Tunisie : Des députés critiques, des ministres en colère et une économie à vau-l’eau

Publié le Vendredi 28 Juillet 2017 à 13:54
Youssef Chahed et ses ministres passent à l'offensive pour défendre leur action. Le gouvernement change sa stratégie de communication. Plus question de se laisser faire, et de faire profil bas face aux critiques. A l’image de Youssef Chahed qui n’a pas été tendre avec les députés, jeudi dernier, en intervenant sur sa politique de lutte contre la corruption, ses ministres adoptent le même ton incisif et coléreux, s’en tenant à la formule : la meilleure défense est l’attaque. 

Arène de combat verbal et de joutes oratoires, l’hémicycle l’a toujours été après la révolution mais, les choses semblent aller crescendo ; signe que les rapports entre l’exécutif et le législatif se tendent, sur fond d’une aggravation de la situation économique, où les pires scénarios sont redoutés.

D’un côté, il y a l’exécutif dont la politique est appliquée par le gouvernement d’union nationale. Celui-ci estime injustes la violence et la récurrence des attaques le visant, fusant de partout y compris de l’enceinte parlementaire, alors qu’il se démène du matin au soir en vue de mobiliser des fonds de quoi combler les déficits, payer les salaires, et couvrir les dépenses urgentes de l’Etat. De l’autre, on trouve le législatif incarné par l’Assemblée des représentants du peuple, dont les missions constitutionnelles consistent à suivre, et à contrôler l’action gouvernementale, à relever les dysfonctionnements, à interroger le gouvernement et à lui demander des explications et des comptes. Eh bien le parlement, notamment l’opposition qui y est représentée, est très critique envers le gouvernement, voit d’un mauvais œil son recours démesuré à l’endettement et sa  soumission aux desiderata et autres injonctions des institutions financières internationales, en prime le FMI.

Il ne s’agit pas de voir, qui des deux parties, les ministres ou les députés, a tort, ou a raison, mais plutôt de réfléchir aux solutions les plus efficaces au regard de l’état de la nation, pour sortir de l’ornière. 

L’économie tunisienne va à vau-l’eau, le seuil d’extrême gravité est atteint, voire dépassé, de l’aveu même du gouvernement, qui par la voix d’un ministre en colère, Fadhel Abdelkefi, reconnait être réduit à une gestion au jour le jour, comme si l’on tentait une économie de boutiquier. Le seul recours qu’a le gouvernement pour continuer à avoir une maîtrise de la situation est la dette. Sans quoi on ne peut ni payer les salaires, ni nourrir le peuple. 

Tourner le dos au FMI, comme le réclame l’opposition notamment d’extrême-gauche est à ce stade, inimaginable. Le plus raisonnable dans un contexte pareil est de prier que le FMI ne nous tourne pas le dos, et ne nous livre à notre propre sort, d’un pays en faillite.   

Avec une telle gestion de crise, et cette épée de Damoclès d’une obligation de résultats envers les bailleurs de fonds, et de couverture des dépenses de l’Etat en temps et en heure, ça devient difficile, voire hypothétique de prendre du recul, de réfléchir, et de planifier. 

Un pays qui perd la latitude de tracer ses politiques, qui n’a pas les coudées franches de définir ses choix économiques, sociaux, etc., et qui est astreint à se conformer à une feuille de route imposée de l’extérieur, en l’occurrence, par le FMI perd forcément une partie de sa souveraineté.  

Le tout est de s’accorder sur une politique de sauvetage national et de  réussir à agir sur deux fronts : régler les difficultés immédiates et promouvoir une économie créatrice de richesses, seule à même de nous affranchir de cet endettement outrancier, asphyxiant pour le pays, et qui n’augure de rien de bon.  

Gnet 
 
 

Commentaires 

 
#1 Zero à ce qui donne pas.
Ecrit par Tunisien     28-07-2017 15:31
réfléchir aux solutions les plus efficaces au regard de l’état de la nation.
Arrêter tout ce qui donne pas ou produit pas à la Tunisie.
La formule est très simple:
A-B=C
c'est qui nous intéresse c'est la valeur production : A
A c'est la production, le travail, les sacrifices ....B c'est payé pour rien C c'est le résultat.
Pourquoi on dépense de l'argent dans des affaires qui supportent pas la Tunisie?
Pour des gents qui consomment sans raison ne favorise pas la valeur de A.
Je reviens en bref, le travail et le travail c'est le seul qui justifie.
 
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