Tunisie : Défis et progrès de la lutte contre la malversation

Publié le Mardi 17 Février 2015 à 16:36
Vue de la conférenceSamir Annabi, Président de l’Instance Nationale de la lutte contre la Corruption depuis 2012, s’est exprimé aujourd’hui sur le rôle des institutions de contrôle dans la lutte contre la corruption, lors d’un séminaire à ce sujet qui se tient à Tunis le 17 et 18 février.

«L’organisation bureaucratique a imposé le contrôle, à travers plusieurs outils. Ces dernières années une nouvelle donne s’est ajoutée, à savoir la lutte contre la malversation…Dans certains pays, accéder au pouvoir est devenu le privilège de ceux qui détournent des fonds et pratiquent la corruption. Ce qui est regrettable », a-t-il dit.

L’organisation bureaucratique impose aussi des structures, qui finissent par se disputer l’autorité et le pouvoir. « En juin 2013, la Présidence de la République a mis sous son autorité  toutes les structures de contrôle, y compris la Cour des Comptes et l’Instance nationale de lutte contre la corruption...On ne se demande pourquoi ! », s’est-il interrogé, regrettant une telle centralisation du pouvoir. 

Annabi a appelé toutes les institutions à dialoguer entre elles, plutôt que de se disputer pour avoir l’ascendant l’une sur l’autre. «Il est important de laisser circuler l’information. Actuellement toutes les instances travaillent sur le même dossier mais il n’y a aucun échange d’informations entre elles.

Un autre point important, c’est la revendication de l’indépendance de la part de tous. Nous sommes pour l’indépendance, mais il existe des postes où elle n’a pas lieu d’être. Un ministre doit donner des comptes à l’Etat et être responsable de ses décisions, et il doit être contrôlé »,  a expliqué Samir Annabi.

Gijs de Vries, membre de la Cour des Compte européenne et vice président de la Cour des Comptes néerlandaise, a déclaré pour sa part que le gouvernement tunisien s’était engagé dans un ensemble de réformes, mais que les institutions tunisiennes de contrôle manquaient de soutien matériel et financier, selon ses dires.

Roula Sylla, analyste des politiques au sein de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), a passé en revue les progrès réalisés par l’administration tunisienne, dans le domaine de la gouvernance.  « La collaboration entre l’OCDE et le gouvernement tunisien, qui dure depuis un an, a donné les résultats suivants : La réalisation d’un code de conduite pour l’administration tunisienne, qui est actuellement en phase d’expérimentation par des agents publics.

Un guide général des marchés publics a été aussi élaboré. Il servira aux praticiens du marché publics, aux acheteurs et fournisseurs et les aidera à comprendre la nouvelle législation et à connaitre les procédures à suivre au quotidien.

La troisième réalisation est l’assistance technique de l’OCDE dans la conception d’un cadre juridique pour la protection des lanceurs d’alerte », a-t-elle expliqué, ajoutant qu’au mois de mars se tiendra un séminaire co-organisé par le PNUD et l’OCDE au sujet de la protection des lanceurs d’alerte. 
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
+1 #1 solution efficace:
Ecrit par Royaliste     17-02-2015 17:52
On prend 1500 corrompus, on les envoie réparer les routes dans les zones isolés

croyez moi, la corruption va diminuer très vite
 
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