Tunisie: Chahed et l'éleveuse de chèvres, une goutte dans l’océan !

Publié le Jeudi 12 Janvier 2017 à 16:55
La banque mondiale table sur une relance de la croissance en Tunisie. Ses projections prévoient un taux de croissance de 3.0 % en 2017, 3,7 % en 2018 et 4.0 % en 2019. Un pronostic positif qui met du baume au cœur, à l’heure où le pays s’apprête à célébrer le sixième anniversaire de la révolution.

Les prévisions de la BM n’auraient pas été établies ex-nihilo. Elles s’appuieraient, tout naturellement, sur des indicateurs. Les déclarations d’intention du gouvernement sur les réformes qu’il compte entreprendre en 2017 vouées à suivre une cadence ascendante les prochaines années ; le début de réforme fiscale dont la clef de voûte est la lutte contre l’évasion fiscale via la loi de finances de 2017,  ce qui devrait marquer un début de redressement de la finance publique, et les résultats de la conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020, avec les engagements pris, les conventions signées et les financements promis sont autant de signes précurseurs d’une possible embellie, et d’une nouvelle dynamique créatrice d’emplois.

Ceux qui voient la bouteille à moitié pleine et caressent l’espoir de lendemains meilleurs, ont bien leurs raisons,  bonnes et convaincantes. Ceux qui voient la bouteille à moitié vide, et désespèrent du présent et du futur, ont les leurs, raisonnables et parlantes.

Replongeons-nous dans le contexte du 17 décembre- 14 janvier 2010/2011. La révolution a commencé par des soulèvements populaires réclamant emploi, dignité et justice sociale. Lesquels ont également fustigé les disparités régionales, la marginalisation, et la précarité qui allaient grandissantes dans le pays. Six ans après, que s’est-il passé ? Les choses sont quasiment en l’état à l’intérieur du pays, les mêmes souffrances demeurent, sur fond d’une dégradation économique générale dans le pays, et d’une conjoncture régionale et internationale des plus difficiles.

Le développement est en panne dans les régions intérieures, et la colère populaire est grandissante, face à des espoirs trahis et des attentes non satisfaites. C’est ce qui explique en grande partie les mouvements contestataires dont Ben Guerdane, et Meknassi (Sidi Bouzid),  sont actuellement le théâtre.

Les habitants de la Tunisie profonde et sa jeunesse n’en veulent plus des promesses, mais ont besoin de réalisations. Ils souhaitent voir leur vécu difficile changer vers le mieux. Ils  veulent être associés à la dynamique économique de leur région, et ne plus se sentir en marge d’un pays qui les a longtemps délaissés.

Cela pourrait arriver à l’Etat tunisien d’être généreux, comme en a fait preuve ce jeudi 12 janvier Youssef Chahed avec notre concitoyenne qui vit de ses chèvres, dans un milieu austère. Une aide pécuniaire lui sera versée pour qu’elle puisse construire sa maison, à même de l’abriter du froid et de lui garantir un minimum de dignité. Le geste est émouvant et sa symbolique est forte, mais ce n’est qu’une goutte dans l’océan devant la multitude de pareils cas ; de ces Tunisiens et Tunisiennes qui vivent dans des conditions insoutenables un peu partout à travers le pays.

Lors de sa visite aujourd’hui à la région d’Aïn Soltane (gouvernorat de Jendouba), le locataire de la Kasbah a ordonné la construction de mille logements sociaux, et la distribution de 50 logements dans la région elMenjem à Sakiet Sidi Youssef (Le Kef), ainsi que l’octroi d’aides en nature pour rompre l’isolement des habitants, souligne la page officielle de la Kasbah.

Tout cela est bien beau, mais la cagnotte sociale de l’Etat étant logiquement maigre en ces temps de disette, n’est pas en mesure de répondre aux besoins de millions de Tunisiens vivant dans l'indigence. Le mieux serait que tout un chacun ait un travail rétribué à même de lui assurer les attributs d’une vie décente. Si les projections de la Banque mondiale se réalisent, ce changement salvateur reste possible, pourvu que toutes les parties y contribuent et que le travail soit rétablie comme valeur cardinale.
H.J.
 

Commentaires 

 
#2 UN PRESIDENT AVARE
Ecrit par jaghmoun     13-01-2017 20:23
la pauvreté frappe 80% des familles
tunisienne habitant la campagne.
gourbis,piste,sans eau potable,sans
moyens de deplacement,sans ramassage
scolaire,sans dispensaire,sans revenus,
sans travail,sans moyens ils survivent.
beji touche 30 millions par mois et
109 milliards de budget a la presidence
echahed touche 6 millions par mois
aucun haut responsable ne lache aucun
millime pour les pauvres.
LES AVARES EGOISTES ICOMPETENTS.
 
 
#1 La chèvre
Ecrit par Léon     13-01-2017 16:07
Ahhh qu'elle était belle la chèvre de monsieur Chahed.
Et dire que l'ironie du sort veut que l'histoire du peuple tunisien ressemble un peu à la chèvre de monsieur Seguin.
Ce protecteur dont elle s'était émancipée, se sentant libéré le temps d'une soirée avec un chamois, pour être en fin de compte mangée par son prédateur après une longue et courageuse bataille.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
 
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