Tunisie : Chahed impute le drame à des "mobiles sociaux", et des "failles sécuritaires" |
Publié le Mardi 05 Juin 2018 à 14:27 |
Youssef Chahed s’est rendu ce matin à Kerkennah pour s’enquérir de la situation sécuritaire, et les manquements ayant engendré le naufrage du bateau d’émigration clandestine au large de l’Île. Dans une déclaration aux médias, le locataire de la Kasbah a indiqué avoir donné ses instructions aux gouverneurs pour assurer le "soutien moral et matériel aux familles sinistrées". Il a reconnu des "failles sécuritaires", promettant de les pallier par la mise en place d’un dispositif sécuritaire à Kerkennah. "Il y a des mobiles sociaux qui ont amené ces jeunes à partir à l’aventure, un état d’abattement et de désespoir, mais aussi un manque de dissuasion contre les marchands de la mort", a-t-il souligné, selon une vidéo mise en ligne, promettant des mesures pour que ces drames ne se reproduisent plus. La veille le ministre de l’Intérieur a fait le déplacement à Sfax, où il a présidé un conseil régional sécuritaire, et a ordonné dans la foulée aux inspecteurs centraux de la garde nationale et de la police de se rendre sur les lieux de l’accident pour enquêter sur les circonstances de l’accident et déterminer les responsables des éventuels manquements. Parallèlement, le bilan de la tragédie s’alourdit. 55 corps ont été jusque-là repêchés, à l’issue des opérations de recherche menées par les unités sécuritaires, militaires et de la protection civile, selon un dernier bilan du ministère de l’Intérieur. Des partis politiques et organisations ont fait assumer à la coalition au pouvoir la responsabilité de ce douloureux accident qui est dû, à leurs yeux, à son approche étriquée en matière d’émigration clandestine, se contentant des solutions sécuritaires, sans les accompagner d’une approche de développement, et d’emploi. Toutes les réactions vont dans ce sens et appellent à faire en sorte que les aspects sécuritaire et de développement aillent de pair. Encourager les jeunes à lancer leur propre projet Réagissant ce mardi au drame, l’UTICA prône une approche qui, outre la dimension sécuritaire, repose sur l’intensification des efforts pour la relance de l’investissement, la réalisation du développement régional, et la mise en place des attributs d’une vie décente. L’organisation patronale appelle également a donner des opportunités de travail aux jeunes, à les encourager à lancer leurs propres projets, et à les encadrer afin qu’ils ne soient pas saisis par le désespoir et l’abattement. Le patronat réclame un durcissement des poursuites contre les bandes qui bernent les jeunes et les poussent vers un destin inconnu. Défaillances sécuritaires L’Assemblée des représentants du peuple a consacré une partie de sa plénière de ce mardi 05 juin à ce drame, qui porte, selon le chef du perchoir, des messages à l’Assemblée, au gouvernement et à la direction du pays. Les députés ont appelé à délimiter les responsabilités dans cet événement terrifiant, a déterminer les éventuels manquements et défaillances sécuritaires, à redonner espoir à cette jeunesse désespérée et abattue et à sévir contre les réseaux d’émigration illégale. Les réseaux d’émigration clandestine sont forts et ont un pouvoir dans le pays, ils n’ont pas été, hélas, combattus et contrés, a souligné Zied Lakdhar. Son collègue Mustapha Ben Ahmed a appelé à réfléchir à ce qui intéresse les jeunes, et à leur donner de l’espoir. Pour Ammar Amroussia, les premiers responsables de ce drame sont la marginalisation et la poursuite de la politique de paupérisation. Le député s’est dit étonné que les membres du gouvernement n’aient pas assumé leurs responsabilités à l’issue de ce naufrage, pointant l’échec cinglant de la coalition gouvernementale à trouver des solutions aux problèmes des jeunes. Habib Kedher a appelé à faire assumer la responsabilité à celui qui est lié aux réseaux d’émigration et de traite des personnes, à leur infliger la punition la plus dure, et à ouvrir une enquête sur les raisons du manquement sécuritaire, d’autant plus que ce type d’opérations requiert une longue période de préparation et de résidence à Kerkennah, et personne ne s’en est aperçue. Tarek Ftiti a appelé à infliger la sanction la plus dure à celui qui a marchandé avec la vie de nos jeunes, ce n’est pas une émigration clandestine mais c’est la mort. L’évènement de Kerkennah ne sera pas le dernier, pour preuve les propos tenus par l’un des rescapés qui a dit son intention de retenter le coup, a-t-il dit en substance. Gnet
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Commentaires
Ecrit par Tunisien 05-06-2018 15:42
Si vraiment on aime la Tunisie. On peut tout faire.
Le pouvoir c'est un outils; derrière il lui faut le bon utilisateur!.
Quand on est sure du droit, on doit agir et on craint rien. la structure ne se touche pas quelque soit les conditions.
YERHMEK YA FARHAT HACHED.