Tunisie, Béji Caïd Essebsi monte au créneau et appelle à rectifier le tir

Publié le Jeudi 26 Janvier 2012 à 13:10
Béji Caïd Essebsi Béji Caïd Essebsi exprime une opinion critique envers  l’évolution de la situation politique en Tunisie, et appelle "à rectifier le processus" en vue de mettre un terme "aux formes de la crise grandissante" qui secoue le pays. L’ancien Premier ministre appelle l’assemblée constituante et le gouvernement qui en est issu, à  préciser "d’une manière claire et officielle, la durée de leurs mandats" et à organiser les prochaines élections dans un délai maximal du 23 octobre 2012, et ce dans le cadre "d’une feuille de route claire, comme cela a été le cas lors de la première période transitoire". Gnet a traduit le texte dans son intégralité, paru notamment sur les colonnes du journal Assabah….

Par Béji Caïd Essesbi

Une année après que la révolution tunisienne ait réussi à opérer un changement décisif ayant ouvert des perspectives pour réaliser les ambitions des Tunisiennes et Tunisiens, en matière de démocratie, de dignité et de justice sociale ; le sens de responsabilité nous incite à exprimer notre opinion sur l’évolution de la situation dans le pays, et de proposer des moyens de dépasser les dangers qui nous guettent, a fortiori que le flou et la confusion ayant caractérisé les travaux de l’assemblée nationale constituante, semblent provoquer  une crise de confiance politique à même d’approfondir les menaces contre la sécurité, l’économie et la situation sociale en ordre général.

Pour rappel, l’assemblée nationale constituante a été élue pour élaborer une constitution et préparer l’élection des institutions durables de l’Etat, dans une période d’une année depuis la date de son élection. Nous avons constaté, en revanche, la perte d’un temps important dans la mise en place d’une organisation provisoire des pouvoirs publics, ainsi qu’un règlement intérieur, qui est plus proche d’un règlement pour une Chambre des députés que pour une assemblée constituante, ainsi que dans la répartition des postes entre les parties au pouvoir, d’une manière contraire à la nature de la période transitoire constitutive.

Ce qui a augmenté la suspicion chez d’importantes strates de la société tunisienne, est le fait que l’assemblée se soit abstenue d’affirmer officiellement, la durée de ses travaux fixée à une année, conformément à ce que stipule le décret n’o 1086 de l’année 2011, du 03 août 2011, et à ce qui a été confirmé dans l’accord des onze partis, du 15 septembre 2011. Le fait de se dédire des engagements précédents a suscité une impression que l’assemblée et le gouvernement qui en est issu, œuvrent à faire perdurer la deuxième période transitoire.

Pour mettre un terme aux formes de la crise grandissante, nous croyons à la nécessité d’œuvrer en vue de rectifier le processus :

1-La nécessité pour l’assemblée nationale constituante de déterminer d’une manière claire et officielle, la durée de ses travaux, ainsi celle du gouvernement qui en est issu, à une seule année, d’entamer immédiatement la préparation de la constitution, et d’organiser les prochaines élections dans un délai maximal du 23 octobre 2012, et ce dans le cadre d’une feuille de route claire, comme cela a été le cas lors de la première période transitoire. Ce qui a permis, à l’époque, de rétablir la confiance entre les différentes parties politiques, économiques et sociales, et d’organiser des élections transparentes, démocratiques ; de redonner vie à l’économie nationale et d’encourager les investisseurs étrangers.

2-La nécessité de réactiver l’instance supérieure indépendante des élections, en lui permettant de reprendre illico presto ses activités, à commencer par le parachèvement de l’inscription des électeurs, la préparation des prochaines élections, et la publication d’une nouvelle loi électorale, étant entendu que l’élection d’institutions constitutionnelles pérennes demande une préparation dépassant celle d’une assemblée constituante.

3-L’appel à toutes les forces politiques, intellectuelles et nationales bannissant l’extrémisme et la violence, et qui s’inscrivent dans le processus réformateur historique de notre pays, à rassembler leurs énergies, matérielles et morales, autour d’une alternative consolidant l’équilibre politique et garantissant la réactivation des mécanismes de l’alternance pacifique, sans laquelle, la démocratie ne peut pas tenir.

L’organisation des élections du 23 octobre, et la légitimité électorale qui en est résultée, pour les parties ayant accédé au pouvoir dans la transparence et l’ordre, n’empêchent pas de rappeler que nous sommes en train de traverser une deuxième période transitoire, accompagnée d’un épisode électoral qui n’est pas moins complexe que le précédent, et qui requiert la consécration d’un consensus national, comme base à la sécurité, la stabilité et la réussite de la transition démocratique.

L’évolution récente de la situation vers la régression, s’illustrant particulièrement à travers l’apparition des formes d’extrémisme violent menaçant les foncements des libertés publiques et privées, appellent tout le monde à réactiver les mécanismes de dialogue national, sans lequel, nous n’avancerons aucunement, à des pas constants et irréversibles, en direction de la concrétisation des missions de la deuxième période transitoire, en prime, celle d’offrir à la Tunisie une constitution d’avenir.
 Traduit par Gnet


 

Commentaires 

 
+2 #24 Papy...?
Ecrit par SDF     02-02-2012 21:58
C'est l'heure de prendre sa camomille et d'aller se coucher...
 
 
+3 #23 Déconfiture
Ecrit par Msahsah     30-01-2012 15:33
Il faut s'attendre à tout avec ces gens là qui se sentent au bord de la déconfiture si ce n'est la pleine déconfiture déjà !!!
التاجر كي يفلس، يرجع يقلّب دفاترو القديمة !!!
 
 
+6 #22 RE: Tunisie, Béji Caïd Essebsi monte au créneau et appelle à rectifier le tir
Ecrit par 7ammadi     29-01-2012 19:17
de quel créneau vous parlez ,beji gaied essebsi échouera là ou il se présentera malgré la propagande de tout ceux qui veulent quelqu'un qui acceptera qu'ils lui lèchent le soulier pourvu qu'il leur jette des miettes à coté ; et ils sont nombreux :des journalistes ,des juges ,des profs universitaires ,des chômeurs de luxe.....DE TOUTES LES CATÉGORIES, bref de quoi ben ali a pu mettre en place un royaume qui a duré 23 ans ,et ce beji etait leur chef d'orchestre à l'assemblée national
 
 
+8 #21 RE: Tunisie, Béji Caïd Essebsi monte au créneau et appelle à rectifier le tir
Ecrit par BABA LAHNINE     29-01-2012 08:12
BOURGUIBA A TUE PLUS DE TUNISIENS EN UNE SEULE JOURNEE LE 26.01.1978 QUE BEN ALI EN 23 ANS. ET SEBSI ETAIT SON COMPLICE.
S'IL VEUT SE REFAIRE UNE VIRGINITE A 86 ANS IL EST TROP TARD PLUS LUI CAR LE PEUPLE TUNISIEN LE CONNAIT BIEN.
 
 
-3 #20 cherchez l'erreur !
Ecrit par Royaliste     27-01-2012 15:55
19 réactions aux déclarations de l'ancien premier ministre qui propose un plan pour construire quelque chose

10 réactions aux déclarations d'un fondateur de Nahdha et député de BenArous qui propose de tuer les grévistes, les enfants du peuple qui demandent un travail et une vie digne.

cherchez l'erreur
 
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