Tunisie : Décryptage du vaste remaniement ministériel annoncé par Chahed |
Publié le Mercredi 06 Septembre 2017 à 16:47 |
Le gouvernement Chahed a vu l’entrée de nouvelles figures, en tant que ministres et Secrétaires d’Etat, avec le jeu de chaises musicales pour d’autres, à l’issue du remaniement ministériel annoncé ce mercredi. L’architecture du gouvernement reste quasiment inchangée, excepté la dissociation de deux départements. Idem pour l’ossature de la coalition qui reste la même. Comme attendu, le remaniement ministériel a été dévoilé ce mercredi 06 septembre par le chef du gouvernement, Youssef Chahed. Un vaste remaniement qui ne s’est pas limité à pouvoir aux vacances au sein du gouvernement sortant, pour toucher de nombreux ministères dont deux régaliens, celui de la Défense dont hérite Abdelkarim Zbidi, un revenant qui a déjà occupé le poste sous la troïka, et qui succède à Farhat Horchani, et celui de l’Intérieur attribué à Lotfi Brahem, qui remplace Hédi Majdoub. De nouvelles figures font leur entrée au cabinet Chahed, en tant que ministres, et secrétaires d’Etat. Ridha Chalghoum, ancien chef de cabinet à la Kasbah, est nommé au ministère des Finances, un département dont il a été déjà la tête entre 2010 et 2011. Hatem Ben Salem, jusque-là président de l’Institut des études stratégiques, plusieurs fois ambassadeurs sous l’ancien régime, et ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères sous Ben Ali, est nommé ministre de l’Education, un poste dont il avait la charge de 2008 au 14 janvier 2011, date de la chute de l’ancien président. Faouzi Abderrahman, Afek Tounes, fait son entrée au gouvernement, en tant que ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, et succède à Imed Hammami nommé ministre de l’Industrie et des PME. Zied Laâdhari change de portefeuille, et hérite d’un département clef, celui du développement, de l’investissement et de la coopération internationale, en remplacement de Fadhel Abdelkefi, emporté par les affaires. Mabrouk Korchid monte en grade et est promu ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, un département dont il était le titulaire en tant que secrétaire d’Etat au sein du gouvernement sortant. Korchid a été manifestement récompensé pour sa loyauté à Youssef Chahed, dans la mesure il a été à plusieurs reprises envoyé au front pour défendre la politique du gouvernement, notamment en matière de lutte contre la corruption. Taoufik Rajhi, jusque-là ministre-conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du suivi des réformes majeures et président du Conseil des analyses économiques, est nommé ministre auprès du chef du gouvernement, chargé du suivi des grandes réformes. Le gouvernement a vu aussi le départ de ministres dont le bilan était jugé peu probant dont celui du transport Anis Ghdira qui cède son fauteuil à Radhouane Ayara, et celle de la Santé, Samira Maraï qui passe le flambeau à Slim Chaker, jusque-là conseiller politique à la présidence, et qui a déjà occupé plusieurs portefeuilles ministériels : Jeunesse et Sport, Finances, Commerce dans les gouvernements de Béji Caïd Essebsi (2011) et de Habib Essid (2015 – 2016). Plusieurs autres ministres sont confirmés à leurs postes dont deux ministres de Souveraineté la Justice et les Affaires étrangères. Les secrétariats d’Etat connaissent-ils aussi d’importants changements, avec le ralliement d’hommes et de femmes issus d’horizons divers. Hatem Ferjani député Nidaa à l’ARP pour la circonscription d’Allemagne, est nommé Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique, Slim Feriani, jusque-là PDG de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises (BFPME), est désigné en tant que Secrétaire d’Etat à l’Industrie, Hichem Ben Ahmed (Afek Tounès) passe du secrétariat d’Etat au transport, à celui du commerce extérieur, Abdelkoddous Saâdaoui, porte-parole d’Afek Tounes, est nommé secrétaire d’Etat à la jeunesse. Sonia Ben Cheikh, nommée Secrétaire d’Etat à la Santé, occupait jusque-là le poste de PDG de l’Office national de la Famille et de la Population (ONFP), et Sarra Rjeb, Secrétaire d’Etat au transport, était jusque-là à la tête de la SNCFT, après avoir été PDG de Tunisair. L’architecture du gouvernement est restée quasiment la même, excepté la séparation entre les ministères de l’Industrie et du Commerce, fusionnés dans le gouvernement sortant. La coalition gouvernementale garde la même ossature, avec les mêmes partis qui la composent dont essentiellement Nidaa, Ennahdha, Afek. Gnet |