Tunisie : Des politiques mal élus, le pire qui puisse advenir !

Publié le Mardi 08 Juillet 2014 à 13:30
La désaffection des électeurs potentiels fait planer le spectre de l’abstention.Les Tunisiens boudent jusque-là les bureaux d’inscription. Ils sont peu nombreux à s’être déplacés pour s’inscrire sur les listes électorales, en prévision des prochaines législatives du 26 octobre et de la présidentielle du 23 novembre.

Au dernier chiffre présenté samedi dernier, par le président de l’ISIE, Chafik Sarsar, le nombre des inscrits s’élève à 70 mille, alors qu’il y a quatre millions de Tunisiens à inscrire sur les listes, parmi ceux qui ne l’ont pas fait lors des élections du 23 octobre. La réticence envers l’inscription persiste, à l’heure où près de la moitié de la période destinée à cette opération (23 juin – 22 juillet) s’est écoulée. Une période dont Sarsar a exclu la possibilité de prorogation.

La désaffection des électeurs potentiels fait planer le spectre de l’abstention, un risque qui pèse sur le scrutin, et pourrait en affecter la crédibilité, chose qui aura des retombées sur le cheminent du pays et son évolution future.

Les élections de 2014 constituent une étape cruciale dans le processus transitoire entamé au lendemain du 14 janvier, dans la mesure où elles sont censées mettre un terme au  provisoire cahoteux, pour lui substituer un durable sûr, fondé sur des institutions pérennes et solides, régies par un fonctionnement démocratique, tel que le stipule la nouvelle constitution du 26 janvier 2014.

Les Tunisiens, outre le fait qu’ils aient été déçus par une classe politique enlisée dans les tiraillements et les guéguerres partisanes, ont vécu au cours des trois années écoulées une succession de soubresauts et de tragédies difficiles à admettre et à digérer ; cela va des difficultés économiques, aux tensions sociales, à la dégradation de leur environnement et leur qualité de vie, au laxisme ambiant observé au quotidien…jusqu’ aux effroyables crimes terroristes…le tableau est en fait peu reluisant, preuve que leur désintérêt de la chose publique n’est pas né ex-nihilo.

Malgré les déceptions, une question taraude le commun d’entre-nous : Sommes-nous en mesure de nous en sortir, d’immuniser le pays des dangers, et de le mettre sur les rails de la reconstruction et de la réforme intégrale ?

Cela dépend de nous, de notre capacité d’optimiser les acquis qu’on a jusque-là réalisés sur la voie de la transition, de notre endurance devant les difficultés, et de notre détermination à les surmonter. La situation actuelle requiert l’engagement et l’implication de chaque citoyen, et chaque citoyenne, étant entendu que le changement procède d’une action collective, et doit avoir comme soubassement une révolution dans les mentalités. Si l’on fait montre d’une attitude passive et démissionnaire, et on renonce à notre devoir civique, celui d’élire notre président et nos élus à la future assemblée, l’on ne s’étonnerait pas de voir le pays emprunter un chemin contraire à nos aspirations et attentes. Soit parce que les vainqueurs des urnes ne seront pas ceux que l’on aurait souhaité voir élus, soit par un effritement de voix qui donnera lieu à un paysage politique morcelé, ce qui est synonyme d’une instabilité politique inscrite dans la durée.

Le pays a besoin à la prochaine étape d’une classe politique forte, massivement investie par les Tunisiens, de manière à ce qu’elle puisse avoir les coudées franches pour prendre les décisions qui s’imposent et mettre en œuvre les actions urgentes à même d’améliorer la vie des Tunisiens, et de leur redonner confiance dans leur présent et leur avenir. Des politiques mal élus, ou faiblement élus seront paralysés d’emblée, et n’auront pas les appuis nécessaires à engager les réformes attendues par tous, et dont est tributaire l’image de la Tunisie, comme un pays qui réussit sa transition, assoit sa démocratie, redresse son économique, et restaure sa sécurité et sa stabilité. Ainsi élus, ils ne pourront pas tenir, comme il se doit, les rênes du pays de manière à couper l’herbe sous les pieds de ceux qui cherchent à le faire entrer dans l’anarchie et le chaos.

Fermer la parenthèse de la période transitoire et de ses innombrables déconvenues, revient à contribuer à faire réussir les prochaines élections, et à envoyer un signe positif au reste du monde, confirmant l’exception tunisienne, dans une région déliquescente.
H.J.
 


 

Commentaires 

 
+3 #4 @HJ
Ecrit par Pseudo     10-07-2014 08:29
Ce n'est pas déjà le cas ?!
 
 
#3 MASHIA
Ecrit par citron frais     09-07-2014 18:58
Grace à l'isie actuctuelle qui fait tout pour empécher les gents de s'incrire on peut pas espérer mieux.C'est pièce de théatre orchetré par les nakbaouis et présidé par leur chouchou bousarsar.Parquoi ce delai en plein vaccances scolaires avec le ramadan? je vous disais masharia et l'opposition chez nous sont des ânes pour avoir accepter cette mascarade.
 
 
+6 #2 Juste pour rire ...
Ecrit par A4     08-07-2014 23:54
Et que pouvez-vous espérer d'un peuple où les gens prennent le bulletin de vote pour un billet d'entrée au paradis ?
N'ont-ils pas eux-mêmes envoyé cette majorité de canailles au Bardo ?
 
 
+2 #1 sanctions
Ecrit par Royaliste     08-07-2014 14:44
les élus actuel ont tous mentis et trahis la confiance des électeurs, c'est normal que le tunisien boycotte ce cirque.

Tous ont promis une constitution en 1 an, ils ont en pris 3 avec des salaires aussi élevés que leur taux d'absentéisme.

tous ont promis monts et merveilles lors des campagnes et a la fin ils n'ont rien fait ( et ils ne pouvaient rien faire)

et pour qui voter? pour le moins pire? pour le moins menteur?
 
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