Tunisie : Chahed annonce la révision des congés de maternité et de paternité

Publié le Mercredi 08 Mars 2017 à 16:38
Un prolongement du congé de maternité envisagé. Youssef Chahed a annoncé ce mercredi avoir ordonné la mise en place d’une commission pour étudier un projet d’amendement du congé de maternité et de paternité et du congé prénatal, ce qui permet à la femme de bénéficier d’un congé prénatal payé, en vue d’en préserver la santé et celle de son bébé, outre le fait de permettre  à l’un des parents sur un pied d’égalité d’un congé post-natal, une manière d’affirmer le rôle du père quant à s’occuper de son enfant. Cela intervient en réaction à une initiative législative de la commission de la femme à l’ARP, a-t-il dit.

Dans une allocution prononcée à l’ouverture d’une conférence à Gammarth, autour du thème "la femme en Tunisie : de l’autonomisation juridique, à l’autonomisation économique", Chahed a  promis la consolidation des services de proximité, crèches et jardins d’enfants, en œuvrant à faire concorder le temps scolaire et le temps professionnel des parents, ce qui garantit la redistribution des rôles au sein de la famille.

Le chef du gouvernement plaidé, en ce 08 Mars, journée internationale de la femme, pour une participation massive de la femme aux élections municipales, appelant à aiguiser la conscience des compétences féminines notamment en milieu rural, et à les sensibiliser à leur rôle en tant que citoyennes, ayant le droit d’exprimer leur avis, de choisir et de contribuer à la gestion de la chose publique.

La violence contre la femme a un coût économique
L’histoire de la Tunisie qui mise sur la femme remonte à des décennies, voire à la période ayant précédé la construction de la première république, a-t-il dit, signalant que les pionniers de la patrie ont adopté une voie réformatrice moderniste, préservant la dignité de tout un chacun. 

Chahed a évoqué le code de statut personnel (CSP), première loi parue après l’indépendance en août 1956, pour organiser les relations au sein de la famille, valorisant son impact sur la société tunisienne, et le développement humain. 

Il a encore ajouté que la constitution de la deuxième république consacrait le principe d’égalité entre les deux sexes, rejetait la discrimination contre la femme, et incitait l’Etat à garantir l’égalité des chances entre l’homme et la femme, et la parité dans les conseils élus, et à prendre les dispositions à même d’éradiquer la violence contre la femme. 

Le chef du gouvernement a relevé l’inadéquation entre les législations et la réalité, ce qui incite le gouvernement à déployer des efforts supplémentaires pour appliquer les dispositions de la constitution, a-t-il souligné.

L’autonomisation de la femme en est encore à des proportions insatisfaisantes, a-t-il déploré, citant le taux de chômage chez les femmes qui est le double de celui des hommes. La participation de la femme aux centres de prise de décision, sa présence au niveau de l’appareil exécutif, aux niveaux local, régional et national est encore loin de la parité, ce que l’on tâchera de rectifier, a-t-il promis.

Qu’elle soit dans le milieu urbain, ou rural, la femme vit encore l’inégalité en termes de chômage, d’analphabétisme, d’abandon scolaire, de violence dont elle est victime dans les espaces familial et public, et souffre aussi du fardeau de l’inadéquation entre sa vie professionnelle et sa vie familiale. Le gouvernement œuvre selon une vision globale intégrée en vue de réduire le fossé entre l’homme et la femme, et tend à éradiquer les problèmes qui en empêchent l’autonomisation. D’où la création du conseil des surveillants pour l’égalité des chances entre l’homme et la femme, qui est un mécanisme légal visant à éradiquer toutes les formes de discrimination et à parvenir à l’égalité, a-t-il noté.

La femme tunisienne souffre de marginalisation, s’agissant de l’intégration économique, dans la mesure où le taux des femmes actives est de 28.6 %, ce qui constitue un taux faible, comparé à la présence des femmes dans l’enseignement supérieur et au nombre des diplômées du supérieur, a-t-il dit, annonçant des stratégies à moyen et long terme pour consolider la participation de la femme à la gestion de la chose publique, augmenter son employabilité, et appuyer les initiatives économiques féminines dans les milieux urbain et rural.

La lutte contre la discrimination et la violence contre la femme, est un garant de paix familiale et sociétale, a-t-il dit, d’où l'élaboration d’un projet de loi contre la violence faite au femme, qui est en instance d’adoption à l’Assemblée, c’est un pas important pour éradiquer les nombreuses  formes de violence fondée sur le genre social, ayant des répercussions négatives sur la famille, et la société, outre son important coût économique, a-t-il indiqué. 

Gnet