Béji Caid Essebsi appelle à des coopérations économiques d’égal à égal

Publié le Jeudi 09 Juin 2011 à 14:25
Les membres de la Chambre Tuniso-américaine du commerce se sont réunis ce matin à Tunis pour débattre des relations économiques entre les USA et la Tunisie. Le premier ministre, Beji Caid Essebsi, Amal Bouchammaoui Hammami, présidente du TACC, et Gordon Grey, ambassadeur américain à Tunis, ont présidé le débat.

«  Mardi prochain, nous accueillerons une délégation d’hommes d’affaires américains pour parler des échanges commerciaux et investissements entre nos deux pays. Le sénateur Mac Cain sera également de retour en Tunisie ce mois-ci. L’administration américaine a exprimé son soutien à la transition démocratique en Tunisie, et nous nous y attelons. Par la même occasion, je félicite la première élection démocratique au sein de la TACC qui a permis d’élire une femme à la tête de son conseil », a dit l’ambassadeur américain dans son intervention.
Il a également évoqué la crise libyenne qui a eu le soutien indéfectible de la Tunisie, et a attiré l’attention sur le volume des échanges commerciaux qui étaient de l’ordre de 3 milliards de dollars chaque année, entre la Tunisie et la Libye, et qui à cause de ce conflit vont manquer à la Tunisie. 

Dans son allocution, Beji Caid Essebsi a exprimé l’importance qu’il accordait aux chambres de commerce, pour leur rôle important à relever l’économie. «  Les relations tuniso- américaines ne datent pas d’hier. Nous avons été le premier pays à avoir reconnu l’indépendance des USA, et eux étaient parmi les premiers à avoir reconnu celle de la Tunisie », a-t-il dit.

Concernant la politique économique à emprunter dans le futur, le premier ministre s’est montré très optimiste : «Avant les pays avaient affaire aux régimes, maintenant je pense que le monde a compris qu’il faut s’adresser directement au peuple. On ne demande d’ailleurs pas l’aumône mais on demande de l’équité dans les affaires », dit-il, en faisant allusion à la coopération avec l’Europe qui selon lui, ne profite qu’à l’Europe. Beji Caid Essebsi a, à deux reprises lors de cette rencontre, affirmé que la première préoccupation est de faire régner l’ordre et la sécurité, pour rassurer les éventuels investisseurs étrangers et a appelé les hommes et femmes d’affaires présents lors de ce débat, «à aider la Tunisie, à passer ce cap délicat ».

Le mois dernier au sommet du G8 à Deauville, Beji Caid Essebsi a rencontré le président américain Barack Obama, une rencontre qui a  suscité beaucoup d’interrogations quant à la teneur des discussions. Interrogé à ce sujet, le premier ministre répond : «J’ai dit au président Obama, je vous donne la chance historique et rare de traiter avec un peuple arabo-musulman qui réussira sa transition démocratique. On va vous donner la preuve qu’une démocratie est possible dans un pays arabe et musulman, et que la notion de démocratie n’est pas contradictoire avec l’Islam ». Il ajoute que la Tunisie et ses partenaires vont tous dans le même sens «on ne demande pas de l’aide financière mais on veut que les portes soient ouvertes, aux produits tunisiens, à la Tunisie », a-t-il dit.

Un homme d’affaires tunisien présent lors du débat a émis quelques réserves quant à l’image que reflète la Tunisie actuellement, à travers les grèves et les sit-in à répétition. Il s’est adressé au premier ministre : « Le plus grand investisseur étranger en Tunisie est L’Emirati Tecom-DIG de Tunisie Telecom, or cette compagnie est en grève depuis plus de 4 semaines, et ce n’est pas rassurant pour les investisseurs tunisiens. Pourquoi ne pas instaurer une loi qui interdise les grèves et les sit-in jusqu’au 23 octobre 2011 ?». Ce à quoi Beji Caid Essebsi répond qu’il a avait déjà appelé dans son discours de la veille, les travailleurs à ne plus tenir de grèves, mais que l’instauration d’une loi ne changerait rien si la volonté de s’y soumettre n’y ait pas. Par ailleurs, il a dit que l’affaire de Tunisie Telecom est en cours d’examen et que bientôt elle sera résolue.

Un autre sujet de taille, les investissements dans les régions défavorisées. Une intervenante a précisé que les investisseurs venaient visiter pour investir, mais qu’ils se ravisaient dès qu’ils découvraient la réalité des lieux. Manque d’infrastructure et manque de moyens de divertissement sont la triste réalité des régions intérieures. Une autre intervenante a proposé qu’il fallait que la Tunisie attire les investisseurs à venir investir dans les activités touristiques qui plairaient au touriste américain, selon des normes qui leurs conviendraient.

Le premier ministre s’est dit être conscient  de ces faiblesses et que le programme national préparé, à juste titre, est orienté vers les régions : «125 milliards de dollars est le coût de ce programme qui s’étalera sur 5 ans et qui consiste à équiper les régions pour attirer les investisseurs », a-t-il dit, avant d’ajouter «  nous sommes un gouvernement provisoire qui ne durera que quelques mois, nous faisons de notre mieux, et j’espère que le prochain gouvernement travaillera dans la continuité ».
Chiraz Kefi

 

Commentaires 

 
#13 Erreur
Ecrit par Lamia     17-06-2011 02:26
je ne crois pas que le touriste américain va venir rétablir le déficit budgétaire de la Tunisie!!!
Mais que des relations économiques un peu plus ouvertes pour la Tunisie en échange d'une coupable neutralité à l'égard d'Israel, ça oui j'y crois!!!
ou est votre fierté? dans une néocolonisation?????
 
 
#12 Personne de bien constitué ne peut contester l'amitié tuniso-américaine
Ecrit par Dédé     10-06-2011 20:45
Personne de bien constitué ne peut contester l'amitié tuniso-américaine.

Cette amitié ne doit sûrement pas se renforcer au détriment de nos relations avec la France au contraire elle doit aller de pair.
 
 
#11 Oubli
Ecrit par Gombatta     10-06-2011 16:13
J'ai oublié سي العرّيف le Tunisien:

125 milliards de $ c'est le budget prévu par le gvt sur 5 ans, et non 25 milliards!
تصفيق يا جماعة التصفيق
 
 
#10 @ tunisien
Ecrit par Gombatta     10-06-2011 13:31
Oui tu l'as deviné, pas de compte en banque, même pas 5 DT dans la poche, mais le peuple ne mendiera jamais lamentablement auprès des sionistes... au profit de son indépendance politique...

L’orgueil et la fierté tu connais ça? walla tmout 3la cake boublech...
 
 
#9 God bless America!
Ecrit par Ahmed     10-06-2011 10:28
Malheureusement pour ceux qui se croient arabes, et qui prennent les bedouins pour le "peuple élu" , les USA ont démontré dès le debut de la revolution qu'ils sont un partenaire fiable, pret a nous aider dans cette transition democratique. Pendant ce temps la, nos supposés "freres" hebergent encore ZABA et consorts et profitent de l'argent du peuple qui remplit leurs banques deja biein garnies, sans parler du fait qu'ils ont constitué un bloc antirevolutionnaire autours du GCC desormais devenu un club de monarchies despotiques qui se permet de temps en temps de mater un mouvement populaire a coups de chars d'assault comme c'etait le cas au Bahrain.
Je comprends la frustration de certains "arabes" devant la grandeur des USA et leur statut de superpuissance internationnale tant sur le plan economique, politique, militaire, et technologique (statut qu'ils n'atteindront jamais avec la mentalité reignante dans le monde arabe de nos jours). Il faut juste faire preuve de modestie de s'inspirer de plus grand que soi-meme pour pouvoir evoluer, au lieu de s'alimenter de son ego et denigrer les autres sans fondement.
 
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