef de gouvernement doit avoir les objectifs suivants dans son mandat pour la période restante de cette transition.
a/ Ordonner de bloquer immédiatement l’activité des soit disant ligues de protection de la révolution controversés par tous en attente que la justice les condamne en référé a les dissoudre plus tot possible et ce , dans les 2 mois puis pénalement suite a des plainte qui peut être portés par le procureur de la république et/ou par les parties politiques et UGTT qui ont souffert de leurs actes criminels .
b/consolider notre sécurité en équipant prioritairement notre police et sureté nationale et notre armée par tous les moyens logistiques et morales et matériels et en réactivant les lois anti terroristes et ne plus être laxistes envers ceux qui veulent diviser notre peuple et notre pays et ceux qui veulent semer la violence et l extrémisme .
c/donner des signes forts aux investisseurs pour revenir a notre pays et réinvestir
d/garantir a tous les parties de pouvoir faire leurs meetings dans les conditions optimales en sécurisant les endroits et les personnes politiques .
e/ frapper sur tous les groupuscules ou les personnes qui nuisent ou qui constituent une menace a l’intégrité physique des personnes et a la démocratie en instituant une justice impitoyable vis a vis des terroristes et des ligues reconnues par tous étant destructrice de notre démocratie
Si ces conditions sont réunies ENNAHDA n’a pas besoin d’instituer une loi d’exclusion et c’est le peuple qui exclura dans les urnes quand le moment viendra ceux qu’il ne veut pas .
ENNAHDA sera certainement le premier gagnant et aura une contribution certaine dans la construction actuelle et future de la démocratie dans notre pays .
Il suffit , la Tunisie ne supporte plus ,le courage impose de faire de suite ces modifications car le peuple n’est pas dupe et il faut savoir qu’il fera payer malheureusement ceux qui essayent de le prendre ainsi .
 
Ces commentaires n'engagent que leurs auteurs, la rédaction n'en est, en aucun cas, responsable du contenu.