Tunisie : BCE et Ghannouchi cherchent à amadouer Abassi

Publié le Lundi 18 Janvier 2016 à 18:09
BCE et Ghannouchi s'entretiennent avec Abassi à quelques jours d'intervalle. L’histoire postrévolutionnaire de la Tunisie a été marquée par le consensus, ayant revêtu diverses formes, et donné lieu à différentes alliances, selon les étapes. Si on l’use et on en abuse au niveau du discours, le consensus n’a guère atteint le niveau de concorde nationale. A chaque phase, il y a ceux qui choisissent de faire cavalier seul et de ne pas entrer dans le moule consensuel. Cette démarche a néanmoins permis, à tous les coups, de substituer le dialogue à l’affrontement, et de préserver le caractère pacifique du processus transitoire.

Le consensus que d’aucuns veulent ériger en règle inviolable, reste fragile, menacé qu’il est par les soubresauts politiques et socio-économiques. Le pari est de le consolider et de le solidifier, car sans consensus, il n’y a pas stabilité, et sans stabilité, il n’y a pas focalisation sur le volet sécuritaire et la lutte contre le terrorisme, ni investissement et reprise de l’activité économique, sans lesquels, pas de croissance et de développement, ni création d’emplois, lutte contre la pauvreté, la précarité et le déséquilibre régional, etc.

Les deux cheikhs et le chef syndical : Une troïka pour le consensus
A l’heure qu’il est, ceux qui s’affichent comme l’incarnation et les garants du consensus, ce sont les deux cheikhs, comme on les appelle. Se parant de l’habit des sages de la cité, le président de la république, Béji Caïd Essebsi, et le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui ne cessent de se découvrir des atomes crochus, ne ratent pas une occasion pour faire l’éloge du consensus et du resserrement des rangs en vue de gagner les défis de l’heure, et entamer les chantiers du développement.

Pour fortifier cet édifice, les représentants de la première et deuxième force politique du pays, (dont l’une vient de reconquérir la première place au détriment de l’autre), essaient d’attirer dans leur sphère, l’organisation la plus influente du pays, l’UGTT et son Secrétaire Général, Hassine Abassi.

Réputée pour sa capacité de faire la pluie et le beau temps, la centrale syndicale est un acteur clef de l’équation nationale, à l’attitude souvent paradoxale. Son rôle de modérateur et de médiateur politique, en tant que chef de file du quartette ayant aidé à la sortie de crise en 2013, a tranché avec celui de syndicat irréductible, qui n’accepte pas de lâcher du lest lors des ses négociations avec le principal employeur du pays, l’Etat, ou le secteur privé, l’UTICA.

La paix civile passe inévitablement par al-Itihad, tout autant que les différentes réformes auxquelles le gouvernement compte donner un coup d’accélérateur en 2016. BCE et Gahnnouchi en sont conscients, d’où leurs tentatives de s’attirer les grâces de cette organisation rebelle, après qu’elle ait boycotté les festivités du 14 janvier au palais de Carthage.

Le SG de l’UGTT s’est entretenu à quelques jours d’intervalle avec le numéro un d’Ennahdha, (vendredi 16 janvier), et avec le chef de l’Etat, ce lundi même, autour des questions de l’heure et des moyens à même de surmonter les difficultés. Même si les communiqués officiels ne le disent pas, la pomme de discorde avec le patronat, et le retard qu’a pris la signature de l’accord sur les majorations salariales dans le secteur privé, auraient été au centre de ces entrevues.

Il s’agit là du problème majeur qui irrite l’organisation syndicale, et qui fait qu’elle ne soit jamais loin de l’escalade, et des actions militantes, soit la reprise des grèves régionales. Le tout réside dans une médiation au plus haut niveau pour couper court au cercle vicieux des tensions sociales, et réconcilier syndicat et patronat, d’autant plus qu’il n’est pas bon qu’un gouvernement largement remanié, attendu à agir pour sortir le pays du marasme, se heurte d’emblée à une action sociale paralysante.
H.J.

 

Commentaires 

 
#1 Travaillez les weekends!
Ecrit par Royaliste     18-01-2016 18:48
l UGTT a l'image du travailleur tunisien est faineante, opportuniste, irresponsable... si l'UGTT avait plus de responasbilité elle lutterait pour l'ouverture des bureaux (administration et secteur privée) les samedis et dimanches afin de donner un coup d'accelarteur a l'économie.

PS: dans certains pays les banques sont ouvertes 7j/7 avec un systéme de roulement des employés, pareil pour les bureaux de poste...
 
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