Tunisie, conflits d’intérêt au marché de Gros, la justice tranchera

Publié le Jeudi 16 Juin 2011 à 16:36
Depuis le lundi 13 juin au soir, l’activité du marché de gros Bir Kassâa, est perturbée. Il s’agit d’un différend entre ses différents occupants qui a mené à l’interdiction d’accès au marché à l’un deux. En effet, ce sont les ouvriers et mandataires de la coopérative du marché de gros qui ont fermé l’accès aux clients, employés et patrons du pavillon 4, réservé aux grossistes.

Explication : Le marché de gros accueille intra muros deux sortes d’institutions : d’une part la coopérative du Marché de Gros (Coopmag) qui régit les pavillons 1,2 et 3 et d’autre part, le pavillon 4 occupé par 36 grossistes travaillant indépendamment de la Coopmag. Les 3 premiers pavillons emploient près de 1200 ouvriers qui s’occupent de décharger et recharger les camions de fruits et légumes au profit des mandataires ou commissionnaires. Le quatrième pavillon est occupé par près de 300 employés, ouvriers et personnel administratif confondus, et qui sont au service des 36 grossistes. Empêchés de travailler, les employés du pavillon 4, qui sont au nombre approximatif de 300 personnes, se sont réunis hier matin devant le ministère du Commerce à Tunis, pour protester contre leur exclusion.

Interrogé sur les causes du problème, Hassine Ayssaoui, président de la chambre régionale des grossistes de fruits et légumes de Ben Arous, et grossiste au MIN de Bir Kassâa, nous répond : « Laissez-moi tout d’abord vous dire que ce n’est pas la première fois que ceci arrive. Les adhérents de la Coopmag ont déjà bloqué l’entrée au marché du 8 au 11 févier 2011, ce qui nous a causé une perte de stocks de 250 mille dinars. Ce qu’ils veulent, c’est que le pavillon 4 adhère à la coopérative, et ait recours aux services de celle-ci. Pourquoi ? Pour des raisons économiques, la Coopmag touche 6 % du chiffre d’affaires réalisé par le mandataire, ils veulent certainement que nous payons cette même taxe ». Concrètement, les taxes qui font l’objet de la discorde sont comptabilisées comme suit : Pour chaque transaction finalisée entre le client et le mandataire, la Coopmag reçoit 3% du Chiffre d’affaires de la part de l’agriculteur et 3% de la part du détaillant, une taxe retenue à la source par le mandataire. Cette taxe imposée aux mandataires des pavillons 1,2 et 3, ne s’applique pas aux grossistes du pavillon 4.

« On voit bien à qui pourrait profiter une telle contestation, ce ne peut être que pour des raisons financières », ajoute le responsable de la chambre régionale des grossistes.  En tant que grossiste, Hassine Ayssaoui a fait un chiffre d’affaire de 7 millions de dinars en 2010. « Si nous faisions partie de la coopérative, nous devrions leur reverser 6% de ce chiffre. Ce qui est égal à 420 millions, il me faut 8 ouvriers, ce qui reviendrait à 4.3 mille dinars le coût d’un ouvrier par mois. Un chiffre aberrant », dit-il. Qu’en est-il de l’approvisionnement du marché, sera-t-il lésé par cette baisse d’activité : « probablement un peu, parce que seuls les ¾ du marché sont en activité. Quand l’offre baisse, les prix grimpent un peu», répond le responsable.

Un autre son de cloche, celui de Hmed Booûn, directeur de la Coopmag. Selon lui, les taxes retenues auprès de l’agriculteur et du client final, tombent directement dans la poche des grossistes., ce que nie catégoriquement Hassine Ayssaoui. Selon lui, les grossistes n'appliquent pas la taxe de 3% sur l'acheteur, et ils assurent par eux même la manutention de la marchandise. «  Ils ne sont pas grossistes mais des mandataires. Un procès verbal rédigé suite à une enquête de la SOTUMAG, la société qui possède les locaux du marché, a révélé que les professionnels du pavillon 4 exerçaient le métier de mandataire et non pas de grossiste comme ils le prétendent. Ce procès-verbal daté du 05 mars 2011, stipule qu’ils doivent rejoindre la coopérative dans un délai de 100 jours, ce à quoi ils ne se sont pas pliés. La Coopérative n’y est pour rien dans ce conflit, c’est la Sotumag qui décide », dit-il.

Lassaad Laabidi, Chef du cabinet du ministre du Commerce et du Tourisme, qui a reçu hier les représentants des deux parties en conflit, a expliqué à Gnet, que la coopérative du pavillon 1,2 et 3 accusait les occupants du pavillon 4 d’exercer le travail de mandataires et non pas de grossistes comme il leur est autorisé. « Le ministère a ouvert une enquête et l’affaire sera déférée devant les tribunaux qui trancheront. », affirme-t-il. Les tractations entre les différentes parties ont duré toute l’après-midi au siège du ministère.

Contacté ce matin, Hassine Ayssaoui dit que le ministère les a autorisés de rouvrir ce soir même le pavillon 4. Hmed Boôun dit qu’aucun accord n’a été conclu et que le problème persiste. Les employés de la coopérative les empêcheront-ils de retourner au Marché ce soir. «Encore une fois ce n’est pas à la coopérative de prendre des décisions mais à la Sotumag », répond-il laconique.
Chiraz Kefi
 

Commentaires 

 
+1 #6 Ingénieur agro-économiste
Ecrit par Mertah     20-06-2011 20:18
Loin de toute polémique à ce sujet, je crois tout le système des marché de gros en Tunisie, y compris la SOTUMAG, est largement dépassé depuis les années 50dans les pays qui se veulement modernes, car c'est un système archaîque qui ne sert que l'intérêt des mandataires (habbatatts) et tout ceux qui sont derrière (caisses noires du Parti ...), et les seules victimes se trouvenet au 2 bouts de la chaîne à savoir les agriclteurs et les consommateurs. L'expérience du carreau 4 a s'est touvée sabotée par les habbatats et les grossistes se sont trouvés à leur tour habbatats. On ne peut comprendre les enjeux de cette affaire que si on connaît la différence entre habbat et Grossiste. C'est une longue hisoire. Mais toujours est-il que le système des habbatas est appelé à disparaître un jour ou l'autre car il constitue une ponction douloureuse sur l'économie agricole du pays qui accable les producteurs et les consommateurs et, partant, la collectivité nationale.
 
 
#5 Professionnalisme????
Ecrit par bsf     19-06-2011 14:52
Désolé Chiraz Kéfi, vous n'avez rien assimilé de la réalité du marché du gros.Votre supposé article ne renferme que des nuances et beaucoup de confusion, il est démuni de toute vérité, vous avez défigurer la réalité et induit le lecteur en erreur, vous avez contribué d'avantage à l'électrification du climat déjà tendu entre les divers intervenants.
Dans d'autres pays, un pareil comportement d'une journaliste supposée professionnelle peut la conduire à la prison pour diffamation et attitude irresponsable.
Comment accepter l'allégation qu'un ouvrier perçoit un salaire de 4300 DT ???
Vous ne faites pas la différence entre mille et million.
Vous "ignorez" que la SOTUMAG, propriétaire et gestionnaire du marché de gros.La COOPMAG n'est qu'un intervenant parmi d'autres.
Le marché du gros est régi par des textes de lois, d'un règlement interne, de cahier de charges et des contrats.Aucun des intervenants n'est à l'abri.
La SOTUMAG doit agir d'une manière rigoureuse,intransigeante et veiller au respect de la règlementation sans hésitation ou crainte.
Le ministère de Tutelle doit l'inciter à le faire et non pas de lui trouver les échappatoires
La politique de retardement et de la fuite vers l'avant ne résout pas les problèmes.
Soyez Responsables et prenez les décisions qui s'imposent.
La partie lésée fera recours à la justice.
Les textes sont clairs et nets.
La situation actuelle du pavillon 4 n'est bénéfique qu'à ceux qui volent et procèdent à des fausses déclarations pour échapper aux taxes et impôts.
Demandez à la SOTUMAG,qu'elle décision a t-elle prise pour réprimer l'utilisation des logiciels piratés par certains mandataires du Pavillon 4, demandez la liste de ces mandataires: Cadres SOTUMAG,cadre du Ministère, RCD, Avocats...
Comment expliquez vous qu'une personne ou un groupe de personne se permettent d'exposer leur marchandises à l'entrée principale du Ministère du commerce????
Il y a des intérêts surement.
Mme Chiraz, vous auriez dû relater et mettre en exergue toute la vérité tout en conservant votre neutralité.
Vous me dites liberté de la presse.OK,mais il faut qu'elle soit responsable et digne de la confiance du lecteur.
SVP un peu de professionnalisme !!!!
Venez découvrir la réalité et décrire les faits réels comme tels sont et ne pas se contenter d'une "conversation téléphonique"
 
 
#4 RE: Tunisie, conflits d’intérêt au marché de Gros, la justice tranchera
Ecrit par hatem     18-06-2011 18:56
سامحني اختي راك ماكش صحفية محترفة على خاطر هاالزمرة من فضلات الطرابلسية إي نعم فضلات الطرابلسية اللي دخلو للسوق بالقوة واللي إلى حد اليوم ميحبوش إيطبقوا كراس الشروط الخاصة بتجار الجملة أماكي تزور السوق تلقى تجار جملة مزالوا يخدموا المعبر عنهم في السوق وبائعي الدقلة أمهاالزمرة راهم 16 سنه او هما يتمعشوا من السوق ناهيك ان السلع المسعرة في الرواق رقم 4 لاتحترمها مما ادى ألى عدم ثقة الفلاح بشركة اسواق الجملة واصبح يبيع سلعته خارج السوق كما ال404 اللي في الشوارع والقشارة اختي هذا موضوع كبير كي دجي اللسوق او شوف وكلاء البيع كيفاش متضررين من هامندسين مع الشكر
 
 
#3 Qui a parlé de "révolution"?
Ecrit par citizen     17-06-2011 14:24
Il parait que nous n'avons pas retenu la leçon des décennies ben ali, Réveillons-nous et imposons à TOUS les acteurs et à TOUTES les institutions dans ce pays un vrai audit transparent et public. Il faut en finir une fois pour toutes avec TOUS les maguoilleurs à TOUS les niveaux.
 
 
#2 Les prix
Ecrit par Ahmed DHIFI     17-06-2011 03:12
On peut alors commencer à comprendre le pourquoi de la flambée des prix des fruits et légumes. Les agriculteurs sont lésés, les consommateurs sont lésés et ce sont les intermédiaires qui se remplissent les poches. 6% pourquoi, et ce n'est pas une taxe qui va à la caisse de l'ETAT svp, mais de l'argent qui va directement dans les poches de ces messieurs de la coopérative.
 
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