Tunisie : Des professions en colère, quelles seront les réponses du gouvernement ?

Publié le Jeudi 20 Décembre 2018 à 16:35
La séance de négociations entre l’UGTT et le gouvernement s’est terminée, et va se poursuivre en début de la semaine prochaine, selon Hfaiedh Hfaiedh, qui fait état de la persistance des divergences entre les deux parties.

L’UGTT est attachée à des augmentations pour ses adhérents qui ne soient pas inférieures à celles du secteur public, écrit le secrétaire général adjoint chargé des affaires juridiques, sur sa page Facebook.

Le chef de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, avait fait état hier de l’exacerbation de la tension, laissant entendre que l’UGTT ne saurait maîtriser la grève du 17 janvier, comme elle l’avait fait lors de la grève du 22 novembre dernier. Il a appelé les différentes parties dont le président de la république à assumer leur responsabilité et à concourir à une solution pour assainir le climat et éviter les risques de dégénérescence.

Le ministre des Affaires sociales avait indiqué ce matin que la séance de ce jeudi allait passer à une étape pragmatique pour parvenir à un accord. Il a indiqué que les négociations entre les parties gouvernementale et syndicale allaient porté sur la valeur de l’augmentation, ses échéances, et les modalités de son attribution, mais c’est, jusque-là, peine perdue.

Ce faisant, le malaise a continué à être la règle, et plusieurs secteurs d’activité sont en colère.
Les avocats ont poursuivi leur contestation, et ont observé ce jeudi 20 décembre une grève, en signe de désapprobation de l’article 34 de la loi de finances 2019, sur la levée du secret professionnel.

Les transitaires ont également exprimé ce même jour leur mécontentement envers les nouvelles dispositions de la loi de finances. Lors d’un point de presse au siège de l’UTICA, leur chambre nationale syndicale a dit son rejet de l’article 69 de la LF 2019. Celui-ci fait assumer aux transitaires une responsabilité commune avec leurs clients, au cas où il y a tromperie sur la nature de la marchandise déposée dans les entrepôts.

Les transitaires annoncent un sit-in lundi prochain aux ports de Radès et de la Goulette et l’arrêt de travail pendant quatre heures.

Un autre secteur d’activité, et non des moindres, a crié aujourd’hui sa détresse, c’est celui de la boucherie.

Les bouchers traversent une situation difficile et nombreux d’entre eux ont dû mettre la clef  sous le paillasson, face à la baisse de leurs revenus, ont déploré les représentants de leur chambre syndicale, lors d’un point de presse au siège du patronat.

La chambre syndicale a imputé la "situation catastrophique" du secteur à la hausse des coûts, ce qui a contribué au renchérissement du kg de viande d’agneau, frôlant les 30 dinars, a impacté le pouvoir d’achat et incité les consommateurs à bouder les viandes rouges, souligne-t-elle. 

La chambre a tiré la sonnette d’alarme face à l’aggravation des problèmes de contrebande, des marchés parallèles, et de l’abattage anarchique, ce qui a mené à l’épuisent des bovins et ovins, à la faillite de plusieurs professionnels, et à la fermeture de boucheries. La montée des lobbies de la contrebande, et leur mainmise sur l’ensemble des circuits de distribution représentent un danger menaçant la pérennité du secteur, alerte-t-elle.

Les représentants des bouchers ont dénoncé l’inaction des autorités pour arrêter l’hémorragie engendrée par ce trafic, et leur négligence des correspondances de la chambre syndicale, signalant que les grands perdants de cette situation sont les professionnels et les consommateurs.

Une année qui s’achève et une colère qui monte…avec une multitude de différends et de conflits qui seront renvoyés à la nouvelle année…Les mises en garde se multiplient... les pronostics les plus pessimistes s’enchaînent sur les évolutions du début de l’année, et les risques de pourrissement. Le gouvernement est tenu d’apaiser toutes ces colères, en apportant des réponses concrètes aux revendications, en a-t-il les moyens ? Pas si sûr, que va-t-il advenir du pays ???

Gnet