Tunisie : Chassez le RCD, il revient au galop ! |
| Publié le Lundi 10 Mars 2014 à 17:48 |
.jpg "Les caciques du RCD ont survécu à sa dissolution.") Ils sont revenus, ils sont tous là. On les voit investir les plateaux télé et parler avec aisance de leur passé militant, de leur bilan "honorable" à la tête de l’Etat et de leur contribution à la construction de la Tunisie moderne. Les rcédeistes que l’on croyait chassés par la révolution, reviennent en force, en ne s’embarrassant pas de louer les bienfaits de la démocratie, dont ils ont été pourtant longtemps réfractaires, et en tapant du poing sur la table pour revendiquer leur droit à l’action politique et partisane. Les récédeistes, dispersés à l’heure qu’il est sur plusieurs partis politiques, affichent une détermination à toute épreuve à compter dans les prochaines échéances électorales et à retrouver le chemin du pouvoir…L’argument massue dont les figures du RCD dissous se servent, est leur affiliation à la large famille destourienne ; au néo-destour et au bourguisme, spécifient d’aucuns. Le même discours de naguère remis au goût du jour. Le RCD n’avait-il pas tiré sa légitimité, tout au long de son règne sans partage, de l’héritage destourien, qui induit mouvement national, reconquête de l’indépendance, et construction de l’Etat moderne. La grande supercherie du RCD, avec laquelle il a cru berner les Tunisiens pendant 23 ans, au nom de laquelle il a commis toutes les prévarications, muselé toute voix discordante, étouffé les libertés, réprimé les droits de l’homme les plus élémentaires, emprisonné, persécuté, torturé et tué des opposants, c’est sa prétendue descendance du Destour, du néo-Destour puis du PSD. C’est ce dont il a tiré présomption et arrogance pour s’accaparer toutes les sphères du pouvoir, et assujettir les Tunisiens. C’est ce qui a, de surcroît, conféré une couverture au président déchu et sa famille pour mettre le pays en coupe réglée, avec le silence complice des caciques du Rassemblement constitutionnel démocratique. Ceux-là mêmes que les circonstances actuelles ont remis en selle pour aspirer tenir les rênes du pays de nouveau. Les Rcédéistes reviennent sans le RCD, dissous le 09 mars 2011 par une décision de justice, suite à une revendication populaire. Ils se sont reconstitués dans de nouveaux partis, sous le label destourien pour les uns, hybride pour les autres, et ne ferment pas la porte à de futures alliances, histoire d’augmenter leurs chances aux prochaines échéances électorales. La résurrection des rcédeistes pourrait-être expliquée par deux principales raisons. La première est le retard de la justice transitionnelle, étant un processus difficile et complexe. La deuxième est l’échec de la classe politique issue des élections du 23 octobre de répondre aux attentes des Tunisiens et aux exigences de la révolution ; son inexpérience du fonctionnement de l’Etat et ses rouages, et son incapacité à rompre avec l’ancien système notamment l’administration, où les vieilles pratiques ont repris de plus belle, et les hommes du passé – dotés d’une forte capacité d’adaptation – sont revenus encore plus forts qu’ils ne l’étaient. Au regard de ce paysage, le scénario d’un retour de l’ancien système et de ses apparatchiks est-il envisageable ? Si c’était le cas, pourquoi a-t-on fait une révolution ? Pourquoi y-a-t-il eu tant de martyrs et de blessés ? Pourquoi les Tunisiens ont-ils consenti autant de sacrifices, ont-ils vécu une transition aussi tumultueuse, ont-ils été confrontés à des épisodes d’insécurité aussi violents, et ont-ils vécu des difficultés économiques qui n’ont cessé d’empirer ? A-t-on fait une révolution pour prospérer et aspirer au bien-être, ou bien pour péricliter, au point que les anciens pyromanes enfilent l’uniforme de pompiers. La Tunisie a indéniablement besoin de tous ses enfants pour se reconstruire, et se développer. Elle a besoin d’une réconciliation nationale pour ouvrir une nouvelle page, et construire sa démocratie sur des bases solides et pérennes. Les Tunisiens sont foncièrement indulgents, et le commun d’entre eux rejette la vindicte, et en a assez de la polarisation et des tiraillements que l’on a vécus pendant trois ans, pour nous éloigner de l’essentiel et nous faire empêtrer dans des débats byzantins et des polémiques sans fin. Que les théoriciens de l’ancien régime et les complices de ses dérives profitent de cette aubaine pour revenir comme si de rien n’était, sans autocritique, sans remise en cause, et sans vergogne, mais avec leur condescendance légendaire, voilà qui est inquiétant et qui présage d’une chose : Leur retour signifie la confirmation de l’ancien système, et non son démantèlement, comme cela a été prévu après le 14 janvier. La Tunisie a été jusque-là préservée du déclin du printemps arabe, elle parvient à s’en sortir cahin-caha, mais son présent et son avenir demeurent peu clairs, au vu des défis de toutes sortes qui la guettent, et du rapport de forces encore non tranché entre les anciens et les nouveaux, chose qui sème la confusion dans les esprits. H.J.
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Commentaires
Ecrit par Léon 22-03-2014 09:17
- "Vous avez été trompé par plus intelligents que vous".
- "Ne comptez pas sur moi pour venir reconstruire ce que j'ai fait en 23 ans et que vous avez détruit en 2 ans".
- "Votre haine et votre régionalisme vous ont valu une auto-destruction, digne d'un récit biblique".
- "Je vous souhaite bonne chance!".
Voilà ce que je rajouterai au "m'avez-vous compris?" si j'étais Ben Ali.
Ecrit par Ben Ali 11-03-2014 19:15
Ecrit par Montygolikely 11-03-2014 16:45
Ecrit par ALpha blondy 11-03-2014 09:47
Ecrit par Léon 10-03-2014 23:30
C'est le peuple qui aura raison de vous et qui vous demandera un jour des comptes pour l'avoir ruiné!