Tunisie : Des lignes ferroviaires pour désenclaver les régions reculées

Publié le Mercredi 07 Novembre 2018 à 14:25
2,5 milliards d’individus. C’est le nombre d’Africains qui vivront sur le continent d’ici à 2050. Alors que le continent africain est vu comme le continent de l’avenir, avec des taux de croissance économique qui devraient exploser dans les prochaines années, les experts et les décideurs politiques vont devoir résoudre le gigantesque problème des transports.

C’est dans cette logique que Buisiness France en collaboration avec la SNCFT (Société Nationale des Chemins de Fer tunisiens) a organisé de mercredi 7 novembre à Tunis, un séminaire de travail. Cette rencontre appelé « Locomotive Africa » a regroupé, d’un côté des opérateurs ferroviaires venus de plusieurs pays d’Afrique et, de l’autre, 23 entreprises françaises venues présenter leurs solutions. 

La Tunisie, la Côte d’Ivoire, la Libye, l’Egypte, le Cameroun et le Congo ont été invités à venir présenter leurs projets d’infrastructures ferroviaires. 

Si le continent est encore à la traîne en termes de lignes de chemins de fer, elle compte bien rattraper son retard. La mondialisation, l’urbanisation croissante des villes africaines et la prise en compte des aspects environnementaux sont des facteurs qui devraient favoriser la mobilité ferroviaire des personnes et des marchandises.

D’après Olivier Pradet, Directeur du bureau de Business France en Tunisie, le rail a un bel avenir devant lui. « En Afrique les besoins sont importants en termes de développement du chemin de fer. Les villes africaines se développent rapidement et cela engendre des problèmes de mobilité urbaine car elles sont saturées. Le système ferroviaire a un triple avantage. Celui de circuler sur des voies dédiées, ce qui rend les trajets plus rapides. En matière de capacité, c’est forcément plus intéressant que transport par voiture ou par bus. Enfin, ce sont des technologies qui sont plus propres que les autres moyens de transports ».
Chiffres SNCFT

De son côté, la Tunisie a encore de nombreux efforts à faire. Le pays compte 2165km de voies réparties sur 23 lignes. Chaque année, six millions de passagers empruntent les grandes lignes et onze millions de tonnes marchandises sont acheminés par train. Pourtant, la Tunisie est encore loin derrière le Maroc qui inaugurera dans quelques jours son premier TGV.

D’autre part, le transport ferroviaire pourrait contribuer au désenclavement de certaines régions reculées. C’est ce qu’a prévu le plan quinquennal 2016-2020. De nombreux projets sont en cours avec notamment la création de nouvelles lignes et le renouvellement des équipements. Le montant total de ce plan est estimé à 3700 millions de dinars.

Anis Oueslati, PDG de la SNCFT, se confie à Gnet. « Ces projets concernent le développement régional à travers l’ouverture de nouvelles lignes, notamment la ligne Sousse-Kasserine via Sidi Bouzid. La ligne Enfidha-Kairouan, Gabes-Mednine qui arrivera jusqu’à Zarzis. Et également la ligne Mateur-Tabarka qui verra le jour d’ici 4 ans ». Par ailleurs, Anis Oueslati a également annoncé d’ici la fin de l’année, la signature d’un contrat concernant l’acquisition de 110 wagons passagers. 

Autre grand projet en préparation par la SNCFT, une ligne dite à « haute performance ». Il s’agit d’une ligne de chemins de fer plus rapide qui relierait la capitale Tunis aux frontières algériennes et libyennes. D’après le PDG de la SNCFT, le projet, qui fait également partie du plan quinquennal 2016-2020, serait encore en cours d’étude.
Wissal Ayadi